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Vous commenterez l’extrait de Madame Bovary de Flaubert (texte B).

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Par   •  21 Avril 2016  •  Commentaire de texte  •  937 Mots (4 Pages)  •  2 962 Vues

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INTRODUCTION

Le roman de Flaubert, Madame Bovary, publié en 1857, explore avec rigueur les transformations de la vie d’Emma, petite bourgeoise de province qui aspire à s’élever dans la société. L’épisode où le personnage découvre la haute société lors du bal chez le marquis d’Andervilliers constitue l’un des moments clés de son désir d’ascension sociale. Emma croit que ses origines paysannes s’effaceront dans la réalisation de ses fantasmes romanesques. Nous observerons comment ce passage an­nonce la chute des rêves d’Emma. Dans un premier temps, nous analy­serons la confrontation des deux mondes, puis nous verrons comment s’installe le décalage entre l’héroïne et le milieu auquel elle rêve d’appar­tenir.

DÉVELOPPEMENT (1e partie)

La participation d’Emma Bovary au bal du marquis rend encore plus flagrante l’opposition sociale entre cette bulle aristocratique et le reste du monde.

Tout d’abord, les yeux qu’Emma tourne vers les fenêtres de la salle de bal la mettent aux prises avec une vision presque fantastique des « faces de paysans qui regardaient » (l. 3). Cette image brutale réveille « le souvenir des Bertaux » (l. 3), ferme familiale où Emma a vécu médio­crement dans son enfance et à sa sortie du couvent. La structure ternaire « la ferme, la mare bourbeuse, son père en blouse sous les pommiers » (l. 3-4) renforce l’aspect fruste de cet univers en antithèse avec l’énumé­ration des mets somptueux proposés le soir du bal, « beaucoup de vins d’Espagne […] toutes sortes de viandes froides avec des gelées alentour qui tremblaient dans les plats » (l. 14-16). La légèreté des « gelées » contraste avec la boue du corps de ferme ou la crème qui couronne « les terrines de lait dans la laiterie » (l. 5). Le clair-obscur pictural, qui transforme la salle de bal en halo entouré de ténèbres, « autour du bal, [...] plus que de l’ombre, étalée sur tout le reste » (l. 6-7), ne fait qu’approfondir ce fossé social entre paysans et nobles.

Ensuite, Emma confronte son passé paysan à ce présent faste. De façon surprenante, le narrateur fait du bal une bulle de réalité, en op­position avec la vie passée, de plus en plus évanescente. Cette soirée transforme en quelque sorte la réalité en illusion, et l’illusion en réalité, si bien que la confusion s’empare de l’esprit d’Emma : « sa vie passée, si nette jusqu’alors, s’évanouissait », avec une double hyperbole qui accentue l’hallucination du personnage : « tout entière, et elle doutait presque de l’avoir vécue » (l. 6). La vie à la ferme n’est plus que le fruit de son imagination, alors que « la cuiller entre les dents » (l. 8) concrétise la magie du bal.

Et finalement, le lecteur a l’impression d’être le témoin d’une scène d’exception qui oscille entre réalisme cru et idéalisation lyrique. Le « rideau de mousseline » (l. 26-27) qu’écarte Emma pour apercevoir les « lanternes » (l. 17) des voitures qui quittent le château est une sorte de frontière poreuse entre la nuit du réel, à l’extérieur, et l’espace du rêve, à l’intérieur. Mais la conscience d’Emma inverse ces données, en faisant du dehors un rêve, et du dedans le monde réel. Le narrateur se plaît

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