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Orphée aux enfers, acte I scène 2 , Hector Crémieux

Commentaire de texte : Orphée aux enfers, acte I scène 2 , Hector Crémieux. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Juin 2018  •  Commentaire de texte  •  514 Mots (3 Pages)  •  966 Vues

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Orphée aux enfers, Henri Crémieux

En 1958 Offenbach s’est emparé du mythe antique d’Orphée de façon parodique. Dans son opéra-bouffe, Orphée et Eurydice ne sont guère fidèles l’un à l’autre, les dieux sont des personnages ordinaires et sans noblesse. La pièce, irrévérencieuse, a su choquer lors de sa création. C’est à Henri Crémieux qu’Offenbach a confié l’écriture du livret.

Dans cet opéra, le mythe tragique d’Orphée est détourné sous une forme comique.

Pb : Qu’est-ce qui rend comique cette confrontation entre Orphée et Eurydice ?

I – Une scène de ménage entre Orphée et Eurydice

  1. Un duel entre le mari et la femme

Dans cette confrontation entre le mari et la femme, il y a une dimension comique qui rappelle les comédies de Molière (ex : scène de ménage du « Médecin malgré lui » par exemple). Les personnages sont sans noblesse.

Dans le dialogue, on remarque la récurrence des pronoms « je » et « vous », qui marquent ici la confrontation des deux personnages.

  1. Le stéréotype bourgeois de l’adultère

Les personnages sont sans noblesse et l’amour qui est censé les lier est tout-à-fait absent (« Apprenez que je vous déteste. »). C’est un mariage de convention où les époux ne s’aiment pas, et donc se trompent.

  1. Une épouse qui prend le dessus

Eurydice ironise sur la fidélité de son mari (« mon chaste mari »)

Elle prend beaucoup de plaisir à l’accabler, à le rabaisser, voire à l’humilier. (« Vous vous croyez un aigle (…) hexamètres. » / « racler l’exécrable instrument »).

Processus d’amplification crée par l’emploi répété d’ un verbe suivi de la conjonction « que ».

Eurydice cherche à s’affirmer par rapport à son mari (« Quant à moi, qui suis fille d’une nymphe… »).

II – Un traitement burlesque du mythe d’Orphée

  1. Un personnage masculin médiocre

On note l’emploi de termes dépréciatifs et de superlatifs - « le plus ennuyeux du monde » / « votre plus grand crime » - pour rentre ridicule le personnage du poète Orphée.

La référence à la corde du violon  (l. 13-14) est une manière de tourner en dérision le mythe d’Orphée (qui a ajouté une corde à sa lyre).

Le personnage noble et héroïque qu’était Orphée devient un être grossier, trivial, qui joue dans une fanfare.

2 ) Un plaidoyer pour la cause des femmes

Au XIXème siècle, les femmes sont encore très nettement dominées en France (ex : Madame Bovary). Mais dans le texte de Crémieux, Eurydice parle beaucoup et s’affirme.

La réaction d’Orphée montre le pouvoir de sa femme. L. 3, 5 et 7, il balbutie, hésite à répondre. Le point d’interrogation (l. 7) montre qu’il ne reconnaît plus sa femme.

Eurydice, elle, revendique le plaisir féminin (l. 12-17) notamment grâce à des tournures impératives.  

Conclusion : A travers ce conflit comique dont l’efficacité repose sur des ficelles de la comédie bien connues (scène de ménage et adultère), Crémieux dresse un plaidoyer pour la cause féminine, et fait l’éloge de la liberté dans la couple, ce qui prend une dimension sociale. Le burlesque n’est pas seulement là pour faire rire mais aussi pour sensibiliser le public.

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