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La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges (1791)

Commentaire de texte : La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges (1791). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Février 2022  •  Commentaire de texte  •  1 495 Mots (6 Pages)  •  825 Vues

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Préambule de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne,

Olympe de Gouges (1791)

Introduction :

Alors que la Révolution française n’a apporté que peu de progrès pour les femmes, Olympe de Gouges, pionnière emblématique de la lutte pour les droits des femmes, rédige en 1791 la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne calquée sur la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen proclamée le 26 août 1789. Olympe de Gouges y défend la cause des femmes oubliées par la Révolution française. Avant de réécrire les 17 articles de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, Olympe de Gouges, dans ce texte introductif qu’est le préambule, expose les buts de sa démarche. Aussi, en quoi ce préambule justifie-t-il l’importance d’une constitution affirmant l’égalité entre les hommes et les femmes ?

Nous pouvons discerner 3 mouvements dans le texte, mouvements qui constitueront les articulations de notre analyse : un premier mouvement, du début à «Assemblée nationale» dans lequel Olympe de Gouges appelle les femmes à se constituer en Assemblée nationale, un second mouvement de « considérant » à « bonheur de tous » qui constitue un détournement accusateur de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » et enfin, un troisième mouvement, de  « en conséquence » jusqu’à la fin qui introduit les articles de droits auxquels l’auteure aspire.

 

Premier mouvement : de « … » à « ... » (...)

Le préambule s’ouvre sur une énumération ternaire (=liste de trois choses) qui produit un effet rhétorique, dans la lignée des textes rhétoriques révolutionnaires : «Les mères, les filles, les sœurs». 

L’autrice désigne ainsi toutes les femmes par périphrase (=désigner les choses indirectement).

Ces périphrases insistent sur la solidarité de ces femmes. Elles sont en effet d’emblée présentées comme formant une seule et même famille, une large entité source de vie et de protection.

Ces périphrases soulignent également la puissance des liens qui unissent les femmes aux hommes (mères, filles, sœurs).

Les femmes, de par leur importance, sont les « représentantes de la nation ». 

L’apposition « représentantes de la Nation » permet à Olympe de Gouges de glisser du biologique (la famille : mère, filles, soeurs) au politique (la nation). 

Elle rappelle ainsi que les femmes, par leur importance dans la société, peuvent, autant que les hommes, représenter la nation. 

La notion de Nation est complexe et s’affirme à la Révolution française. La nation désigne une collectivité d’individus s’accordant à coexister sous les mêmes lois et les mêmes principes. 

La nation constitue donc une organisation politique qui s’oppose à la monarchie de droit divin, selon laquelle le pouvoir politique est organisée par un roi choisi par Dieu.

Or puisque les femmes sont « représentantes de la nation », elle « demandent d’être constituées en Assemblée nationale ». 

L’emploi du présent de l’indicatif (« demandent« ) indique la volonté de voir ce qui est écrit mis en œuvre dans la société. Olympe de Gouges n’écrit pas pour l’avenir, mais pour le présent, dans l’urgence même.

L’« Assemblée nationale » rassemble les individus élus pour représenter et défendre les intérêts de la nation.

Olympe de Gouges reprend ainsi les pratiques révolutionnaires : le 20 juin 1789, eut lieu le serment du Jeu de Paume. Des représentants du peuple se sont constitués en Assemblée nationale pour défendre les intérêts du peuple. Mais lors du serment du Jeu de Paume, les députés étaient tous des hommes. 

En demandant à ce que les femmes se constituent en Assemblée nationale, Olympe de Gouges aspire à une Révolution dans la Révolution, afin que les femmes soient libérés autant que les hommes de la tyrannie.

Olympe de Gouges justifie son projet par la suite.

Second  mouvement : de « Considérant » à « bonheur de tous » (le détournement accusateur de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen)

Dans la suite du préambule, Olympe de Gouges reprend en le détournant le début de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Il s’agit pour De Gouges de mettre en valeur, par la « féminisation » du propos (elle substitue le mot « femme » au mot « homme » l’injustice de la condition des femmes. La tonalité est résolument polémique et Olympe de Gouges inscrit son texte dans la littérature de combat.

La gradation « l’ignorance, l’oubli ou le mépris » juge ainsi sévèrement la société qui maintient volontairement la femme dans un état de dépendance.

Selon l’autrice, « les malheurs publics et la corruption des gouvernements » - on notera le caractère extrêmement péjoratif du lexique employé – résultent uniquement du manque de considération envers les droits des femmes.

L’énumération ternaire d’adjectifs « naturels, inaliénables et sacrés » souligne avec force que la Constitution (sacralisée par la majuscule) doit restaurer les droits établis par la nature (cette idée avait déjà été exprimée dans l’exhortation aux hommes dans laquelle la nature et son fonctionnement constituait un argument d’autorité).

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