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Commentaire Adolphe, Benjamin Constant chapitre X

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Par   •  14 Février 2017  •  Commentaire de texte  •  1 230 Mots (5 Pages)  •  5 872 Vues

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B. Constant, Adolphe                                Commentaire de texte

                        De « Adolphe me disait elle, pourquoi » à « récompenser d’un regard » 

Intro :

Ecrit en 1806 et publié en 1816, Adolphe est un roman d’analyse qui raconte l’inexorable décomposition d’une relation amoureuse. Benjamin Constant renouvelle dans ce récit le roman d’amour par la haine.

Dans l’excipit d’Adolphe, le narrateur nous fait part de la lettre posthume d’Ellenore, en guise de réponse à la lettre rédigée par Adolphe quelques temps plus tôt et adressée au baron de T***, où il est question d’Adolphe demandant du temps supplémentaire avant d’annoncer à Ellenore la fin de leur relation mais lui soutient qu’on pouvait regarder ses liens avec celle-ci comme « brisés pour jamais ». Cette lettre située à la fin du récit nous montre Ellenore qui ouvre finalement les yeux sur les sentiments d’Adolphe et le met à nu. C’est un passage très fort car il contient les seules et dernières paroles d’Ellenore. Est-ce une lettre d’amour ou une déclaration de haine ? Nous verrons dans une première partie le rôle de la communication entre les deux amants, la place de la lettre dans le récit dans une seconde partie et enfin, dans une dernière partie, comment la lettre d’amour et la déclaration de haine ne font qu’un.

Problématique : Lettre d’amour traitée comme une déclaration de haine

PLAN

  1. Echec de la communication
  2. La place de la lettre dans le récit
  3. Une lettre à double tranchant (Lettre d’amour déguisée en lettre de haine ou l’inverse)  

  1. Echec de la communication

Cette lettre d’Ellenore adressée à Adolphe n’est que le résultat d’un échec de la communication entre les deux amants. En étant la réponse à une lettre lue par Ellenore au lieu de son seul destinataire, cette lettre est le fruit d’un malentendu. Adolphe n’a pas réellement souhaité briser ses liens avec Ellenore puisque il repoussait perpétuellement le moment de le faire. C’est finalement le baron de T qui démontrera l’absence d’amour d’Adolphe pour Ellenore. Adolphe ne parvient pas à aller au bout de ses convictions et les perds même dès qu’il aperçoit la douleur qu’il inflige. La place de la lettre dans le récit démontre notamment l’impossibilité d’une communication entre Adolphe et Ellenore, puisque, étant posthume, il n’y aucun moyen pour en débattre.

  1. La place de la lettre dans le récit

Par sa place dans le récit, cette lettre fait se poser une question majeure : pourquoi est elle placée à la toute fin du récit. Tout le long du roman, Benjamin Constant dépeint Adolphe comme un être faible et lâche : il est incapable d’avouer à Ellenore son absence d’amour pour elle car il n’ose affronter sa douleur. A chaque fois qu’Adolphe est sur le point d’annoncer à Ellenore la fin de cette relation, elle fond en larmes ou s’évanouit systématiquement et l’effet produit sur Adolphe par le spectacle de la douleur qu’il lui inflige l’empêche d’aller jusqu’au bout et il se retrouve alors à revenir sur ses dires, à s’expliquer, se justifier, finalement à abandonner car il souffre de faire renaître, par la souffrance qu’il cause au moment de rompre, les raisons de ne pas rompre.

Ici, Adolphe ne peut plus se défiler du fait qu’en plus d’être une lettre, celle-ci est posthume, Adolphe n’est donc plus en mesure de se contredire et d’apaiser la douleur d’Ellenore en mentant sur ses sentiments comme il le faisait jusque là.

En répondant à la lettre d’Adolphe par une autre lettre, Ellenore, au lieu de le déculpabiliser lui enlève la dernière chance de rédemption si l’on peut dire et le garde à jamais lié à elle, et accablé des reproches qu’elle lui assène en guise de dernières paroles, elle lui enlève l’opportunité de retrouver une certaine dignité dans la rupture à laquelle il s’est finalement déterminé.

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