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Les Fleurs du Mal / Baudelaire

Dissertation : Les Fleurs du Mal / Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Janvier 2022  •  Dissertation  •  2 904 Mots (12 Pages)  •  400 Vues

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        Baudelaire est aujourd’hui considéré comme un poète moderne et ce n’est pas pour rien que c’est un poète moderne. Baudelaire a une conception nouvelle du poète et de la poésie. Ce dernier n’est pas le premier à parler de voyage dans ses poèmes. En 1831, Victor Hugo publie un recueil « Les feuilles d’automne » dans lequel dans un de ces poèmes nommé « A un voyageur », qui nous parle donc de voyage. Le voyage et la poésie sont très liés l’un à l’autre. Baudelaire écrit dans « l’Art Romantique » (1852), la citation suivante « Le poète sait descendre dans la vie ; mais croyez que s’il y consent ce n’est pas sans but, et qu’il pourra tirer profit de son voyage. De la laideur et de la sottise, il fera naître un nouveau genre d’enchantements ». Ainsi, nous allons donc voir en quoi Baudelaire est un poète moderne, mais surtout en quoi l’explication, la définition que donne Baudelaire du poète est dans une mesure avérée, authentique, exact. Nous verrons dans un premier temps que selon Baudelaire, le poète est un « voyageur » qui « descend » dans la vie et s’inspire de la laideur et de la sottise puis dans un second temps nous verrons que son voyage le fait également descendre dans les pus sombres replies de l’âme humaine et enfin, comment la poésie permet un réenchantement nouveau du monde et de la vie ?

        Le poète selon Baudelaire est un « voyageur » qui en effet « descend » dans la vie et s’inspire de la laideur et de la sottise. 

         Le poète est d’abord un « voyageur » qui observe son époque moderne. En effet, il est frappant, remarquable de constater, quand on ouvre le recueil des Fleurs du mal, les titres des différentes parties de l’œuvre. Baudelaire a évoqué l’existence d’une « architecture secrète », dont il n’est pas difficile de percevoir la cohérence. Alors qu’il commence par exprimer son spleen dans la première section, il cherche à échapper à ce sentiment par différents moyens, et l’un d’entre eux le pousse à « descendre » dans les rues de Paris, pour arpenter cette « fourmillante cité, cité pleine de rêves », toujours riche en spectacles divers : la section « Tableaux parisiens » témoigne de cette source d’inspiration. Loin de se détourner de la modernité, il plonge au contraire au cœur de son époque. De nombreux poèmes sont ainsi inspirés par des scènes du quotidien, des scènes banales qu’il a pu observer : dans « l’Albatros », ce sont les marins qui s’amusent à déguiser un oiseau pour tromper leur ennui. Dans « Le cygne, » Baudelaire n’hésite pas à montrer Paris alors totalement défiguré par les grands travaux du baron Haussmann, décrivant dans ces vers « les herbes, les gros blocs, verdis par l’eau des flaques » , évoquant la « voirie » chargée du nettoyage ; et dans ce décor dégradé un cygne échappé de sa cage traîne ses ailes dans la poussière…Baudelaire s’inspire aussi des mendiants nombreux à cette époque, comme dans « Les aveugles » . Le Paris moderne est bien présent, par exemple dans le premier vers du sonnet « A une passante » où le poète évoque par une série d’hiatus dissonants le « hurlement » de la capitale « la rue assourdissante… » Malgré la laideur de ces spectacles, il choisit de ne pas détourner le regard, mais au contraire, il se donne pour défi de tirer de ces scènes leur beauté cachée.

        De plus, son voyage le fait descendre également dans les plus sombres replis de l’âme humaine : la bêtise, la cruauté, le sadisme, le goût de la perversité de l’homme. Bref, sa laideur morale. En effet, à travers « Au Lecteur », Baudelaire s’adresse à nous d’une façon très agressive, très violente. Il fait de l’homme un portrait horrible, il évoque une longue liste de défauts « la sottise, erreur, le péché, la lésine ». « Au lecteur » est le poème introductif des fleurs du mal de Charles Baudelaire. C’est une sorte de préface, une préface donne envie au lecteur de lire, de capter son attention. Dans une préface, l’auteur est "gentil" avec son lecteur, le poète essaie de capter l’intention du lecteur afin qu’il puisse lire la suite de son recueil. Cependant, Baudelaire fait le contraire, il nous « agresse » en utilisant le pronom personnel « nous » et il termine son poème par « Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère ». Le poète est difficile avec le lecteur, mais Baudelaire finit par le considérer comme un frère. Baudelaire apparaît comme profondément pessimiste. Il est provocateur et violent envers le lecteur mais il va tout de même chercher une forme de fraternité avec nous c’est très étonnant. Le voyage du poète l’amène à voir, à observer, à voir des hommes affreux et horrible ainsi, dans le poème « Le revenant », un homme froid et cruel, bizarre et sans vue va dans la chambre de sa femme lui fait des caresses et des baisers avant de repartir. La relation entre les deux protagonistes à l’air ancienne. Sépare la vie de la mort et l’amour de la haine, il conserve des soupçons d’amour de là ou il est passé. Dans le poème « Recueillement », le poète est seul, il s’adresse à sa Douleur et il ne veut pas se mêler aux autres à la fête servile. Il préfère rester seul, le poète rejette le plaisir. Les hommes sont les esclaves du Plaisir, le poète veut ainsi s’éloigner du monde et de ses anciens plaisirs puisque Baudelaire est un homme souffrant, il veut échapper à cette souffrance en la dominant et en attendant une mort libératrice.

        Et enfin, il observe aussi frontalement l’horreur de notre condition humaine : et notamment le temps, la mort, la dégradation. En effet, l’horreur de la condition humaine est un thème qui revient fréquemment dans le recueil « Les Fleurs du Mal ». Baudelaire évoque la mort dans le poème « Danse Macabre », de la section « Les Tableaux parisiens », dans lequel il s’inspire de la ville de Paris pour écrire. Dans ce poème, la femme représente l’allégorie de la mort, la femme est transformé en cadavre, squelette, on évoque des hommes qui sont mortels emportés par la mort. De cette manière, le poète observe, contemple la mortalité des hommes qu’il retranscrit en utilisant du vocabulaire macabre dans son poème. Ainsi, Baudelaire se moque de l’homme et trouve l’humanité amusante. Ensuite, dans le poème « Une Charogne », la femme est l’allégorie de la charogne qui se dégrade et subi un processus de décomposition et donc par la suite se décompose. La femme est mortelle et finira comme la charogne. Baudelaire parvient à métamorphoser l’horreur en beauté. Même si Baudelaire dans son observation de notre condition humaine affirme que la beauté, l’élégance de la femme peut-être préservée dans ses poèmes. Dans le poème « Le Balcon », la souffrance du poète est due à la rupture avec Jeanne Duval qui était représentée comme une fleur dans son poème. Ce qui montre l’horreur de notre condition humaine.

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