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Commentaire Rousseau, Contrat social , I, 8

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Par   •  16 Juin 2020  •  Commentaire de texte  •  1 584 Mots (7 Pages)  •  1 780 Vues

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Philosophie : Commentaire de texte

ROUSSEAU, Du Contrat social, I, 8.

Ce passage de l’état de nature à l’état civil produit dans l’homme un changement très remarquable, en substituant dans sa conduite la justice à l’instinct, et donnant à ses actions la moralité qui leur manquait auparavant. C’est alors seulement que, la voix du devoir succédant à l’impulsion physique et le droit à l’appétit, l’homme, qui jusque-là n’avait regardé que lui-même, se voit forcé d’agir sur d’autres principes, et de consulter sa raison avant d’écouter ses penchants. Quoiqu’il se prive dans cet état de plusieurs avantages qu’il tient de la nature, il en regagne de si grands, ses facultés s’exercent et se développent, ses idées s’étendent, ses sentiments s’ennoblissent, son âme tout entière s’élève à tel point que, si les abus de cette nouvelle condition ne le dégradaient souvent au-dessous de celle dont il est sorti, il devrait bénir sans cesse l’instant heureux qui l’en arracha pour jamais et qui, d’un animal stupide et borné, fit un être intelligent et un homme.

Réduisons toute cette balance à des termes faciles à comparer ; ce que l’homme perd par le contrat social, c’est sa liberté naturelle et un droit illimité à tout ce qui le tente et qu’il peut atteindre ; ce qu’il gagne, c’est la liberté civile et la propriété de tout ce qu’il possède. Pour ne pas se tromper dans ces compensations, il faut bien distinguer la liberté naturelle, qui n’a pour bornes que les forces de l’individu, de la liberté civile, qui est limitée par la volonté générale ; et la possession, qui n’est que l’effet de la force ou le droit du premier occupant, de la propriété, qui ne peut être fondée que sur un titre positif. On pourrait, sur ce qui précède, ajouter à l’acquis de l’état civil la liberté morale qui seule rend l’homme vraiment maître de lui ; car l’impulsion du seul appétit est esclavage, et l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté.

Le texte soumis à notre étude est extrait de l’ouvrage du Contrat social, livre I, chapitre 8 par Rousseau. Il pose la question du passage de l’état de nature à l’état civil chez l’Homme et ce que cela implique. Il défend les apports que cette transition apporte à l’Homme et voit dans les lois de l’Etat une sorte de garantes de l’organisation des individus dans la société. Mais dans ce cas freinent-elles toujours notre liberté ? Dès lors Rousseau répond que non, il défend l’idée que l’homme a intérêt à adopter l’état civil mais ne doit pas se le faire imposer, ce qui induit une idée de volonté puisqu’il va accepter les lois qui posent un cadre à la liberté de tous les individus. Alors selon le philosophe l’homme est pleinement libre conscient du pacte signé avec la société.

Afin d’aborder le texte, nous verrons dans un premier mouvement « Ce passage … » à « ses penchants » (l1-6) l’opposition faite par Rousseau entre état de nature et état civil. Puis ensuite dans un deuxième mouvement s’étalant de « C’est alors » à « titre positif » (l6-18) on s’intéressera à l’apport de l’état civil et enfin dans un dernier mouvement de « On pourrait » à « est liberté. » (l18-21) on verra si l’homme conserve une liberté dans la société.

Dans ce premier mouvement, on verra la différence faite par Rousseau entre l’état de nature et l’état civil. Pour le philosophe l’homme n’a pas la capacité innée de vivre en société avec à sa tête l’Etat, une personne morale ou physique qui concentre plus de pouvoirs et qui assure le maintien de la société Tout d’abord à propos Rousseau dit que c’est un changement bien visible. En effet, la conduite de l’homme soit ici la manière de se comporter vis-à-vis de la société, induit une « justice » qui va se substituer à l’ « instinct » (l.2) c’est-à-dire que dans le cas de l’état de nature, l’homme va nécessairement agir sans penser à autrui, sans user de sa raison, uniquement pour sa survie selon les règles de la Nature entendues comme la loi du plus fort, il s’agit donc d’un comportement bestial, sauvage.

L’homme sous l’état de nature est caractérisé par son amoralité puisqu’il agit selon la nécessité et non la volonté, il ne distingue donc pas le bien du mal il ne juge que par ce qui lui permet de survivre et ce qui le freine. Tandis que l’état civil apporte la « justice » (l.2), le principe moral de la vie en société basé sur le respect du droit des autres, ce qui suppose l’idée d’une rationalité qui va modifier la manière d’agir et accorder à l’homme droits et devoirs.

L’ « impulsion physique et droit à l’appétit

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