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Explication de texte, Schopenhauer

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Par   •  4 Avril 2020  •  Commentaire de texte  •  2 049 Mots (9 Pages)  •  1 178 Vues

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EXPLICATION DE TEXTE

Arthur Schopenhauer

Le Monde comme volonté et représentation

Page 398.399

Introduction

Au premier abord, la douleur semble être un obstacle au bonheur. En effet lorsque nous éprouvons une douleur, nous cherchons un moyen de la soulager ou de l’effacer. Nous la fuyons pour chercher le plaisir et la paix. Ce plaisir et cette paix sont alors synonymes de bonheur. On ne peut pas être heureux aussi longtemps que l’on éprouve de la douleur quelle qu’elle soit.

Toutefois, la douleur est nécessaire à la condition humaine. Il est difficile de vivre sans n’en éprouver jamais aucune. En effet, la douleur est utile à la vie car elle nous signale les dangers que nous devons éviter.

Nous sommes donc confrontés à la difficulté suivante : s’il faut attendre de ne plus souffrir pour être heureux, faut-il attendre de ne plus vivre pour être heureux ? La douleur est-elle un obstacle au bonheur ? (problème)

Dans un extrait de son livre Le monde comme volonté et comme représentation, Arthur Schopenhauer défend l’idée que pour être heureux, il ne faut pas fuir la douleur mais qu’il faut apprendre à l’accepter. (thèse)

Pour cela, il commence dans un premier temps par définir la vie comme des oscillations entre douleurs et ennui. Dans un second temps, il montre que nous ne supportons pas la douleur parce que nous pensons qu’elle est évitable. Puis, dans un dernier temps, il en déduit que c’est en comprenant que la douleur est nécessaire que nous serons heureux. (plan)

Dans un premier temps, Schopenhauer montre à quel point la douleur est inévitable pour l’homme, car elle peut prendre mille formes différentes : « elle revient sous mille autres figures ». Et si l’on parvient à lui échapper, ce n’est pas le bonheur que l’on trouve mais l’ennui : « entre la douleur et l’ennui, la vie oscille sans cesse ». (thèse premiere partie)

Schopenhauer commence par souligner un paradoxe qui empêche l’homme d’être heureux : nous n’échappons jamais totalement à la douleur. Et les efforts que nous faisons pour lui échapper nous font tomber dans d’autres douleurs. Ce paradoxe tient au fait que la douleur peut avoir des formes différentes : elle peut être « privation », « besoin », « souci » quand elle vient du manque de quelque chose de nécessaire à notre vie. La privation est le fait de ne pas avoir quelque chose que l’on devrait avoir, ainsi par exemple la vue pour l’aveugle car il est dans la nature humaine d’être doté de la vue. Le besoin désigne les choses nécessaires à la vie, sans lesquelles on ne peut pas vivre : boire, manger, se reposer. On peut vivre sans la vue, on ne peut pas vivre sans manger. Et le souci est la peur de manquer dans l’avenir de quelque chose de nécessaire à la vie. Le point commun entre toutes ces douleurs est qu’elles nous aident à conserver la vie. Elles semblent donc importantes.

Schopenhauer montre ensuite que ces douleurs varient et changent de formes « avec l’âge et les circonstances ». Pourtant, les besoins fondamentaux de l’être humain semblent être les mêmes dans l’enfance et à l’âge adulte : besoin d’attention, d’affection et d’épanouissement, par exemple. Quelles que soient les circonstances, nos besoins restent les mêmes. Or, Schopenhauer remarque que ces douleurs liées au manque vont prendre d’autres formes, qui elles varient avec l’âge et les circonstances : « désirs charnels, amour passionné, jalousie, envie, haine, inquiétude, ambition ». On peut comprendre aisément que les inquiétudes d’un enfant ne sont pas les mêmes que celles d’un adulte. Pourtant, ces deux inquiétudes sont pareillement source de douleur.

Si nous avons tous les mêmes besoins, nous avons tous des désirs différents. Cela tient à une raison : nos besoins sont liés au corps ; nos désirs, au contraire, dépendent de ce que nous pensons et de notre subjectivité. Nos besoins font que tous les êtres humains souffrent, nos désirs font que tous les êtres humains souffrent différemment. La variabilité de la douleur semble donc infinie.

Schopenhauer reconnaît que l’on peut parfois échapper à toute douleur. Mais, ce que nous découvre l’absence de douleurs, ce n’est pas le bonheur que nous espérions, c’est le « dégout » et « l’ennui ». Le dégout est le fait d’être repoussé par quelque chose, c’est le contraire du désir et du manque. L’ennui semble être un terme plus fort. C’est un état d’indifférence totale à ce qui nous arrive, sans désir ni dégoût. L’ennui est une absence de douleur qui pour autant n’est pas le bonheur.

Schopenhauer a donc montré dans ce premier temps que nous passons notre vie à fuir la douleur ou à fuir l’ennui. Faut-il en conclure que la vie humaine est « désespérante » et que l’homme ne pourra jamais être heureux ? Comment être heureux face à une telle oscillation ?

C’est pour répondre à cette question que, dans un deuxième temps, Schopenhauer pense que l’on peut quand même être heureux à condition de changer notre point de vue sur la douleur. Il faut la voir non pas comme quelque chose de « fortuit » mais comme quelque chose d’ « inévitable ».

En effet, pour Schopenhauer, ce qui rend un événement douloureux, c’est de croire qu’on aurait pu l’éviter. Les maux sont synonymes de douleur, sous ses multiples aspects. Schopenhauer explique que notre « impatience » à supporter nos maux tient du fait que nous les pensons « fortuits ». L’impatience est ici une forme d’agacement : lorsque nous ressentons de la colère, plutôt que d’attendre patiemment qu’elle s’estompe, nous nous précipitons pour la dissiper ou la nier, en vain. Ainsi, en pensant les maux fortuits, c’est-à-dire dû au « hasard », nous les supportons mal car nous croyons qu’ils dépendent d’une « série de causes qui auraient pu s’arranger d’une autre façon ».

Donc, Schopenhauer en déduit que pour ne plus souffrir, il faut changer ce que l’on se dit. Il propose même un remède « consolant » qui peut nous soulager de tous nos maux présents : « une indifférence stoïque ». Cette

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