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Comment dans ce texte Pascal nous invite-t-il au moyen de la mise en évidence de la disproportion de l’Homme à chercher un réconfort en Dieu ?

Commentaire de texte : Comment dans ce texte Pascal nous invite-t-il au moyen de la mise en évidence de la disproportion de l’Homme à chercher un réconfort en Dieu ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Octobre 2015  •  Commentaire de texte  •  1 304 Mots (6 Pages)  •  1 231 Vues

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Problématique : Comment dans ce texte Pascal nous invite-t-il au moyen de la mise en évidence de la disproportion de l’Homme à chercher un réconfort en Dieu ?

Introduction :

L’œuvre Les Pensées, constituée de notes et fragments publiés à titre posthume, était destinée à la grande Apologie de la religion chrétienne à laquelle Pascal se consacra pendant les dernières années de sa vie. Dans le fragment intitulé « Disproportion de l’homme », Pascal nous montre que l’homme est entre deux infinis ; il ne peut se situer ni déterminer sa propre mesure.
L’objectif de Pascal est donc de ramener l’homme à Dieu plutôt que de chercher une réponse dans sa raison.

Lecture du texte

Nous pouvons nous demander comment dans ce texte Pascal nous invite au moyen de la mise en évidence de la disproportion de l’Homme à chercher un réconfort en Dieu. Dans le but de répondre à cette question, nous étudierons tout d’abord la disproportion de l’Homme, puis l’Homme au croisement de deux infinis et enfin une pensée convaincante.

