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Explication de texte - Pascal

Commentaire de texte : Explication de texte - Pascal. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Février 2020  •  Commentaire de texte  •  1 559 Mots (7 Pages)  •  2 003 Vues

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Dans l’Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean (20, 24-29), Saint Thomas déclare « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne met pas mon doigt dans la marque des clous et si je ne met pas la main sur son côté, je ne croirai pas ». Cette affirmation nous invite à nous interroger sur le démontrable et l’indémontrable, les principes du coeur, de la raison et le rôle que chaque principe joue dans l’acquisition des connaissances. Dans cet extrait du fragment n°110 des Pensées, Blaise Pascal s’attaque au problème classique de l’origine de notre connaissance de la vérité. Il s’interroge sur ses sources qui, selon lui peuvent êtres séparées en deux vérités distinctes : celle de la connaissance par le coeur, et celle de la connaissance par la raison.

Il se pose la question de savoir si la raison est la seule voie d’accès à la vérité. Pour répondre à cette question, Pascal soutient la thèse selon laquelle il y a des vérités auxquelles la raison ne peut accéder ; en effet, seul le cœur permet d’accéder aux premiers principes. La raison doit ainsi s’appuyer sur les vérités « senties » par le cœur.

Cette thèse mène à une interrogation sur la place de chacune de ces vérités dans la vie de l’homme. La question centrale de cet extrait peut donc être formulé de la manière suivante : quelle sont les voies de la vérité et quel lien existe-t-il entre elles ? Quelle est alors la valeur de nos connaissances intellectuelles suivant la voie d’où elles proviennent ? Existe-t-il donc une source de connaissance de la vérité plus légitime qu’une autre ?

Le problème qu’évoque Pascal dans son texte est légitime puisque il aborde le sujet de la justesse et la puissance de nos connaissances suivant qu’elles soient issues de l’intuition ou du raisonnement.

Un découpage du texte en trois parties s’impose. De la première à la douzième ligne, l’auteur expose les deux sources de la connaissance de la vérité. Il évoque ensuite le rapport du coeur à la raison, ce qui constitue la deuxième partie du texte qui commence à la ligne onze et se termine à la ligne dix-neuf. Enfin, il met en valeur le rôle de la raison dans l’apport aux connaissances.  

Tout d’abord, Pascal insiste sur les différentes voix d’accès à la vérité. En effet, la première phrase : « Nous connaissons la vérité, non seulement par la raison, mais encore par le cœur ; c’est de cette dernière sorte que nous connaissons les premiers principes » (lignes 1 et 2) mentionne ces deux voies qui sont le « coeur » et la raison. Cependant, il exprime immédiatement une prise de position sur l’importance plus grande du coeur dans la quête de la vérité. Avec le propos « Non seulement », Pascal destitue la raison de son statut de reine des facultés dans la recherche de la vérité.

Nous pouvons en conclure que la raison ne peut à elle seule connaître la vérité, ce qui ne veut pas dire que la raison ne joue aucun rôle dans la recherche de celle-ci.

Une autre faculté doit alors intervenir, à savoir : celle du coeur. Dans ce contexte, le « coeur » tel qu’il est utilisé par Pascal ne désigne pas l’organe vital mais la faculté qui nous fait connaître les choses par une intuition immédiate, elle comporte tout ce que nous entendons par instinct, sensibilité, et sentiment. Pascal, grâce à la proposition « c’est de cette dernière sorte » introduit dans quelle mesure cette faculté est importante. En effet, le coeur nous induit à la connaissance des « premiers principes » : il s’agit de l’origine, ce qui vient en premier (du latin principium qui signifie commencement). Ces principes ne sont pas justifiables ou explicables par la raison comme le fait que « nous savons que nous ne rêvons point » (ligne 5) ce qui ramène encore une fois le coeur, plus que la raison à l’origine de toute vérité.

Pascal va ensuite, à la ligne quatre expliciter sa thèse à travers la référence des pyrrhoniens : « Les pyrrhoniens qui n’ont que cela pour objet, y travaillent inutilement. » Il souligne l’absurdité du courant sceptique par la formule restrictive « n’ont que cela pour objet » qui permet de critiquer l’obstination des pyrrhoniens et la simplicité de leur projet. L’adverbe « inutilement » sert de rappel de l’idée selon laquelle la raison ne peut pas s’élever contre les vérités du cœur. L’auteur soutient donc son opposition certaine à cette thèse qui représente selon lui une vision trop généralisée et montre au contraire que l’impuissance de la raison à « prouver » une vérité ne doit pas nous amener à doter de toutes nos connaissances.

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