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Benjamin constant

Fiche de lecture : Benjamin constant. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Janvier 2022  •  Fiche de lecture  •  1 730 Mots (7 Pages)  •  619 Vues

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Benjamin constant, activiste, philosophe, romancier, essayiste et homme politique républicain depuis 1795 d’origine Vaudoise, prononce en 1819 un discours à l’Athénée royal de Paris, une société d’intellectuels à propos « De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes. » Ce texte important de grande portée de science politique théorique reprenant ses paroles définit la démocratie libérale selon le concept d’une culture européenne prenant racine sur l’humanisme qui s’appuie sur l’antiquité, la pensée grecque et latine revisitée et restructurée par les européens. Benjamin Constant, fortement engagé en politique, se doit, dans la totalité de son discours, d’exposer sa pensée quant au choix du système qu’il considère comme le plus raisonnable, en désaccord avec l’idée de démocratie, dangereuse.

Pour commencer, la définition de la liberté des contemporains pour Constant est semblable à la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789, avec une importance primordiale du respect des lois et de la liberté individuelle avec pour intérêt la sécurité dans les jouissances privées « Chez les modernes, [ … ], l’individu, indépendant dans sa vie privée, n’est même dans les états les plus libres, souverain qu’en apparence. ». Au contraire, la liberté des anciens selon lui est collective avec pour but le partage du pouvoir social entre tous les citoyens d’une même patrie, causant « l’assujettissement complet de l’individu à l’autorité de l’ensemble », toute décision est prise à la vue du peuple, les délibérations sont exercées sur la place publique. A l’opposé de la façon de penser des modernes « Rien n’est accordé à l’indépendance individuelle, ni sous le rapport des opinions, ni sous celui de l’industrie, ni surtout sous le rapport de la religion », « chez les anciens, l’individu, souverain presque habituellement dans les affaires publiques, est esclave dans tous les rapports privés ». L’importance du respect des lois n’est pas de vigueur « Les lois règlent les moeurs, et comme les moeurs tiennent à tout, il n’y a rien que les lois ne règlent. », « Les anciens, comme le dit Condorcet, n’avaient aucune notion des droits individuels ».

D’autres distinctions se font ressentir, notamment concernant la guerre et le commerce, qui « ne sont que deux moyens différents d’atteindre le même but, celui de posséder ce que l’on désire ».Pour les anciennes nations, la guerre était indispensable, en grande partie à cause de l’uniformité des différents peuples, « Ceux qui ne voulaient pas être conquérants ne pouvaient déposer les armes sous peine d’être conquis. Tous achetaient leur sûreté, leur indépendance, leur existence entière, au prix de la guerre ». Le commerce est restreint car il est perçu comme dangereux à la cause d’un manque de connaissances géographiques. De plus, tous ces états avaient des esclaves avec des professions mécaniques ou industrielles. Les modernes ont quant à eux assimilés les pertes liées à la guerre et se servent du commerce pour arriver à leur fin créant une boucle : un travail suivi d’une rémunération entrainant des achats qui poussent à nouveau au besoin du travail. La monnaie est alors un outil pour simplifier l’échange de travail, mais est tout de même susceptible d'avoir une perte ; « C’est l’expérience qui, en lui prouvant que la guerre, c’est-à-dire, l’emploi de sa force contre la force d’autrui, l’expose à diverses résistances et à divers échecs, le porte à recourir au commerce, c’est-à-dire, à un moyen plus doux et plus sûr d’engager l’intérêt d’un autre à consentir à ce qui convient à son intérêt. ». La création de l’Europe facilite ces échanges « une masse d’hommes existe maintenant sous différents noms, et sous divers modes d’organisation sociale, mais homogène de sa nature. » avec une tendance uniforme vers la paix, cette étendue territoriale diminue d’autant l’importance politique de chaque individu et insiste sur la masse.

L’unification de l’Europe pour les nations modernes entraine une trajectoire vers le libéralisme politique, et la pensée libérale : le citoyen a moins de pouvoir politique car les sociétés sont plus grandes , son pouvoir individuel diminue, donnant le pouvoir à la majorité. Une nation sans esclave amène au besoin de travail, d’occupation permanente, amoindrissant l’intérêt de l’individu pour l'Etat ,qui n’a pas envie que le gouvernement se mêle de son affaire économique mais attend de lui d’être le garant de sa liberté. Constant penche même vers un début de pensée anarchique, nous constatons qu’il est focalisé sur les libertés individuelles et explique qu’il ne faut jamais demander de sacrifices pour obtenir des libertés politiques. Or, à l’époque, c’est le peuple qui fait les lois, examine la conduite des magistrats. L’individu lui, asservi au corps social de son peuple avec une participation active et constante au pouvoir collectif, « les anciens étaient disposés à faire beaucoup de sacrifices pour la conservation de leurs droits politiques et de leur part dans l’administration de l’État. » a conscience de son importance de répercutions personnelle. Les gouvernements selon lui exerçaient sur les individus une suprématie arbitraire. Il exprime également que c’est cette façon de penser transportée à nouveau dans les temps modernes par Jean-Jacques Rousseau, où les écrits ont été mal compris et l’abbé de Mably, représentant du système qui,

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