Les Fleurs du mal de Baudelaire

“Une Charogne”

dans ce poème, l’alchimie fonctionne

avec le vers 9 “Le soleil rayonnait sur cette pourriture” les vers 13 et 14 “Et le ciel regardait la carcasse superbe/Comme une fleur s’épanouir” les vers 21 à 24 “Tout cela descendait, montait comme une vague/Ou s'élançait en pétillant/On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague/Vivait en se multipliant” les vers 25 et 26 “Et ce monde rendait une étrange musique/Comme l'eau courante et le vent” les vers 29 à 32 “Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve/Une ébauche lente à venir/Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève/Seulement par le souvenir” les vers 45 et 46 “Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine/Qui vous mangera de baisers”

“La Cloche fêlée”

dans ce poème, l’alchimie ne fonctionne pas car l’esprit

du  poète est ailleurs

  mais elle se produit uniquement    aux vers 3 et 4 mais cela ne reflète le Spleen qu’éprouve Charles Baudelaire “Les souvenirs lointains lentement s'élever/Au bruit des carillons qui chantent dans la brume”

“A une mendiante rousse”  

dans ce poème, l’alchimie fonctionne

  elle est exprimée dans l’ensemble des strophes avec les vers 3 et 4 “Laisse voir la pauvreté/Et la beauté” les vers 6 à 8 “Ton jeune corps maladif/Pleins de taches de rousseur/A sa douceur” ainsi que le troisième quatrain “Tu portes plus galamment/Qu’une pipeuse d’amant/Ses brodequins de velours/Tes sabots lourds” et le quatrième quatrain “Au lieu d’un haillon trop court/Qu’un superbe habit de cour/Traîne à plis bruyants et longs/ Sur tes talons” le cinquième quatrain “En place de bas troués/Que pour les yeux des roués/Sur ta jambe un poignard d’or/Reluise encor” dans le sixième quatrain, on retrouve l’alchimie dans les vers 23 et 24 “Ton sein plus blanc que du lait/Tout nouvelet” dans le septième quatrain, il y a alchimie poétique dans les vers 25 et 26 “Que pour te déshabiller/Tes bras se fassent prier/Et chassent à coups mutins/Les doigts lutins” et le huitième quatrain “Perles de la plus belle eau/Sonnets de maitre Belleau/Par tes  galants mis aux fers/Sans cesse offerts” au neuvième quatrain, l’alchimie est exprimée aux vers 34 et 35 “Te dédiant leurs primeurs/Et reluquant ton soulier” et au dixième quatrain “Maint page ami du hasard/Maint seigneur et maint Ronsard/Eprieraient pour le déduire/Ton frais réduit” l’alchimie est toujours produite au onzième quatrain “Tu compterais dans tes lits/Plus de baisers que de lis/Et rangerais sous tes lois/Plus d’un Valois”

poème

vers

Proche d’eux ou pas ?

Dans le poème “une charogne”,

Cette dégénérescence physique exprimée aux vers 37 à 40 “- Et pourtant vous serez semblable à cette ordure/A cette horrible infection/Etoile de mes yeux, soleil de ma nature/Vous, mon ange et ma passion !” ainsi qu’aux vers 41 à 44 “Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces/Après les derniers sacrements/Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses/Moisir parmi les ossements.” Et pour finir aux vers 45 à 48 “Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine/Qui vous mangera de baisers/Que j'ai gardé la forme et l'essence divine/De mes amours décomposés !”de dégénérescence physique où il décrit une charogne au détour d’un sentier

Cependant, ici, il se montre proche de la femme par l'exemple de cette description de la charogne, la technique qui est la sienne pour recréer la beauté à partir de la décomposition.

Dans le poème, “A une mendiante rousse”

Baudelaire montre la dégénérescence physique à la fin du texte aux vers 45 et 46 “Cependant tu vas gueusant/Quelques vieux débris gisant”

Le poète ne se montre pas proche de la mendiante rousse car il lui conseille (lui exige presque) de profiter de sa beauté tant qu’il est encore temps car celle-ci va vieillir et devenir laide

Dans le poème”L’albatros”

Charles Baudelaire nous parle des exclus et plus précisément de sa place dans la société, en se comparant à un albatros. Comme on le voit aux vers 6 à 8 “Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux/Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches/Comme des avirons traîner à côté d’eux” et aux vers 9 à 12 “Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !/Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !/L’un agace son bec avec un brûle-gueule/L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !” et pour finir aux vers 13 à 16 “Le Poète est semblable au prince des nuées/Qui hante la tempête et se rit de l’archer/Exilé sur le sol au milieu des huées/Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.”

Baudelaire nous parle de solitude, souffrant d’exclusion par l’image de l’albatros. L’animal est attrapé par des marins qui se moquent de lui.

Dans le poème “Je suis comme le roi…”

Le troisième des quatre spleens appartenant à la première partie "Spleen et Idéal", Charles Baudelaire se décrit à travers une vaste comparaison d’un roi qui va vers l’inéluctable anéantissement qui est le spleen. Aux vers 1 et 2 “Je suis comme le roi d'un pays pluvieux, Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très vieux” aux vers 5 et 6 “Rien ne peut l'égayer, ni gibier, ni faucon, Ni son peuple mourant en face du balcon.” Aux vers 9 à 12 “Son lit fleurdelisé se transforme en tombeau, Et les dames d'atour, pour qui tout prince est beau, Ne savent plus trouver d'impudique toilette Pour tirer un souris de ce jeune squelette.”Et pour finir aux vers 16 à 18 “Et dont sur leurs vieux jours les puissants se souviennent, Il n'a su réchauffer ce cadavre hébété Où coule au lieu de sang l'eau verte du Léthé.”

Le poète “est semblable au roi de ce pays pluvieux”. Il est seul, même s’il a tout pour être divertit, s’amuser, il se sent seul