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L’affirmation du libre arbitre n’est-elle pas tout autant effrayante que sa négation ?

Dissertation : L’affirmation du libre arbitre n’est-elle pas tout autant effrayante que sa négation ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Avril 2024  •  Dissertation  •  1 987 Mots (8 Pages)  •  27 Vues

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Le libre arbitre c’est la capacité de notre volonté d’effectuer un choix par elle-même, nier l’existence du libre arbitre c’est donc admettre que nos choix ne sont pas effectués par nous même et que nous n’avons aucune influence sur le cours de notre existence et notre futur.

Le déterministe est une théorie qui affirme que l’ensemble des choses du réel sont soumises à des relations de causes à effet, c’est à dire que tout ce qui arrive est le résultat d’une cause antérieure. Il est alors possible selon cette théorie de prévoir ce qu’il va se passer et donc d’établir des lois cause-conséquence. Plusieurs philosophes ont appliqué cette théorie à l’être humain, en effet Franz Joseph Gall affirme que nos prédispositions morales et intellectuelles sont prédéterminées par la forme de notre crâne, c’est ce qu’on appelle la phrénologie. La phrénologie nie donc l’existence du libre arbitre, effectivement ce déterministe biologique définit une personne dès sa naissance, ne laissant aucune place à l’influence de notre volonté sur notre existence. De ce modèle d’autres théories sont nées telles que la théorie du tueur né, qui de par la forme de son crâne deviendrait un tueur peu importe ses choix, ce qui remet ainsi on question le fonctionnement du système de la justice qui punit les hommes pour leurs actes, système qui serait donc inutile puisque nous ne sommes pas maître de nos actions. Le déterminisme sociologique nie également l’existence du libre arbitre : ainsi Bourdieu explique que l’être humain est conditionné de par son éducation, son milieu social et culturel qui lui font prendre des habitudes de vie. Ce conditionnement forgerait en conséquence le caractère de l’enfant, ce qu’il veut, à envie de faire. Tout cela serait influencé par des causes extérieures à sa propre volonté. Le sociologue Didier Eribon prend par exemple le cas d’une famille où les parents ne font pas d’études longues, il observe alors que les enfants n’en feront pas non plus dans la majeur partie du temps, et cela leur paraît normal. En effet selon lui ils n’ont pas l’envie de continuer leurs études ni l’idée de le faire. Selon la théorie du déterminisme social l’être humain fait de la reproduction sociale, c’est a dire qu’il reproduit inconsciemment le schéma dans lequel il a évolué, schéma qui décide donc de ses goûts, envies et désirs.

Le fatalisme et le déterminisme sont deux notions différentes, en effet dans le fatalisme on retrouve une notion de destin inévitable alors que le déterminisme se base sur le couple cause-conséquence. Le fatalisme est une croyance qui affirme que ni l’intelligence ni la volonté humaine ou les choix que l’on effectuent peuvent modifier le cours des événements prévus, c’est une nécessité inconditionnelle. Comme l’évoque le philosophe français Alain, tout est déjà prédit, par exemple si quelqu’un de malade guérit c’est parce qu’«  il était écrit que tu guérirais, mais il l’était aussi que tu prendrais le remède, que tu demanderais le médecin, et ainsi de suite ». A l’idée que notre libre arbitre soit inexistant et que notre destin soit déjà pré-tracé indépendamment de nos action et de nos choix cela crée une sensation de perte totale de contrôle sur notre vie. Le mythe d’Œdipe illustre bien cette idée de destin pré-tracé, effectivement Œdipe est destiné à tuer son père et épouser sa mère, ses parents ; pour éviter que la prophétie se réalise abandonnent l’enfant à sa naissance. Œdipe grandit ailleurs et ne sait pas qui il est et qui sont ses vrais parents. Cependant il finit par tuer son père sans le savoir, il épouse sa mère Jocaste. Lorsqu’il le découvre il est horrifié et se crève les yeux avant de s'exiler. On peut donc se dire que si tous nos efforts ne servent à rien et n’ont aucune influence sur le présent et le futur on peut penser qu’il vaut mieux ne rien faire et entrer dans une sorte de passivité face au cours des événements car de toute façon ce qui doit arriver arrivera et on ne peut rien y changer. Le fatalisme nie alors totalement l’existence du libre arbitre et du hasard et fait donc naître une question existentielle chez les Hommes qui peut effrayer: Comment trouver un sens à sa vie si tout est déjà déterminé ?

Nier l’existence du libre arbitre c’est remettre en question l’existence de la responsabilité individuelle ainsi que le fait de juger les actes humains, de les récompenser ou les punir. Effectivement si chaque décision effectuée est le résultat du déterminisme ou d’un destin pré-tracé et immodifiable alors la responsabilité de chacun est inexistante. Cette remise en question conteste en conséquence le fait d’évaluer la moralité et l’éthique des actions de chacun et cela remet automatiquement en question la base des systèmes juridiques et politiques des société du monde entier. En effet si le libre arbitre n’existe pas, la légitimité des systèmes juridique est contestée, ils ne sont plus nécessaires et ne servent à rien. Par exemple condamner quelqu’un à de la prison quand il effectue un meurtre ou vole quelque chose serait injuste en quelque sorte puisque ce n’est pas lui qui a choisi d’effectuer cet acte.Or la structure de notre société est fondée sur le jugement et les sanctions des actes que l’on effectue ainsi que le respect des lois en place. Nier l’existence du libre arbitre pourrait donc conduire à une anarchie car cela remet en question les piliers fondamentaux de notre société, de la politique et de l’ordre. Cicéron met en avant le rôle crucial des systèmes juridiques dans la stabilité de nos sociétés « La justice est le principe qui établit l'ordre dans l'État. Elle est la base de la tranquillité, de la sécurité et de la vie commune ». Sans cette justice on met donc en danger les fondements de nos sociétés, l’équilibre et l’harmonie de la vie en communauté et on s’expose donc au chaos et soulèvements, à l’insécurité permanente.

Cependant affirmer l’existence du

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