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Peut-on être en conflit avec soi-même?

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Par   •  1 Février 2018  •  Dissertation  •  1 546 Mots (7 Pages)  •  11 172 Vues

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« Peut on être en conflit avec soi même? »

Peut-on être en conflit avec soi même? Ce sujet pose problème, car il suppose que nous ne sommes pas en accord avec nous-même. À première vue, cela semble impossible: comment pourrait-on être en désaccord avec sa propre personne? Serais-je alors mon propre adversaire? Mais quelles seraient les causes de ce rapport conflictuel? Nous ne sommes qu’une seule personne, car soi-même n’est pas les autres or un conflit implique une opposition entre deux termes. Cela paraitrait illogique que quelque chose en moi s’oppose à moi. N’existerait-il alors pas deux moi-même: un « je » qui m’est propre et un « moi », correspondant à la représentation de ce que je pense être?

Les conflits seraient-ils donc internes, liés à l’incompréhension de mon être? Proviennent-il d’un possible décalage entre ce que je souhaite être et ce que je suis vraiment? Sommes nous gouvernés par nos pulsions animales, l’influence de la société, ou bien sommes-nous libres de choisir ce que nous souhaitons être? Pouvons nous suivre nos passions ou devons nous suivre la raison? Tout ceci nous pose problème, et nous pousse à nous remettre en question.

Pouvons-nous donc être réellement nous-mêmes? Qu’est-ce qui s’oppose, chez moi, pour provoquer un conflit intérieur? Est-il donc possible d’être en désaccord avec nous même?

Dans un premier temps, nous nous pencherons sur le « moi », notre identité, qui nous est propre et qui par conséquent ne regroupe qu’une seule personne: nous-mêmes. Cependant, nous construisons notre moi grâce à des influences parfois incontrôlables, notamment nos désirs. Cela nous amène, en second lieu, à nous demander si celles-ci ne peuvent pas provoquer en nous des conflits intérieurs. Nous serons par la suite amenés à nous demander si ces influences ne sont pas des parties intégrantes mais inconscientes de notre être, qui nous pousseraient donc à être en conflit avec nous-mêmes.

Au premier abord, la doxa nous pousse à penser qu’il est impossible d’être en conflit avec soi-même car nous ne sommes qu’un. D’après le théorème de l’identité de Kant, je suis une identité, je pense comme étant un. Or, si je ne suis qu’un, comment puis-je être en conflit avec moi-même, sachant qu’un conflit oppose deux termes? Comment quelque chose en moi pourrait s’opposer à moi? Pourquoi serais-je en désaccord avec mes propres idées, mes propres pensées? Comment puis-je être en conflit avec ce qui vient de moi?

Au XVIIème siècle, Descartes introduit dans le langage courant l’expression « cogito ergo sum », signifiant « je pense donc je suis ». La pensée serait donc une preuve d’existence, ce qui confirmerait mon unicité et par conséquent je serais forcément moi-même. En effet, selon Descartes, le cogito est la preuve que je sens ma propre présence, que j’en suis certain. Il me serait donc impossible d’être quoi que ce soit d’autre. Je serais donc forcément ma propre conscience car c’est une vérité indubitable. En se basant sur la thèse de Descartes, être en conflit avec soi-même impliquerait donc d’être en conflit avec sa pensée, avec sa réflexion. Mais si ma réflexion s’oppose, comment pourrais-je être une personne à part entière?

Cependant, ne sommes nous pas construis par des facteurs extérieurs? Ne sommes-nous pas sous l’influence d’Autrui? D’après Sartre « l’autrui est le médiateur indispensable entre le moi et le moi meme ». L’Homme se construirait et se définirait-il donc grâce a la relation qu’il entretient avec autrui? S’il est influencé par les autres, pouvons nous suggérer qu’il ne serait donc pas vraiment lui-meme?

De plus, mes désirs, mes valeurs, ma raison, mon éducation viendraient influencer mes pensées et mes actes. Suis-je donc vraiment moi-même, si je suis influencée par autant de facteurs? Et si je ne suis pas moi-même, puis-je donc être en conflit avec mon « moi », ou plutôt mon « surmoi » et mon « ca »?

L’homme ne se contente jamais de ce qu’il a, c’est un être de désir. Nous sommes constamment contrôlés par nos désirs, qui prennent le dessus sur la raison et nous mettent en conflit avec nous même. Nous ne sommes jamais satisfaits de ce que l’on est, ou de ce que l’on a. Nous sommes constamment en proie aux remords ou à la crainte de l’avenir par exemple. Ceci est spécifique de l’homme, contrairement aux animaux par exemple, qui eux, sont « en paix avec eux même » car ils se contentent d’être ce qu’ils sont.

Le désir est une composante essentielle de notre vie. On plonge dans le désir avec une force difficile à contrebalancer en pensant que ça ira bien mieux mais finalement nous avons mauvaise conscience, nous ressentons des regrets… Lorsque je mange une plaquette de chocolat entière, par gourmandise, je serais ensuite souvent prise de regrets, pensant que ce que j’ai fait est mal. Mon désir m’a poussé à manger cette plaquette

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