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La neutralité américaine

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Par   •  19 Novembre 2020  •  Commentaire d'oeuvre  •  2 084 Mots (9 Pages)  •  359 Vues

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La neutralité américaine

ACCROCHE

Puissance paradoxale, réel géant économique qui hésite à s’impliquer à l’échelle internationale depuis le XIXème siècle, les États-Unis, bâtisseurs de la paix post-Première Guerre mondiale, notamment avec les quatorze points wilsoniens, se replient sur eux-mêmes dès 1920 conformément à la doctrine Monroe de 1823 : l’Amérique aux Américains, l’Europe aux Européens. Ce retour à un isolationnisme clôt le chapitre interventionniste débuté le 6 avril 1917 et stoppé le 19 mars 1920 par le refus de ratification du traité de Versailles par le Sénat américain. Le document proposé à notre étude illustre cette réalité.

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AUTEUR

Theodor Seuss Geisel (1904-1991)

Theodor Geisel est un caricaturiste politique américain, plus connu sous son « pseudonyme » Dr. Seuss. Il est essentiellement connu grâce à son travail d’écriture et ses nombreuses illustrations et caricatures. Ses caricatures politiques, publiées plus tard dans Dr. Seuss Goes to War, dénoncent vivement Hitler et Mussolini, et elles critiquent avec vigueur les tenants du non-interventionnisme ou isolationnistes.

SOURCE, DESTINATAIRE, NATURE

Ce document a été publié dans un quotidien new-yorkais plutôt orienté politiquement à gauche, intitulé PM. Il est destiné au grand public, donc vise un maximum de lecteurs potentiels. La nature de ce document est une caricature. Ce mot nous vient de l’italien caricatura signifiant charger de façon exagérée, caricatura étant lui-même un dérivé du latin carrus (chariot, fourgon). Cette caricature dénonce l’isolationnisme américain et le non- interventionnisme de son pays en opposant un Oncle Sam âgé mais bien portant et serein dans son lit qui s’estime chanceux d’être séparé de l’Europe et l’abri de toute contagion (No chance of contagion). Cette dernière apparaît comme malade, contagieuse, fiévreuse, rongée par de très nombreux maux qui ne touchent pas les États-Unis : le Stalinisme, l’Hitlérisme, ces

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deux idéologies étant assimilées à la « variole guerrière », la « fièvre nazie », la « fièvre fasciste », les « oreillons italiens ». Elle semble s’inspirer d’un célèbre discours prononcé en octobre 1937 par F. Roosevelt dit « discours de la quarantaine ». Il propose une alternative à l’isolationnisme avec la possibilité de « mettre en quarantaine » tout État responsable de guerre, de non-respect du droit international, État devant être isolé de la zone Pacifique car considéré comme infectieux, contagieux, propagateur de « maladies comme la violence et l’agression. Il fait ici allusion à l’Allemagne, l’Italie et le Japon. On peut également y voir une référence aux lois sur la neutralité votées dans les années 1930.

CONTEXTE

En mai 1941, le contexte est favorable à l’Allemagne nazie qui occupe une grande partie de l’Europe et qui prépare en secret la vaste offensive contre l’U.R.S.S. En Asie, le Japon s’est solidement enraciné en Asie du Sud et du Sud-Est, dans le Pacifique, et ce pays prépare également de manière sibyllique une agression surprise à l’encontre des États-Unis. À noter que le danger japonais n’est pas mentionné dans ce document.

PROBLÉMATIQUE

1° Les États-Unis peuvent-ils demeurer non-interventionnistes dans ce conflit mondial ? 2 ° L’isolationnisme états-uniens est-il responsable des maux européens ?

PROPOSITION DE PLAN

A – Un isolationnisme paradoxal
B – Une Europe rongée par de terribles maux C – Un interventionnisme inévitable

CONCLUSION ET OUVERTURE

Trois mois après la publication de cette caricature, on assiste à un réel changement du paradigme de la politique étrangère des États-Unis incarné par la Charte de l’Atlantique signée en août 1941 et qui officialise la fin de l’isolationnisme de cette nation, et ce quatre mois avant l’attaque de Pearl Harbor par les Nippons.

POUR APPRONFONDIR
1 – La Charte de l'Atlantique : les buts de guerre officiels des anglo-américains

LA CHARTE DE L’ATLANTIQUE, ROOSEVELT ET CHURCHILL, 14/08/1941.

http://fr.nextews.com/dcfb2db7/

Cette charte est le résultat de la première rencontre entre Franklin Roosevelt et Winston Churchill qui fixent les objectifs des démocraties (rappel du contexte historique : les États-Unis ne sont pas engagés dans le conflit mais, bien avant Pearl Harbor, leur engagement aux côtés de la Grande Bretagne ne fait guère illusion, en dépit de leur « non-belligérance » ; l'agression nazie contre l'U.R.S.S. a eu lieu six semaines auparavant). Il s’agit également pour le président américain de préparer son opinion publique à une future entrée en guerre aux côtés du Royaume-Uni et surtout de l’U.R.S.S. de Staline ! Ce texte inspirera la Charte de l'ONU. Il pose les principes d'un monde post-guerre fondé sur la démocratie et le libéralisme, la défense des libertés individuelles, notamment celle de pensée, d'expression, de croyance. L'idée d'une « sécurité économique par rapport au besoin » est également affirmée, une sorte de minimum vital étant reconnu comme un droit individuel pour chaque être humain.

Sur le plan international, les principes wilsoniens affirmés lors du premier conflit mondial sont réaffirmés. Le texte proclame le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes pour toute modification territoriale, le droit de choisir son régime politique. Une organisation internationale chargée d'assurer la sécurité dans le monde sera créée à l'issue du conflit. En d’autres termes, la création future de l’ONU se profile ainsi que le démantèlement des empires coloniaux, notamment français et britannique, ce dernier point étant évidemment très mal accueilli par Churchill qui a cependant besoin impérativement du soutien financier et industriel des États-Unis pour résister à l’Allemagne nazie.

Sur le plan de l'économie, la liberté du commerce international doit être reconnue et défendue ainsi qu'une égalité de traitement (doctrine de l'open door, doctrine appliquée en Chine par les États-Unis - fin XIXème - début XXème siècles - qui consiste à laisser un marché accessible à tous les pays intéressés, un système non-protectionniste des espaces mercantiles internationaux) en matière commerciale, en matière d'accès aux matières premières, et aussi et surtout en matière de circulation maritime : point n° 7 « Une telle paix permettra à tous les hommes de naviguer sans entraves sur les mers », qui n’est sans rappelé le deuxième point wilsonien et sa « liberté absolue de la navigation sur mer ».

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