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Poésie du Moyen-Age

Commentaire d'oeuvre : Poésie du Moyen-Age. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Mai 2020  •  Commentaire d'oeuvre  •  3 445 Mots (14 Pages)  •  1 232 Vues

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Devoir sur la poésie du Moyen Age au XVIIème siècle

1- Une strophe extraite du « Testament » de François Villon (1461)

A-Le thème de la strophe est la fuite du temps. Elle exprime le regret du temps passé de la jeunesse, des plaisirs perdus sans retour et sans gain. Le registre est le lyrisme élégiaque. On le voit à l’expression du regret avec l’expression « je plains » et l’exclamation « las ! » et la déploration de la perte : le temps « s’en est volé ». L’image que le poète utilise est une personnification du temps de la jeunesse qui a « celé » son départ, qui n’est parti ni « à pied (…)/Ni à cheval » mais « s’en est volé » et n’a pas « laissé quelque don ».  On peut dire que cette personnification est une allégorie mais Villon en donne une représentation concrète de créature légère disparaissant furtivement. (3 points)

Commentaire sur les copies/critères de correction : Le thème est le topos de la fuite du temps : à poser d’abord avant de préciser : ici le temps de la jeunesse. (topos = lieu commun ou thème récurrent ; pour Villon, pensez à la « Ballade des dames du temps jadis »). (1) Le registre doit être nommé et justifié par des citations appropriées (0,5 +0,5). Même remarque pour l’image : à caractériser comme personnification d’une idée (0,5), avec citations et effet visé (0,5). Les copies qui ne citent pas ou qui n’emploient pas un lexique précis perdent des points.

B-On peut rapprocher le poème de Villon de la « Complainte Rutebeuf », poème du XIIIème siècle, car il s’agit de lyrisme personnel à tonalité élégiaque. Les deux poètes expriment le regret de la perte, l’idée d’un gaspillage, dans les plaisirs ou les amitiés superficielles, ainsi que leur désarroi présent. Les deux donnent une représentation vivante de la disparation par une image simple, concrète et expressive. Chez Rutebeuf, il s’agit des amis balayés par le vent. (1 point.)

Il fallait justifier le rapprochement par deux éléments (0,5 +0,5) : l’élégie avec l’idée de perte (des amis//de la jeunesse) et le recours à une image concrète de la disparition : le vent qui emporte les amis//la jeunesse qui s’envole. Caractériser le choix des images est important parce que c’est une marque de ce lyrisme familier qui les oppose aux images savantes d’une partie du grand chant courtois (comme l’image de la « fleur inverse »).

C-C’est un huitain d’octosyllabes. Il s’agit d’une strophe carrée car elle contient huit vers de huit syllabes : un nombre égal de syllabes dans le vers et de vers dans la strophe.  (1 point)

Les réponses étaient justes mais certains ont oublié de nommer la strophe et le mètre = 0,75/1.

2-Un poème des Amours de Ronsard (1552) « Épouvanté je cherche une fontaine ... »

A-Ce poème est un sonnet. Il est composé de deux quatrains et de deux tercets. Ronsard emploie le décasyllabe et des rimes embrassées dans les quatrains. Dans les tercets, le système de rimes est cc (rime suivie), dede (rimes croisées). Exemple de rime pauvre (« voix/bois »), de rime suffisante (« fontaine/peine »), de rime riche (« danger/étranger »). (3,5)

Là encore, heureusement ! la plupart des réponses étaient bonnes. Quelques étourderies comme la confusion du nom du mètre (décasyllabe) et du nom de strophe (le dizain). Quelques oublis ou maladresses dans la réponse avec les rimes dans les tercets : il faut les caractériser (suivie puis croisées) mais il ne faut pas dire : suivies dans le 1er et croisées dans le 2ème : c’est faux. (-0,5 par erreur)

B-Dans ce songe allégorique,  le « larron » représente le désir amoureux. C’est lui qui, dans le rêve, capture l’amante et tue l’amant. Le sens du vers 1 s’explique au vers 14. Le « torrent de feu » dans lequel « le larron » précipite l’amant dans le rêve explique la recherche de la « fontaine » pour éteindre le feu au réveil. Le sonnet commence par l’effet de « l’horrible songer » avant d’en dévoiler le contenu dans les trois autres strophes. Pour interpréter le songe, il faut noter que le poète met en avant « épouvanté » et « expier » pour indiquer la violence du rêve d’un crime, ce qui est explicité par  le rapt de l’amante et la mise à mort de l’amant par sa propre épée suivie de la chute dans le « torrent de feu », image de châtiment divin. On peut comparer ce fantasme à celui du sonnet 20 et voir ici un désir beaucoup plus agressif, puni au lieu d’être accompli dans un imaginaire heureux. L’originalité dans le traitement du songe ici est le dédoublement de l’amant de la « douce inhumaine ». Cet oxymore associe les deux composantes de Cassandre : la jeune femme délicate, objet d’amour et la guerrière rebelle à l’amour. Ainsi l’amant dans le songe est à la fois chasseur et proie, tué par sa propre « épée », par son propre désir. On peut voir combien les images traditionnelles de la poursuite amoureuse, de la blessure, du feu sont ici colorées par l’angoisse et la violence, d’une manière qui annonce les études modernes du rêve comme expression de l’inconscient. On peut rapprocher le sonnet de Ronsard du poème du trouvère Thibaut de Champagne, « Je suis comme la licorne ... », où l’amant se compare à la licorne attirée traîtreusement et mise à mort, puis se dit « emmené sans rançon » dans la prison d’amour, allégorie du désir amoureux pour la Dame sans merci. (1,5 points)

La notation est 0,5 pour un sens correct de « larron », 0,5 pour le lien « fontaine » et « torrent de feu », 0,5 pour le lien correct avec le poème médiéval : capture et blessure mortelle. Une seule copie a bien tiré parti des vers 12 et 13 pour expliquer « larron » : bravo à cet élève.

3-Poésie de la Renaissance

A-Du Bellay appartient à la Pléiade, un groupe de 7 poètes français. C’est lui qui en a rédigé le manifeste, Défense et illustration de la langue française. Ses principales caractéristiques sont la recherche des modèles à imiter dans l’Antiquité et dans la Renaissance italienne pour créer une poésie de langue française digne d’admiration. Les poètes de la Pléiade rejettent les formes médiévales et leur préfèrent les formes antiques comme l’ode et les formes modernes comme le sonnet d’origine italienne. Cette école poétique est emblématique de ce moment de la Renaissance – les règnes de François 1er et d’Henri II – qui valorise les arts, qui place l’Homme au centre de la création en s’inspirant des penseurs antiques, par exemple des épicuriens ou de Platon. (3 points)

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