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Les deux coqs / La Fontaine

Fiche : Les deux coqs / La Fontaine. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Février 2022  •  Fiche  •  1 584 Mots (7 Pages)  •  356 Vues

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OBJET D'ETUDE N°4 : La Littérature d'idées du XVIème au XVIIIème siècle

La Fontaine (1621-1675)-Fables- Livre VII (1678)

Introduction : XIIème fable du livre VII, encadrée de 2 fables traitant de la Fortune.

Enjeux :

-l'Idéal classique : vers l'honnêteté.

-la virtuosité poétique et narrative.

-le plaisir du burlesque

Problématique : comment le fabuliste réalise-t-il la fusion d'un conte plaisant et d'une leçon de modération méritant ainsi son titre d'honnête homme ?

LES DEUX COQS

Intertextualité immédiate et conforme. Plaisir de la reconnaissance de la fable d'Esope « Les deux Coqs et l'Aigle ». LF se démarque d'emblée en ayant supprimé l'aigle. La fable paraît plus modeste, moins grandiose sans le 3ème personnage connoté.

1er mouvement : un combat burlesque (disconvenance entre le sujet et la façon dont on le traite)

v1-Deux Coqs vivaient en paix (Mise en place efficace du récit, dans la simplicité. Conformité de l'imparfait. Univers de basse-cour peu prestigieux) ; une Poule survint (le 2nd hémistiche rompt l'harmonie, renforcement par le P.S et le verbe « survenir ». Parataxe (accentuant la soudaineté Décalage entre le sujet, le verbe et son temps.)

v.2-Et voilà la guerre allumée. (Présentatif typique. Introduction du motif élevé de la guerre, totalement décalé : CREATION DU BURLESQUE PAR LA TONALITE HEROI-COMIQUE)

v3-Amour, tu perdis Troie (Intervention du fabuliste. Apostrophe à l'Amour, personnifié. Procédé rhétorique typique prenant à témoin ce qui ne peut l'être. Renvoi à la Mythologie grecque, conforme au Classicisme. De nouveau, plaisir de la reconnaissance. Emploi noble du verbe « perdre », pris au sens absolu : causer la perte. Confirmation du décalage entre le début de la fable et cette digression.; et c'est de toi que vint (noblesse du passé simple. Paronomase (deux mots qui se ressemblent bcp par les sonorités et qui sont rapprochés) « Troie », « toi » associant le lieu et la cause de la guerre)

v.4-Cette querelle envenimée, (Enjambement permettant la fusion de l'univers troyen et de celui de la basse-cour. La « querelle » est-elle celle de Paris et Ménélas pour l'amour d'Hélène ou celle des coqs pour la poule ? On peut parler de PARODIE. Cette parodie est accentuée par l'hétérométrie : LF alterne le vers noble et le vers réservé à la poésie « légère »)

v.5-Où du sang des Dieux même on vit le Xanthe teint. (Même confusion. Notons la noblesse de l'alexandrin, des assonances en « an » et de la violence des allitérations en « t ». LF montre sa maîtrise du style noble.

v.6-Longtemps entre nos Coqs le combat se maintint :(Idem mais les personnages jurent avec l'ensemble du vers. Notons la place de « Coqs » à la césure.

v.7-Le bruit s'en répandit par tout le voisinage.(Critique implicite du goût humain pour la rumeur, qu'on en soit à l'origine ou pas. « Bruit » peut être considéré comme dévalorisant car grossier, peu subtil. Solennité burlesque du PS )

v.8-La gent qui porte crête (périphrase élégante mais un peu ridicule pour désigner... des poules) au spectacle accourut (attitude humaine grégaire fondée sur la seule curiosité. Solennité burlesque du PS).

v.9-Plus d'une Hélène au beau plumage (détournement de l'épithète homérique : figure de style associant un nom propre à des caractéristiques et formant un tout. Notons que cette figure se fonde sur Hélène, modèle de beauté, très décalée par rapport à la poule avant tout désignée par ses plumes)

v.10-Fut le prix du vainqueur ; le vaincu disparut.(Enjambement mettant en relief la fin du combat. Antithèses, chiasme, césure à l'hémistiche, PS, parataxe, assonance lugubre ridiculisant le vaincu. Tout est fait pour glorifier... un coq. Notons une vision manichéenne typique de l'Antiquité et de la mythologie gréco-latines : la victoire et la défaite ; le bonheur et le malheur.

2ème mouvement : Le malheur de la défaite (Topos de la littérature antique qui développe une véritable esthétique de la défaite, de l'humiliation.)

v.11-Il alla se cacher au fond de sa retraite, (Noblesse de l'alexandrin accentuant le pathétique. Assonances en « a », allitérations en « r »)

v.12-Pleura sa gloire et ses amours, (Asyndète. Emploi transitif du verbe « pleurer » dont les compléments soulignent le caractère absolu. Notons que les 2 termes ne sont pas de valeur morale égale : l'amour est beaucoup moins prestigieux que la gloire, surtout au pluriel)

v.13-Ses amours qu'un rival tout fier de sa défaite (Anadiplose accentuant son dépit amoureux ET guerrier. Introduction très importante du thème de la fierté : comportement humain contestable qui annonce la suite de la fable.)

v.14-Possédait à ses yeux. (Enjambement. Ambivalence du verbe « posséder ». Ambiguïté d' «à ses yeux ». Sous ses yeux ?? Aux propres yeux du vainqueur (croyait posséder ?)? Il voyait tous les jours (L'imparfait et le Complément Circonstanciel de Temps montrent la durée interminable de sa souffrance)

v.15-Cet objet (terme typiquement classique et non péjoratif désignant l'être aimé) rallumer sa haine et son courage. (lexique métaphorique du feu renvoyant au 2ème vers et annonçant un coup de théâtre.

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