  1. La disproportion de l’Homme

  1.  L’infiniment grand
  • « immensité qu’on peut concevoir de la nature » (l. 14), « infinité d’univers » (l. 15), « chose sans fin » (l. 18), « qu’il se perde dans ses merveilles » (l. 18), « un colosse » (l.21) -> C’est par des expressions hyperboliques que Pascal décide de nous montrer à la fois la grandeur de ce que nous pouvons voir, mais aussi de ce qu’il imagine.
  • « ce petit cachot où il se trouve logé, j’entends l’univers » (l.2-3) -> Pascal montre par une marque d’ironie, composée d’une litote, que ce dont nous avons la connaissance n’est qu’une partie infime de l’infiniment grand, l’univers parait petit à coté de ce qu’il imagine.
  • « car enfin qu’est-ce qu’un Homme dans la nature ? Un néant à l’égard de l’infini, un tout à l’égard du néant, un milieu entre rien et tout. » (l. 26-28) -> Pour Pascal, l’Homme est indéfinissable avec une telle grandeur, il nous le montre grâce à ce rythme ternaire accompagné d’une gradation.
  • « que l’homme, étant revenu à soi, considère ce qu’il est au prix de ce qu’il est ; qu’il se regarde comme égaré dans ce canton détourné de la nature ; et que de ce petit cachot où il se trouve, j’entends l’univers, il apprenne à estimer la terre, les royaumes, les villes et soi-même son juste prix. » (l. 1-4) -> Ces longues périodes donne un effet de grandeur, elles allongent la phrases et rendent compte de ce qui y est dit.
  1. L’infiniment petit
  • « dans ses » (l. 8-10) -> Cette répétition incessante de « dans ses »  donne un effet de loupe, c’est comme si on rentrait de plus en plus loin dans l’infiniment petit. En effet, Pascal part d’un ciron (qui est déjà le plus petit des êtres vivants) pour arriver à un atome.  
  • « prodige » (l. 6) -> L’infiniment petit est qualifié de prodige par Pascal, il le personnifie.
  • « ciron » (l.7), « atome » (l.15) -> Pascal utilise ici un vocabulaire scientifique pour nous montrer par quoi se matérialise l’infiniment petit à la limite de nos connaissances.
  1. L’Homme, au croisement de deux infinis
  1. Des infinis semblables
  •  « contemplé » (l. 35),  « regarde » (l.1), « voir » (l. 13), « voie » (l.15), « admirera » (l.19), « vue » (l.25), « apercevoir » (l. 31) -> le champs lexical de la vue ici introduit, ainsi qu’une polyptote du verbe « voir » montre la volonté de Pascal qui est de nous inviter à contempler pour prendre conscience de ce que l’on est.
  • « un monde » (l. 21), « un tout » (l. 21), « dans le sein du tout » (l.20) -> Pascal veut ici nous montrer l’unité qui existe même dans un monde séparé en deux infinis : c’est un Tout.
  • « tremblera » (l. 24) -> Pascal veut que l’homme s’étonne devant « la vue de ces merveilles », de cette amplitude énorme, mais au sens ancien du mot celui qu’il lui aurait donné : celui qui relève de la peur, du fait d’être effrayé. Ce mot est d’ailleurs de la même famille que le mot « tonnerre ».
  • « je veux lui faire voir là-dedans un abimes nouveau, je veux lui peindre non seulement l’univers visible, mais l’immensité qu’on peut concevoir de la nature, dans l’enceinte de ce raccourci d’atome. » (l. 13-15) -> Cette longue période est construite sur le principe de la multiplication des espaces vers l’infini (« non seulement... mais ») ; la superposition du visible et de l’invisible (« dans l’enceinte de »).
  1. Mais bien délimités
  • Pascal, lorsqu’il décrit l’infiniment petit (l.15-19), fait le raisonnement inverse que celui qu’il emploie pour l’infiniment grand. C’est comme un chiasme sur une phrase entière.
  • « visible »  « imperceptible » « petit cachot »  « univers » « tout »  « néant » -> Les antithèses employés tout au long du texte font ressortir un effet de contraste qui permet de montrer les extrêmes (l’infiniment petit et l’infiniment grand), les contradictions humaines.
  • « un néant à l’égard de l’infini » (l. 27) -> Pascal met en avant les limites de la connaissance humaines, limitées par nos sens, et ici notre vue. L’homme ne peut pas tout savoir et tout connaître.
  1. Une pensée convaincante
  1. Une pensée scientifique mais qui oriente vers Dieu le lecteur
  • « atome » (l. 15), « immensité » (l. 14), « univers » (l. 15), « considère » (l. 1) -> Pascal emploie un vocabulaire scientifique pour donner plus de poids à son argumentation : ce sont des connaissances scientifiques qu’il utilise.
  • Pascal mène aussi une déduction d’ordre scientifique (l. 8-12), en effet, il part d’un élément pour arriver à un autre, tout en passant par tous les intermédiaires.  
  • « l’auteur de ces merveilles le comprends. Tout autre ne peut le faire » (l. 33-34) -> Par l’emploi d’une périphrase pour désigner Dieu, Pascal nous donne à comprendre qu’il faut se rapprocher de lui qui est à l’origine de ces merveilles pour comprendre cet univers complexe, seul Dieu sait tout.
  1. Une argumentation convaincante
  • «  Que l’homme […], considère, […] se regarde, […] apprenne » (l. 1-3) -> Par ces injonctions, Pascal nous entraine dans sa réflexion, et nous nous sentons obligés de le suivre.
  • « on » (l. 40)  et « je veux lui faire voir » (l. 13) -> Pascal inclut le lecteur dans sa pensée, celui-là se sent impliqué.
  • « Qu’est-ce qu’un homme dans l’infini ? » (l. 5), « […] où l’on ne peut arriver ? » (l. 22), « Car enfin qu’est-ce qu’un homme dans la nature ? » (l. 27) -> Pascal guide le lecteur dans sa réflexion par  ces questions rhétoriques, c’est aussi un moyen de garder son attention dans un texte qui n’est pas facile à comprendre. Mais Pascal répond à ces questions, il ne laisse pas le lecteur démuni face à un sujet comme celui-là.

Conclusion :

Pascal s'adresse à l’homme pour le convaincre : il lui présente l'infiniment grand à l'infiniment petit, et ainsi la disproportion de l’Homme, pour un retour sur soi. Il veut ramener l'homme à sa condition, lui démontrant qu'il est perdu entre deux infinis, sans repères. Pascal veut qu’il s’écarte de sa vanité pour contempler le monde et chercher réconfort en Dieu. En effet, le sujet de la condition de l’homme est pour Pascal une énigme à laquelle seul Dieu à la réponse.

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