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Une Société Libre Est-elle Une Société Laique ?

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Par   •  24 Février 2014  •  2 429 Mots (10 Pages)  •  982 Vues

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Une société libre est elle une société laïque ?

« La laïcité ne nous a pas été donnée comme une révélation. Elle n’est sortie de la tête d’aucun prophète; elle n’est exprimée dans aucun catéchisme. Aucun texte sacré n’en contient les secrets, elle n’en a pas. Elle se cherche, s’exprime, se discute, s’exerce et, s’il faut, se corrige et se répand. »

(Claude Nicolet)

La liberté est l'état d'une personne ou d'un peuple qui ne subit pas de contraintes, de soumissions, de servitudes exercées par une autre personne, par un pouvoir tyrannique ou par une puissance étrangère. C'est aussi l'état d'une personne qui n'est ni prisonnière ni sous la dépendance de quelqu'un.

La liberté peut être définie de manière positive comme l'autonomie et la spontanéité d'une personne douée de raison. La liberté est la possibilité de pouvoir agir selon sa propre volonté, dans le cadre d'un système politique ou social, dans la mesure où l'on ne porte pas atteinte aux droits des autres et à la sécurité publique. Une société est un groupe organisé d'êtres humains ou d'animaux, ayant établi des relations durables, qui vivent sous des lois communes, qui ont une forme de vie commune, qui sont soumis à un règlement commun. La laïcité est une conception et organisation de la société fondée sur la séparation de l'Église et de l'État et qui exclut les Églises de l'exercice de tout pouvoir politique ou administratif, et, en particulier, de l'organisation de l'enseignement.

Se pencher sur la phrase « une société libre est elle une société laïque ? » est intéressant car la laïcité est un des débats de société actuel au vu de la montée des revendications communautaires. Depuis quelques années se développe une logique lai-carde au sein des politiques, on peut voir que ceux-ci veulent réaffirmer ce principe, par exemple avec l'introduction récemment d'une charte de la laïcité à l'école.

La question qui se pose ici peut-être : la laïcité peut elle être une entrave aux libertés ?

Nous verrons dans un premier temps le développement de la laïcité en France ainsi que quelques exemples de pays non laïques, puis dans un second temps de quelle manière la laïcité garantie des droits mais aussi comment elle peut bloquer d'une certaine façon, l'expression de libertés.

I - Développement de la laïcité

a) L’émergence de la laïcité en France

La naissance de la laïcité en France peut-être acté lors de la révolution française qui met fin à une monarchie de droit divin, et à l’ordre considéré comme voulu par Dieu : à partir de cette date, la France ne se perçoit plus comme « la fille aînée de l’Église ». La déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1789 stipule «Nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi », texte qui sera repris dans la constitution de la V ème république de 1958. La constitution civil du clergé de de 1790 fait de la religion catholique une source moral et non plus le fondement de la nation, les biens de l'Eglise passe sous la coupe de l’État. La loi du 20 septembre 1792 est une étape importante car elle enlève l'état civil au clergé pour le donner aux maries, ce qui permet aux membres des autres religions de devenir des citoyens.

En 1791, la constitution instaure la liberté de culte sous la condition que les citoyens respectent l’ordre public. La France se proclame également être « une République  indivisible, laïque, démocratique et sociale ».

Puis quasiment un siècle plus tard, en 1881, Jules Ferry fonde l'école publique gratuite, laïque et obligatoire. Un des aboutissements de la lutte anticléricale en France a amené à la loi de séparation des églises et de l’état (loi du 9 décembre 1905) qui démarque à cette époque la France des autres pays (exception faite de l’Alsace-Moselle toujours soumise au concordat de 1801 signé par Napoléon Bonaparte). Une loi toujours en vigueur de nos jours mais qui n’a pas été reprise par d’autres régimes républicains ou monarchies constitutionnelles.  Le 15 mars 2004 une loi est promulguée pour interdire, dans les établissements scolaires, le port de signes ou de tenues révélant une appartenance religieuse. La laïcité en France s'est construite par la jurisprudence, ainsi d'après un rapport public du Conseil d’État de 2004, «un siècle de laïcité», la définition du concept de la laïcité renvoie au sens large à la perte de l'emprise de la religion sur la société. Plus précisément, la laïcité française signifie le refus de l’assujettissement du politique au religieux, ou réciproquement, sans qu’il y ait forcément étanchéité totale entre  l’un et l’autre. Elle implique la reconnaissance du pluralisme religieux et de la neutralité de l’État vis à vis des Églises.  La laïcité est vue comme une particularité française. Ce concept provoque beaucoup de débats, notamment sur le port apparent de signes ou tenues religieux, sur les lieux de cultes, etc.

La laïcité se traduit par le principe de neutralité des services publics et par la délivrance d’actes officiels d’état civil seuls reconnus par la loi (naissance, mariage, décès, etc…).

B) Point de vue dans d'autres pays

Suite à l’influence de l’ère des Lumières et aux avancées des notions de contrat social (Locke, Rousseau, Kant) et aux analyses sur les modes de fonctionnement d’un état idéal qui s’instaure sur la séparation des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires (cf. Montesquieu « l’esprit des lois ») nous pouvons observer une sécularisation progressive des états en Europe qui se traduit par une modification des constitutions qui tente à supprimer la notion de religion d’état. C’est le cas pour l’Espagne (article 16 de la constitution de 1978), la Norvège (2012). D’autre part, la religion d’état est souvent liée aux monarchies constitutionnelles comme c’est le cas pour l’église anglicane d’Angleterre où la reine est le chef de l’église, au Danemark où le souverain(e) doit appartenir obligatoirement à l’église luthérienne. Un des consensus les plus probants dans certaines sociétés est l’acceptation et l’intégration d’un impôt d’église pour les religions officielles ce qui permet de rémunérer les prêtres et

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