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Un Barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras

Commentaire de texte : Un Barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Juin 2018  •  Commentaire de texte  •  1 424 Mots (6 Pages)  •  1 723 Vues

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Ø La rencontre a lieu dans un espace public où les personnages ne sont pas seuls.

La scène dans Un Barrage se situe à la cantine de Ram, dont le nom est transposé de la réalité́: Ram

pour Réam, c’est un lieu fermé où les héros du roman viennent se distraire. C’est un bar tenu par le père

Bart.

On y boit : « du pernod » (ligne 3) par exemple, on y danse : le « fox-trot », le « tango » (ligne 20).

On y est entre blancs : les héros, « le père Bart, Agosti », ‘’ceux de la plaine’’ (ligne 24), « des officiers

» (ligne 30), « la femme du douanier », les propriétaires de concessions.

Ce lieu a une valeur symbolique, il est marqué par la présence des « blancs » : c’est un de leurs

lieux de loisirs pour les colons, fermés aux Annamites.

Ø Une rencontre amoureuse qui subit de multiples pressions.

Les principaux protagonistes de cette rencontre M. Jo et Suzanne ont finalement peu

d’importance. La famille est très présente dans cet extrait.

Comme dans rencontre amoureuse, on retrouve bien l’omniprésence du champ lexical de la vision :

‘’ils l’avaient déjà vu à côté d’Agosti’’(ligne 1), ‘’il paraissait’’(ligne 2), ‘il regardait Suzanne’’(ligne 15),

‘’la mère vit qu’il la regardait’’( ligne 15), ‘’pendant qu’il avançait vers Suzanne, tous regardaient son

diamant’’( ligne 22), mais ce qui est malsain, c’est que cette vision est assurée non pas par les

protagonistes de la rencontre, Suzanne et M. Jo, mais par les autres, la famille, ainsi que par tous

ceux présents dans le café.

Il y a une alternance de points de vue dans cet extrait. Elle est visible à travers les pauses

descriptives qui traduisent les sentiments des observateurs. M. Jo est perçu à travers le regard de la

famille, d’abord celui de Joseph, il est déclenché par le discours direct de la ligne 5 : ‘’Merdre, quelle

bagnole, dit Jospeph. Il ajouta : pour le reste, c’est un singe. ‘’(ligne 5). Puis ‘’le diamant était énorme,

le costume en tussor, très bien coupé. Jamais Joseph n'avait portéde tussor. Le chapeau mou sortait d'un

film : un chapeau qu'on se posait négligemment sur la tête avant de monter dans ses quarante chevaux

et d'aller à Longchamp jouer la moitié de sa fortune parce qu'on a le cafard à cause d'une femme. C'était

vrai, la figure n'était pas belle. Les épaules étaient étroites, les bras courts, il devait avoir une taille au-

dessous de la moyenne. Les mains petites étaient soignées, plutôt maigres, assez belles. Et la présence

du diamant leur conférait une valeur royale, un peu déliquescente. Il était seul, planteur, et jeune.’’

Cette longue description est chargée de modalisateurs qui traduisent les jugements de Joseph et qui

témoignent de ses représentations et de ses attentes.

Puis le point de vue est assuré par la mère. ‘’La mère à son tour regarda sa fille. À la lumière

électrique, ses taches de rousseur se voyaient moins qu'au grand jour. C'était surement une belle fille,

elle avait des yeux luisants, arrogants, elle était jeune, àla pointe de l'adolescence, et pas timide.’’

Nous voyons Suzanne à travers les yeux de la mère qui la juge comme un objet négociable,

attirant, comme une monnaie d’échange. La phrase qui fait suite : ‘’pourquoi tu fais une tête

d'enterrement ? dit la mère. Tu ne peux pas avoir une fois l'air aimable ? Suzanne sourit au planteur du

Nord.’’ Ligne 18-19 si elle demande à Suzanne de sourire, c’est pour séduire M. Jo et ainsi faire profiter

toute la famille de sa richesse.

Enfin, ce sont tous ceux présents dans le café qui regardent le couple. ‘’Pendant qu'il avançait

vers Suzanne, tous regardaient son diamant : le père Bart, Agosti, la mère, Suzanne. Pas les passagers,

ils en avaient vu d'autres, ni Joseph parce que Joseph ne regardait que les autos.’’(ligne 23-24)

Dès cette première scène où apparait M. Jo, on comprend que ce n’est pas une rencontre

amoureuse. Rien ne le laisse penser. Suzanne semble indifférente. Les seules actrices de cette scène

sont Joseph et la mère qui jugent et commentent. Dès lors, M. Jo semble un jouet entre leurs mains.

Ø Le portrait péjoratif du planteur du nord contraire aux attentes du lecteur.

Le personnage de Jo est :

- Très riche : ‘’à son doigt un magnifique diamant’’(ligne4), ‘’une bagnole’’ qui est une limousine,

il porte ‘’un costume’’, ‘’un feutre’’.

- Il est laid : ‘’pour le reste c’était un singe’’(ligne 5) ‘’figure pas belle. Les épaules étroites, les

bras courts, une taille en dessous de la moyenne’.

- Il est éduqué, raffiné : il demande à la mère de danser avec sa fille : ‘’vous permettez madame ?

(...)

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