Racine, Britannicus (Acte V, scène 5), 1669
Analyse sectorielle : Racine, Britannicus (Acte V, scène 5), 1669. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar pandalo • 26 Mai 2015 • Analyse sectorielle • 1 264 Mots (6 Pages) • 1 275 Vues
Racine, Britannicus (Acte V, scène 5), 1669
L’empereur Néron, fils d’Agrippine fait enlever Junie, la fiancée de son demi-frère Britannicus, beau-fils d’Agrippine.
Lors de leur rencontre, il tombe alors amoureux de la jeune fille. Jaloux de l’amour qu’éprouve Junie envers
son demi-frère, Néron décide de le faire arrêter puis il donne l’ordre de l’empoisonner au cours du festin qu’il
organise pour fêter leur fausse réconciliation. Burrhus, le précepteur de Britannicus, vient annoncer la mort de
ce dernier à Agrippine.
Acte V – Scène 5
Agrippine, Burrhus
BURRHUS
Ce dessein35 s’est conduit avec plus de mystère.
À peine l’Empereur a vu venir son frère,
Il se lève, il l’embrasse, on se tait, et soudain
César36 prend le premier une coupe à la main :
«Pour achever ce jour sous de meilleurs auspices,
Ma main de cette coupe épanche les prémices,
Dit−il ; dieux, que j’appelle à cette effusion37,
Venez favoriser notre réunion.»
Par les mêmes serments Britannicus se lie.
La coupe dans ses mains par Narcisse38 est remplie,
Mais ses lèvres à peine en ont touché les bords…
Le fer39 ne produit point de si puissants efforts,
Madame40 : la lumière à ses yeux est ravie,
Il tombe sur son lit sans chaleur et sans vie.
Jugez combien ce coup frappe tous les esprits :
La moitié s’épouvante et sort avec des cris,
Mais ceux qui de la cour ont un plus long usage
Sur les yeux de César composent leur visage.
Cependant sur son lit il demeure penché ;
D’aucun étonnement il ne paraît touché :
«Ce mal41, dont vous craignez, dit−il, la violence
A souvent, sans péril, attaqué son enfance.»
Narcisse veut en vain affecter quelque ennui,
Et sa perfide joie éclate malgré lui.
Pour moi, dût l’empereur punir ma hardiesse,
D’une odieuse cour j’ai traversé la presse42,
Et j’allais, accablé de cet assassinat,
Pleurer Britannicus, César et tout l’État.
Texte B Racine, Phèdre (acte V, scène 7, v.1622-1654), fin de la pièce, 1677
Phèdre épouse de Thésée, tombe amoureuse du fils de celui-ci, Hippolyte. Elle lui déclare ses sentiments,
pensant que Thésée était mort. Mais Hippolyte la rejette et Thésée, qui était bien vivant, réapparaît. De culpabilité,
Phèdre tente de se supprimer avec l’épée d’Hippolyte. OEnone, sa confidente, l’en empêche. Elle décide
de mentir et de dire à Thésée qu’Hippolyte est amoureux de Phèdre. Le conflit qui éclate entre le père et le fils
aboutira à la mort de ce dernier. De plus, OEnone, chassée par Phèdre, se suicide. Phèdre se sent responsable
de ce désastre. Désespérée, elle choisit de tout avouer à Thésée et de mettre fin à ses jours.
Scène 7
Thésée, Phèdre, Théramène, Panope, gardes
PHÈDRE
Les moments me sont chers43 ; écoutez-moi, Thésée :
C’est moi qui sur ce fils, chaste et respectueux,
Osai jeter un oeil profane, incestueux.
Le ciel mit dans mon sein une flamme44 funeste :
La détestable OEnone a conduit tout le reste.
Elle a craint qu’Hippolyte, instruit de ma fureur,
Ne découvrît45 un feu46 qui lui faisait horreur :
La perfide, abusant de ma faiblesse extrême,
S’est hâtée à vos yeux de l’accuser lui-même.
Elle s’en est punie, et fuyant mon courroux,
A cherché dans les flots un supplice trop doux.
Le fer47 aurait déjà tranché ma destinée ;
Mais je laissais gémir la vertu soupçonnée :
J’ai voulu, devant vous exposant mes remords,
Par un chemin plus lent descendre chez les morts.
J’ai pris, j’ai fait couler dans mes brûlantes veines
Un poison que Médée48 apporta dans Athènes.
Déjà jusqu’à mon coeur le venin parvenu
Dans ce coeur expirant jette un froid inconnu ;
Déjà je ne vois plus qu’à travers un nuage
Et le ciel et l’époux que ma présence outrage ;
Et la mort à mes yeux dérobant la clarté,
Rend au jour qu’ils souillaient toute sa pureté.
Texte C Giraudoux, Électre (Acte II, sc.9), 1937
La pièce de Giraudoux Électre est une réécriture moderne du
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