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Racine, Bérénice, Acte V, scène 7.

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Par   •  16 Décembre 2019  •  Résumé  •  1 822 Mots (8 Pages)  •  3 620 Vues

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Texte 1 du parcours associé : « Passion et tragédie »

Racine, Bérénice, Acte V, scène 7.

Explication linéaire : Bérénice, héroïne tragique de l’amour-passion

Éléments de correction pour le commentaire composé

Rappelons que Bérénice constitue une gageure et une exception dans la vision tragique de Racine, puisque la pièce se situe entre deux tragédies reposant sur une intrigue complexe et s’achevant de façon sanglante (Britannicus et Bajazet). L’extrait peut être rapproché de la préface de la pièce, où Racine légitime son « tour de force » dramaturgique en revendiquant une action simple et une tragédie sans dénouement sanglant.

Il faut donc s’interroger sur le caractère tragique de ce dénouement qui ne repose pas sur les éléments traditionnels de la tragédie : la mort (souvent violente) et l’absence de libre-arbitre (qui prend souvent la forme du destin ou de la fatalité). Au contraire, les protagonistes de Bérénice disposent de leur libre-arbitre (c’est librement que Titus fait le choix de quitter Bérénice, tout comme Antiochus décide de déclarer son amour pour Bérénice à la reine elle-même puis à Titus avant de s’en aller pour toujours) et aucun d’eux ne meurt : ils excluent définitivement la solution du suicide. Il s’agit d’une tirade finale : Bérénice prend une dernière fois la parole devant Titus et Antiochus. La tirade s’organise selon les changements d’adresse soulignés par les didascalies.

Organisation de sa tirade en quatre moments.

Premier mouvement : l’adresse commune aux deux hommes traduit le parallélisme de leur situation.

Il se manifeste par une structure binaire (redoublement du verbe à l’impératif, l’adjectif « deux », la bipartition du vers 1471 avec le premier hémistiche consacré à l’un et le second à l’autre de manière indistincte). La vue (« je vous regarde », « je l’envisage » , « je vois ») et l’ouïe « je n’entends » de Bérénice sont également mobilisées pour constater le malheur des deux hommes. Ce sentiment de désespoir apparait dans le champ lexical et la gradation aux vers 1472 à 1474 : « désespoir, pleurs, trouble, horreurs, sang ». Titus et Antiochus sont égaux par leur noblesse de sentiment (« Princes trop généreux » cf. étymologie de cet adjectif) et l’intensité de leur douleur, marquée par l’adverbe « partout », la locution restrictive « ne … que », et les tournures exclamatives. Rappelons que pour Titus, le suicide est, dans la tradition romaine, une voie noble pour mourir. Bérénice y met un terme dans un sursaut vital et héroïque. En effet, elle n’évoque « le sang prêt à couler » que pour mieux congédier la violence tragique traditionnelle, car elle domine Titus et Antiochus. Tout d’abord, elle prend la parole « en se levant », comme l’indique la didascalie. Cette attitude est une traduction de la position morale qu’elle adopte par rapport aux deux personnages masculins. Elle s’adresse à eux avec solennité et majesté et impose sa volonté à l’aide de verbes à l’impératif. Elle débute ainsi par « Arrêtez, arrêtez » pour obliger Antiochus et Titus à suspendre leur mouvement vers le suicide.

Pour Titus voie la plus noble de mourir (romaine) est le suicide mais Berenice tente de leur prouver que la voie la plus noble est de savoir renoncer a sa passion

Didascalie : Berenice se leve pour montrer quelle domine les 2 hommes a qui elle donne des ordres pour

Montrer le parallèle des 2 hommes leur désespoir et le fait qu’il soit près a se suicider

Berenice tente de les en empêcher

Deuxième mouvement : à partir du vers 1475, Bérénice s’adresse à Titus.

1 D’abord elle s’adresse à lui pour justifier son comportement (à travers une formulation qui se rapproche d’une prétérition), elle rappelle qu’elle n’a jamais été motivée par l’ambition mais par l’amour non intéresser par la gloire ou le pouvoir . L’essentiel pour elle n’est pas dans la consécration politique. Elle commence par affirmer à Titus qu’elle n’a jamais été attirée par « l’Empire » ni par « la grandeur des Romains, la pourpre des Césars ». Ce vocabulaire du domaine politique reflète la gloire impériale. Or ce vocabulaire s’oppose au vocabulaire amoureux « soupirer », « attiré mes regards » comme le montre la forme négative « ne…jamais », « ne …point », ce qui montre précisément que son amour n’est pas intéressé. En revanche, on note la répétition du verbe « aimer » utilisé sans complément d’objet direct, à la voix active puis passive (« j’aimais / je voulais être aimée ») qui suggère que ce sentiment vaut pour lui-même ou que Bérénice s’interdit désormais de désigner Titus comme objet et sujet d’amour. On remarque aussi que cet amour appartient désormais pour elle au passé, avec l’usage de l’imparfait et de l’infinitif passé).

2 Bérénice fait aussi amende honorable (= présenter des excuses) : « Je connais mon erreur », « j’ai cru que », « je l’avouerai ») et reconnait la grandeur de l’amour de Titus (« vous m’aimez toujours »  place de l’adverbe à la rime qui s’oppose à « votre amour allait finir son cours »). L’amour est donc bien la valeur suprême pour Bérénice, car elle fait référence ainsi à un amour éternel, au-delà des contingences (= ce qui peut arriver, ou non) et qui manifeste la véritable noblesse de l’être humain. Elle se fie pour cela aux signes qu’il lui a montrés : « votre cœur s’est troublé », « larmes », « alarmes » et montre qu’elle est plus sensible aux preuves de l’amour sincère de Titus (« j’ai vu couler vos larmes »).

Elle a cru que Titus ne l’aimait plus mais se rends compte qu’elle se trompe

Amour Toujours rime prouvant l’amour éternel

3 Elle le rassure (« Mon cœur vous est connu », « Je crois … vous avoir assuré ») et surtout le rappelle à sa dignité d’empereur et se sacrifie à cet intérêt supérieur. Ainsi elle se met

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