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Séquence de la chanson Cléo de 5 à 7 d'Agnès Varda

Rapport de stage : Séquence de la chanson Cléo de 5 à 7 d'Agnès Varda. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Mars 2020  •  Rapport de stage  •  618 Mots (3 Pages)  •  1 140 Vues

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La séquence de la chanson

La séquence de la chanson s’inscrit dans le chapitre VII « Cléo de 17h38 à 17h45 », on peu dire que c’est le prolongement du chapitre précédent, puisque ce sont les répétitions du prochain disque de Cléo. Michel Legrand, compositeur, interprète qui joue lui même le rôle du pianiste Bob, donne un rythme de comédie musicale au film. En effet, il compose quatre chansons qu’interprète l’actrice Corrine Marchand (dans le rôle de Cléo). Cependant, les paroles sont écrites par Agnès Varda, cela ajoutent du sens et une profondeur à son film.

Placé quasiment au cœur du film, la chanson "Sans toi" marque surtout un tournant tragique dans le trajet parisien de l’héroïne. Ce « cri d’amour » constitue l’apogée du film et en illustre le thème central: la beauté et la mort. Elle a une fonction révélatrice de par les thèmes ; de la maladie, de l’absence, du vieillissement et de la mort; les paroles de cette chanson mettent en avent le dépouillement du personnage, de ses sentiments de solitudes et de déchirure, en plus d’une grande incomplétude d’elle même. Il s’agit d’une mise à nue de Cléo, elle prend soudain conscience de son statut de femme spectacle, nous sortons de sa superficialité pour entrer dans sa bulle. Nous pouvons en déduire que ce moment marque une rupture entre ce qui la précède et ce qui la suit.

A l’image, Cléo n'est d'abord qu'une tête blanche qui dépasse de la masse sombre du piano, elle est située entre les deux hommes dont elle semble à la fois maintenir un duel verbal et un enjeu érotique. Plus loin, assise dans un fauteuil au fond de la pièce, Angèle assiste à la dispute. Au moment où Cléo s'empare des paroles et où Bob commence à interpréter la partition, un travelling, doublé d'un zoom se déclenche. Tandis que Cléo chante, on pourrai comparer la caméra au comportement que les hommes ont dans la rue ; envoûtée par sa beauté, elle se rapproche d'elle et effectue un panoramique, éliminant peu à peu les autres personnages et les éléments de décor. Cléo lève alors ses yeux et regarde droit devant elle. Totalement isolée sur un fond entièrement noir, qui vient mettre à nu son état d'âme. Au même moment, la musique cesse d'être interprétée par Bob au piano, pour devenir une musique symphonique jouée par un orchestre de percussions et de cordes. À partir de là, Cléo est projetée dans un autre espace-temps : dans une salle de concert ou un plateau de télévision, elle interprète sa chanson devant un public. Car un projecteur s'allume soudain et vient éclairer son profil gauche; le cadrage devient très frontal, puis le mouvement de travelling s’arrête et le cadre se fige.

Après l'arrêt de la musique orchestrale, une fois les derniers mots de la chanson prononcés, un brusque zoom arrière remet violemment Cléo dans son cadre spatio-temporel d'origine. Elle se retrouve à nouveau isolée dans le cadre, submergée par la peur, sans réconfort. Ceux qui se trouvent à ses côtés sont comme abasourdis et éprouvent quelque difficulté à la comprendre. Agnès Varda avait indiqué dans son carnet « Il faut que dans le même plan: elle soit avec les autres, elle les quitte et elle les retrouve, mais elle est loin d'eux».

Cléo finit par arracher

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