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De la musique avant toute chose ? en haine de la musique

Synthèse : De la musique avant toute chose ? en haine de la musique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Avril 2021  •  Synthèse  •  1 189 Mots (5 Pages)  •  1 285 Vues

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Ayant la chance de vivre en démocratie depuis bien longtemps, nous avons eu, surtout les jeunes générations actuelles, la chance d’oublier que la musique est historiquement l’art que les dictatures savent le mieux instrumentaliser. Bien sûr chaque période politique a exercé une pression sur un art plutôt qu’un autre en fonction des priorités du moment. Si la monarchie française a petitement fait obstacle à la publication de l’Encyclopédie, la censure s’est longtemps exercée sur le théâtre français au XIXème mais tout ceci n’a rien de comparable avec ce qu’Hitler et Staline ont osé faire. Tout notre corpus tourne autour de ces deux monstres. Barnes, le grand auteur anglais largement francophile et européen convaincu par ailleurs nous raconte dans le fracas du temps paru en 2016 la folle dégradation des relations entre Chostakovitch et Staline. Les trois autres documents ont pour point commun l’univers concentrationnaire nazi. Si deux d’entre eux (Primo Lévi et Germaine Tillon) l’ont vécu de l’intérieur, pour le premier, c’est un document de première main (Primo Levi : Si c’est un homme, 1947) le second est retranscrit à travers la collation de documents de l’historienne (Claire Andrieu, Introduction au Verfügbar aux Enfers, une opérette à Ravensbruck parue en 2015. Après mûres réflexions, essentiellement dues au texte de Quignard (en haine de la musique, paru en 2004) nous avons opté pour le plan phrase avec la volonté de démontrer que si la musique est aussi potentiellement perméable au totalitarisme (I), c’est que la musique instrumentalise le corps (II), ce qui démontre à l’inverse que la musique retrouve ses ailes libératrices à la moindre ouverture (III). (En fait, ce plan phrase n’est que l’habillage littéraire du plan logique basique : constat, causes, conséquences)

Qu’un grand mélomane comme Quignard, qui a longtemps hésité entre la carrière de violoncelliste ou d’homme de Lettres écrive un texte au titre aussi ravageur (en haine de la musique) c’est bien que le problème abordé est considérable. Et, en effet, le constat est plus que troublant, il est éminemment perturbant… Si les nazis ont adoré les opéras wagnériens, dressé la liste des auteurs sains ou malsains, brûlés par ailleurs lors de grands autodafés publics, tenté d’ériger l’architecture millénaire du Reich et même inféodé le cinéma à leur propagande, le seul art qui a été instrumentalisé, au nom de son efficience, à la pratique quotidienne du camp de concentration, c’est la musique. Ainsi Quignard reprend-il le constat de Levi disant qu’à Auschwitz, les convois étaient accueillis par un orchestre classique, dirigé par le violoniste Simon Laks que les Nazis ont érigé au rang de chef d’orchestre. La photographie de l’exécution de Hans Honarewitch à Mauthausen, en 1942, va dans le même sens. D’ailleurs comme le dit très bien Primo Levi, la musique n’est pas utilisée de manière occasionnelle et anecdotique mais bien comme permanente et structurelle. Il parle aussi bien de la distribution matinale de pain, que de la fanfare militaire, des marches ou autres chants populaires germaniques… Quignard reprend donc en conclusion la formule des survivants : la musique est INFERNALE.

Dans le roman de Barnes, c’est le communisme soviétique qui écrase la musique de sa bêtise bureaucratique. Il nous explique indirectement que les petits fonctionnaires des plans quinquennaux voudraient mesurer la progression léniniste de la musique comme le charbon du Dombass ou l’acier de l’Oural. De même la rhétorique léniniste est très versatile et ce n’est pas parce que vous avez été encensé pour vos succès internationaux que cela ne pas va dialectiquement se transformer en soumission larvée à l’idéologie capitaliste sournoise afin de bien

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