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Olympe de Gouges, Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne (1791)

Compte rendu : Olympe de Gouges, Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne (1791). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Novembre 2022  •  Compte rendu  •  891 Mots (4 Pages)  •  600 Vues

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En 1791, Olympe de Gouges publie, en récrivant la fameuse Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne (DDFC), dans laquelle elle s’exprime notamment au sujet des injustices commises par l’homme, à comprendre comme être humain masculin. Nous nous proposons ici de nous demander si l’autrice ne fait que dénoncer les agissements de ce dernier, par conséquent si son œuvre poursuit l’unique but de rapporter des faits accusateurs postérieurs à 1789, ou si au contraire l’autrice lui a donné une vocation supplémentaire. Pour répondre à ce questionnement, nous verrons dans un premier temps que la dénonciation des injustices commises par l’homme demeure un des principaux aspects de l’œuvre. Puis nous expliquerons ensuite en quoi Olympe de Gouges souhaite une évolution de la place de la femme dans la société.

Premièrement Olympe de Gouges choisit de dénoncer les agissements de l’homme en s’adressant directement à lui, afin de les lui reprocher. Elle le questionne, l’interroge, dans le but que celui-ci prenne conscience des injustices qu’il peut commettre envers son égale. Cette adresse accusatrice est concentrée dans l’Exhortation aux hommes : « Homme, es-tu capable d'être juste ? C'est une femme qui t'en fait la question ; tu ne lui ôteras pas moins ce droit ». La question rhétorique, le présent d’énonciation et le futur de certitude permettent d’engager un dialogue franc et direct, à l’issue duquel la parole féminine devra être entendue. L’autrice reproche d’emblée le traitement injuste que la Révolution a réservé aux citoyennes, laissant entendre que le terme « égalité » est demeuré à l’état d’un idéal sans réalisation concrète (« il prétend jouir de la Révolution, et réclamer ses droits à l'égalité, pour ne rien dire de plus »). Dans cette exhortation surtout Olympe de Gouges invite l’homme à se contempler au sein de la nature, dans laquelle les espèces vivantes, mâles et femelles, vivent en harmonie. Que l’homme constate qu’il est la seule espèce à faire exception à cette égalité naturelle, que le siècle de l’Encyclopédie a pourtant mis en lumière !

De plus, Olympe de Gouges démontre la forte injustice que subissent les femmes dans la loi. Elle reproche ainsi aux hommes de loi la discrimination qu’ils appliquent envers la gent féminine et critique le fonctionnement du système judiciaire français. Estimant que les lois leur sont défavorables, l’autrice évoque le fait qu’au cœur d’un différend impliquant une femme, celle-ci est nécessairement reconnue comme coupable. Ce propos est illustré dans la Forme du contrat social de l’homme et de la femme, où elle raconte une anecdote personnelle, basculant par-là même dans le genre de l’essai : un cocher avait voulu abuser de sa générosité (« pour ne pas avoir de dispute avec lui »), si bien que devant l’officier de
police, puis devant le magistrat, elle a dû lutter fermement pour prouver sa bonne foi et son innocence (« Le grave magistrat, en redingote poudreuse et dégoûtante comme sa conversation, m’a dit plaisamment : cette affaire ira sans doute à l’Assemblée Nationale ? »)... Face à l’injustice, Olympe de Gouges s’indigne et retranscrit tous les faits en écrivant au passage un portrait caricatural de ces hommes, ce qui les discrédite et confère à la publication de 1791 un aspect satirique assez plaisant.

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