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Rousseau Contrat Social

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Par   •  21 Mars 2013  •  3 408 Mots (14 Pages)  •  1 474 Vues

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Dans

le corps politique on distingue la force et la volonté. La volonté est

la puissance législative et la force est la puissance exécutive. La

puissance législative appartient au peuple et la puissance exécutive au

gouvernement qui est le ministre du Souverain. Le gouvernement est un

corps intermédiaire établi entre les sujets et le Souverain pour leur

mutuelle correspondance, chargé de l’exécution des lois et du maintien

de la liberté tant civile que politique. Les membres de ce corps

s’appellent Magistrat ou rois, c’est-à-dire Gouverneurs et le corps

entier porte le nom de Prince. Le Gouvernement est l’exercice légitime

de la puissance exécutive et Prince est l’homme ou le corps chargé de

cette administration. Le Gouvernement reçoit du Souverain les ordres

qu’il donne au peuple. Si le Souverain veut gouverner ou le magistrat

veut donner des lois ou si les sujets refusent d’obéir alors règnent le

despotisme ou l’anarchie. Pour Rousseau, plus l’Etat s’agrandit, plus

la liberté diminue car le suffrage du sujet a moins d’influence dans la

rédaction des lois. Dans l’agrandissement d’un Etat plus le

gouvernement doit avoir de force pour contenir le peuple, plus le

Souverain doit en avoir pour contenir le gouvernement. L’Etat existe

par lui-même alors que le Gouvernement n’existe que par le Souverain.

La volonté dominante du Prince ne doit être que la volonté générale ou

la loi. Dès lors que le Prince use de la force publique pour exercer sa

volonté particulière, le corps politique se dissout. Pour que le

Gouvernement ait une existence il lui faut une volonté propre qui tende

à sa conservation. Cette existence particulière suppose des assemblées

et un pouvoir de délibérer. Le corps du gouvernement (les gouverneurs)

doit toujours être prêt à sacrifier le Gouvernement au peuple et non le

peuple au Gouvernement.

Le Livre II a développé les idées de l’auteur concernant le pouvoir législatif, c’est-à-dire l’exercice de la souveraineté dans la République. Il appartient au Livre suivant de développer celles qui concernent le pouvoir exécutif, c’est-à-dire le gouvernement de la République. Il y a sur le sujet des formes du gouvernement une longue tradition philosophique, dont l’origine, au moins pour ce qu’on peut en savoir, remonte à Platon. Aristote, Polybe et Machiavel constituent dans la lignée les points de repère les plus importants. Les chapitres suivants permettront d’apprécier dans quelle mesure Rousseau est leur débiteur. Mais le simple fait qu’avant même d’examiner ce que sont la démocratie, l’aristocratie et la monarchie il éprouve le besoin de déterminer au préalable ce qu’est la nature de gouvernement, dans ce chapitre consacré au gouvernement en général, montre qu’il s’écarte de la tradition philosophique.

Et en effet il suit du Livre précédent que la souveraineté est une chose et que le gouvernement en est une autre. La souveraineté n’appartient pas au gouvernement. Tandis qu’en fait Platon et ses successeurs distinguaient la souveraineté monarchique, la souveraineté aristocratique et la souveraineté démocratique, la souveraineté pour Rousseau est toujours populaire, quelle que soit la forme de gouvernement et, comme on l’a vu déjà, pourvu que ceci soit officiellement reconnu, la forme de l’Etat est républicaine. Mais si sous cette seule réserve tout gouvernement est républicain, cela ne signifie pas pour autant que le peuple doive et puisse lui vouer une confiance aveugle. C’est même tout au contraire une très belle spécificité de cette philosophie politique de mettre en évidence la tendance à l’abus de pouvoir existant en tout gouvernement et réciproquement le devoir de méfiance qui appartient au peuple souverain. Mais il faut commencer par définir le gouvernement.

Le gouvernement est un intermédiaire entre le souverain, à qui appartient la puissance législative, et les sujets, qui lui doivent obéissance. De la même façon que le souverain est un corps, le gouvernement est un autre corps, intermédiaire entre le premier et les sujets, qui ont une existence individuelle, c’est-à-dire l’existence donnée par la nature à des corps vivants. Les sujets existent en tant que corps dotés de la vie par la nature ; le souverain existe en tant que corps doté de la vie par le contrat ; le gouvernement existe en tant que corps doté de la vie par le souverain. Son existence est subordonnée à celle du souverain. Sa puissance est d’une autre nature que la sienne : celle-ci est législative, celle-là est exécutive. Le gouvernement a pour rôle de faire passer dans la réalité la volonté du souverain, que l’existence naturelle des sujets de suffira jamais à mettre à exécution. Les sujets en effet, du fait de la nature, ont une volonté particulière. C’est celle-ci qu’ils mettent en œuvre. Afin que la volonté générale puisse elle aussi être mise en œuvre, il faut doter le corps du souverain d’un organe qui y pourvoie.

Le chapitre commence par revenir à une notion très générale et très abstraite, celle de l’action libre. Toute action n’est pas libre ; il y a évidemment des actions contraintes. L’action libre est plus complexe que l’action contrainte, ou du moins l’agent qui exécute l’action libre est d’une nature plus complexe que celui qui exécute une action contrainte. Ce dernier n’a évidemment besoin d’aucune volonté. Le cheval ou le chameau qui est attelé au timon, qui tourne en rond pour actionner la roue de la meule ou celle du puits, n’est pas un agent libre ; il n’agit pas du fait de sa volonté, mais de celle d’un autre agent auquel il est subordonné. Il n’a besoin que d’une puissance, par laquelle il exécute la volonté de l’autre agent. L’action libre est plus complexe

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