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Mise en prose du poème Spleen IV de Charles Baudelaire + association avec une oeuvre picturale

Étude de cas : Mise en prose du poème Spleen IV de Charles Baudelaire + association avec une oeuvre picturale. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Juin 2019  •  Étude de cas  •  501 Mots (3 Pages)  •  753 Vues

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Ecriture d’invention

Transposition du quatrième Spleen de Baudelaire en prose

La gaieté perdue, l’existence errante dans une boite noire, toute chose enivrée par la tristesse, le temps et l’Attente, l’histoire s’arrête et les chants aussi.

De ce dôme de flèche pesant sur l’esprit étoffé de malheur, l’Angoisse aperçoit la terre si sombre. La noirceur diurne enferme le monde. Le malheur s’évapore et stagne dans la mansarde. Le son se brise sur les plafonds isolés. Les regards ricochent sur les murs capitonnant, comme des chauves-souris s’y cogneraient. Certains Espoirs tremblent, souffrent ou paniquent. La boite noire, leur demeure, renferme les éclats de sanglots et de lumière.

Au-delà, l’air désertique du harmattan aveugle les peuples jaloux. Seule, l’Angoisse domine ce bas-monde. Perchée dans sa chapelle funèbre, Elle rit : son esprit, comme une corolle, s’offre à des araignées blafardes. Les ardeurs manipulent le tyran. Comment penser par soi-même ? Nous, lamentables

En un instant, tout s’alourdi : le vacarme prend le dessus. Les plaintes des Espoirs, hélas, sont ab irato rejetées. La douleur s’accentue. Les murs se craquèlent. Les corbeaux pillent, piaillent et dévorent. Le ciel s’assombrit. La pluie, dont les gouttes se heurtent et se brisent avec fermeté, couvrent de pleurs fanés la nature dolente. Le bruit devient opaque.

Le déluge remplit l’éther. Le son n’est plus entendu. Le silence abyssal ainsi régnant couvre le haro de l’Espoir. Ecartelé, il rompt. Seule l’Angoisse domine ce bas-monde.

Association du poème avec un tableau impressionniste

Nature morte au crâne, Paul Cézanne, 1898

Les natures mortes représentent, par définition, un environnement sans mouvement, sans vie, inanimé.

J’ai choisi d’associer le quatrième Spleen de Baudelaire avec Nature morte au crâne, de Cézanne pour le contenu du tableau et ce qu’il peut représenter. Tout d’abord, l’œuvre montre un environnement où se mêlent les ombres et la lumière. Le décor est sombre alors que le premier plan est lumineux. On voit sur ce plan des fruits (pommes, poires) dont un, au centre, semble pourri. Il y a ce qui paraît être une nappe, froissée, qui enveloppe une poire, et sur laquelle est posé un crâne, plus grand que les fruits. Pour Cézanne, « peindre, ce n'est pas copier l'objet servilement, c'est saisir une harmonie entre de nombreuses relations ». A la manière de Baudelaire qui fait un jeu de correspondance entre les mots, Cézanne souhaite lier différentes couleurs, luminosités et éléments. C’est ce qui frappe en premier dans ce tableau : le crâne est mis en valeur, c’est la première chose que l’on voit. Pourtant, il paraît inoffensif. Il représente ainsi avec un grand recul la mort, qui n’est là que pour sa beauté. En effet, il trouve dans le mal le beau, comme Baudelaire.

J’ai donc décidé d’associer cette œuvre impressionniste au poème Spleen non pas parce qu’elle l’illustre, mais parce qu’elle le complète. L’un trouve la beauté dans le mal en le peignant pour ses seules caractéristiques colorimétriques sans

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