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Commentaire Chapitre 8, Livre, Du contrat Social - Rousseau

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Par   •  30 Septembre 2021  •  Fiche de lecture  •  3 800 Mots (16 Pages)  •  5 271 Vues

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Le texte que nous allons étudier un extrait du chapitre 8, « De l’Etat Civil », du livre I du Contrat Social de Jean-Jacques Rousseau publié en 1762. Du Contrat Social s’inscrit dans le courant philosophique du contractualisme. Elle une oeuvre normative où Rousseau donne les caractéristiques d’un régime politique qui garantirait la souveraineté du peuple et la liberté humaine. C’est une oeuvre qui s’oppose non seulement aux systèmes politiques de son temps mais également aux théories aristotéliciennes définissant l’homme comme un être naturellement politique.

Cet extrait décrit le passage de l’état de nature à l’état civil par la transformation de l’Homme naturel en Homme civil qui abandonne sa liberté naturelle pour la liberté civile.

Rousseau définissant l’Homme naturel comme un être asocial, non politique, pourquoi dénaturer l’Homme et le faire abandonner sa liberté naturelle pour se mettre en société, et se résoudre à une liberté dites civile ?

Nous verrons que c’est par la description du passage de l’état de nature à l’état civil (l.1à6) que l’homme devient Homme (l.6à11), et que c’est par la comparaison des deux forme de libertés, naturelle et civile (l.12 à 18) que Rousseau pose finalement la liberté civile comme la véritable liberté, prévalant sur la liberté naturelle, car rendant l’homme véritable maitre de lui même, le sortant ainsi de sa condition première d’animal.

Cet extrait du Contrat Social s’ouvre sur une description du passage de l’homme de « l’état de nature » (l.1) à « l’état civil » (l.1). L’état de nature est une notion qui n’est pas exclusive à Rousseau, évoquée par de nombreux contractualises elle est centrale de ce mouvement philosophique bien que dans les faits elle diffère d’un auteur à l’autre. L’état de nature est l’état de l’Homme avant l’émergence de la société. Chez Rousseau, l’état de nature est celui de l’homme dénué de ses caractères sociaux. Pour lui l’Homme est un être asocial, dépourvu de raison, il est guidé par deux unique passions «l’amour de soit » qui est celle guidée par l’instinct de survie et

« la pitié » qui est une forme d’extension de la première, une aversion face à la souffrance d’autrui.

L’Homme à l’état de nature se suffit à lui même, ses passions étant à la hauteur de ses

désirs. L’état civil est l’état de l’homme en société.

Qu’est ce qui changera alors en l’homme lorsque celui ci quittera son état naturel pour former une société basée sur le contrat qu’il établit dans cette oeuvre ? Il qualifie ce changement de

« remarquable » (l.2) qui peut s’entendre tant dans la puissance des changements qu’il opère que dans la qualité de ce changement. L’Homme naturel chez Rousseau se distingue de l’animal par sa perfectibilité, il est caractérisé par sa capacité à s’adapter et sa capacité d’apprentissage. Puisque l’Homme naturel chez Rousseau est uniquement habité par l’amour de soit et la pitié, en passant de l’état de nature à l’état civil, l’homme substitue « dans sa conduite la justice à

l’instinct » (l.2) parce que c’est en sortant de son asociabilité naturelle qu’il fera face au droit d’autrui et développera alors des passions nouvelles caractéristiques de l’homme en société. Dans l’état civil, l’homme dépend de l’autre et vit avec l’autre dans le but d’assurer bien être et liberté tant pour lui que pour les autres, et n’étant plus seul, il fera alors appel à sa raison pour calculer comment ce bien être et cette liberté pourront être assurés pour tous. C’est ainsi qu’il donnera « à ses actions la moralité qui leur manquoit auparavant » (l.3) car la morale est ce qui régit la relation avec autrui et l’Homme acquiert alors la morale en devenant civil.

Il poursuit sur l’apparition de la « voix du devoir » (l.3), qui apparait « alors seulement » (l.3), c’est à dire qu’elle est antérieur à l’éclosion de la morale et de la notion de justice puisque le devoir est ce qui doit être, et pour juger ce qui doit être en société l’homme fait appel à sa morale incarnée dans une société par le rôle de la justice. La voix du devoir, s’appuyant sur la morale et s’inscrivant selon la justice, donne à l’homme le cadre de ses actions, la limite à l’exercice de ses passions. C’est pourquoi elle précède alors à « l’impulsion physique »(l.4) et au « droit à l’appétit »(l.4). L’Homme à l’Etat civil s’est donc pourvu de morale et alors il « se voit forcé d’agir sur d’autres principes » (l.5). Il est « forcé » parce que vivre en société le sort de son existence solitaire et ses propres penchants sont confrontés à ceux des autres. Sans raison et sans justice, une société ne serait qu’anarchie et comme le but de la société est une association des hommes en vu de vivre en commun, l’homme développe et fait forcément appel à sa raison, apprenant ainsi à « consulter sa raison avant d’écouter ses penchants » (l.5/6). Il fait place à de nouveaux mécanismes favorisant le vivre ensemble.

L’Homme naturel est donc animal parce qu’il est tourné sur lui même, sujet à son instinct mais diffère de lui par sa capacité à se parfaire. Sa capacité naturelle d’apprentissage lui permet d’acquérir par la mise en société la raison, la morale et la notion de justice dans le but d’assurer le bien être et la liberté de chacun au sein d’une communauté. Mais l’Homme abandonne donc son état naturel, et la liberté qui va avec. Rousseau nous montre que pour devenir civil l’Homme doit se restreindre dans l’exercice de ses passions naturelles, ce qui semble paradoxal si la recherche absolue de la société est la pérennité de la liberté de chacun. Pourquoi abandonner son état

naturel qui semble propice à l’exercice de la liberté et plus encore qu’apporte donc l’état civil de plus avantageux à l’Homme pour que Rousseau juge profitable qu’il abandonne sa condition naturelle.

En effet, l’Homme civil se « prive dans cet état de plusieurs avantages qu’il tient de la nature » (l. 6). L’Homme se prive et a apprit à se priver par l’exercice de la société. Il semble paradoxal de devoir se privé lorsqu’on tend à la liberté. Il faudrait donc trouver un quelconque bénéfice à abandonner ces avantages et Rousseau nous dit qu’il « en regagne de plus grand »(l.6/7). Quels sont donc les avantages de la liberté civile qui prévaudraient sur ceux de l’état naturel ? L’Homme civil voit « ses facultés »

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