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La conscience de soi est-elle une connaissance ?

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Par   •  29 Octobre 2017  •  Dissertation  •  1 488 Mots (6 Pages)  •  2 035 Vues

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La conscience de soi est-elle une connaissance ?

Aïe aïe aïe, la question qui tue !

L'idée, c'est qu'en un sens non : en effet dans tout acte de conscience il y a, outre la conscience de l'objet, la conscience (de) soi qui accompagne seulement la conscience de l'objet. Ce n'est pas une conscience du même genre. Le soi est vu « du coin de l'œil » alors que l'objet est vu « de face ». Cette distinction permet notamment d'éviter une régression à l'infini (si je sais que je sais, alors je sais que je sais que je sais, etc.).

On peut donc distinguer le moi empirique et le sujet transcendantal. Le sujet transcendantal ne peut pas être connu, car il est ce qui connaît toute chose, il est la condition de toute connaissance. De même l'œil ne peut être vu car il est la condition de la vision. Le mètre-étalon (barre métallique stockée à Paris et qui définit le mètre) ne peut être mesuré car il est la condition de toute mesure. Etc.

Pour exprimer cette idée, Wittgenstein disait que « le sujet n'est pas une partie du monde, mais seulement une limite du monde ». Rien dans le champ visuel ne dit qu'il doit être vu par un œil. L'œil n'apparaît pas quelque part dans le champ visuel. Bref, je ne me vois pas moi-même dans le monde, comme une partie du monde. Si je suis « quelque part » dans mon champ visuel, c'est autour, à la limite, comme l'illustre ce dessin de Ernst Mach (1838-1916) :

Autoportrait par Ernst Mach

Ernst Mach, Autoportrait sans miroir

Mach disait : « le moi est insauvable ». Le moi est un mythe, une abstraction, il n'existe pas vraiment. Voilà donc ce qu'est la conscience, le sujet transcendantal : une abstraction, une condition logique de la connaissance, mais qui est difficile à saisir. Le « point de vue », peut-être. Le point de vue ne peut être vu. On ne peut que l'être. De l'« intérieur ».

La conscience est-elle le propre de l'homme ?

Pas facile à dire.

En deux mots :

Il est vrai que nous n'avons pas tout à fait les mêmes devoirs envers les animaux qu'envers les hommes. Est-ce un signe de racisme, ou plutôt de spécisme, c'est-à-dire de solidarité entre membres d'une même espèce ? Ou est-ce le signe que les animaux nous sont inférieurs ?

Remarquons que les animaux ne peuvent être jugés moralement car ils n'ont pas de conscience morale. Les conditions pour pouvoir être un sujet moral, selon Locke, sont les suivantes : intelligence, intérêt au bonheur et conscience de la continuité future de notre existence (prévoyant les conséquences de nos actes, nous pouvons ensuite les assumer rétrospectivement : l'identification au moi passé repose sur l'identification au moi futur j'assume mon acte car je l'ai accompli en connaissance de cause).

Toutefois les animaux sont des êtres sensibles, ils souffrent. (Schopenhauer est le premier philosophe à avoir véritablement reconnu cela.) Par conséquent nous avons certains devoirs envers eux.

Dire ce qu'est l'homme, ce n'est pas seulement le distinguer de l'animal : c'est aussi le distinguer de la machine, de l'ordinateur. Calculer, est-ce penser ? Si vous répondez oui, dites-moi ce qu'en pense votre calculatrice ! En fait il y a peut-être deux ingrédients pour que l'on puisse parler de conscience au sens courant : d'une part la capacité calculatoire, computationnelle, cognitive ; de l'autre, la sensibilité . Les ordinateurs ont la première qualité, les animaux la seconde, mais seuls les hommes possèdent les deux !

Cela dit il faut admettre qu'il n'y a pas de rupture nette entre l'homme et l'animal. Sans doute a-t-on plutôt affaire à un continuum.

Nous en dirons davantage dans le cours sur nature et culture et dans le cours sur le langage : nous verrons que le langage humaine se distingue très nettement des langages animaux par certaines propriétés précises.

Terminons par ce mot de Pascal : « Pensée fait la grandeur de l'homme. »

Conscience et inconscient s'opposent-ils ?

Cela dépend des cas.

La conscience s'oppose à l'inconscient freudien (le ça) dans les cas pathologiques, c'est-à-dire quand il y a refoulement. En fait si l'inconscient dynamique existe, alors par définition la conscience s'y oppose : l'inconscient dynamique est le produit de cette oppposition, de ce refoulement.

Mais en un autre sens conscience et inconscient vont main dans la main et sont à inséparables, comme l'ombre et la lumière. Car la conscience ne peut exister que sur fond d'un « arrière-plan » de facultés conceptuelles (et pratiques !) inconscientes.

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