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Lecture analytique Zone Victor Hugo

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Par   •  1 Avril 2020  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 721 Mots (7 Pages)  •  591 Vues

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« Zone », APOLLIANAIRE, Alcools, 1913

Le recueil d’APOLLINAIRE Alcools, publié en 1913 s’inscrit, tel son nom l’indique déjà, dans une lignée moderne, comme ses poèmes phares « Zone », « Le Pont Mirabeau » ou « Les Colchiques ». Le poème « Zone », placé en tête de recueil est en réalité le dernier écrit par Apollinaire. Ceci témoigne donc de l’importance du texte pour le poète, étant la 1ère impression qu’aura le lecteur du recueil, et devant donc représenter son œuvre. D’ailleurs, zone vient du grec qui signifiait « ceinture », ce qui suggère la composition circulaire du recueil.

Cet extrait du poème fleuve décrit la déambulation du poète narrateur au sein de Paris, ainsi que les pensées qui lui viennent à l’esprit durant cette marche.

Nous allons nous demander en quoi le poème « Zone » est novateur et moderne.

Pour cela, nous analyserons dans un premier temps la déambulation du poète dans la ville, puis nous étudierons la modernité de « Zone ».

  1. Déambulation du poète dans la ville: solitaire, morale, physique

  1. Déambulation intérieure

- Long monologue intérieur : les p.p. « je » et « tu » désignent le poète (sauf v. 7 « tu » 🡪 christianisme) (émetteur/récepteur) : « tu es las », « J’ai vu ce matin ». Grace au « tu », le lecteur peut aussi s’identifier au poète, qui nous invite à découvrir les déambulations.

- Poème articulé au rythme de la marche/déambulation : les visions du poète se juxtaposent les unes après les autres et s’organisent en instantané multiple : antiquité grecque 🡪 automobiles 🡪 religion

- le passé se mêle au présent:

- temporalité mentale mêle images de marche dans Paris (Bergère o tour Eiffel), souvenirs du passé (Ta mère ne t’habille que de bleu et de blanc), réflexions personnelles (L’Européen le plus moderne c’est vous Pape Pie X)

- temporalité mentale mêle les souvenirs d’enfance (Voila la jeune rue et tu n’es encore qu’un petit enfant) au présent 🡪 on est dans le temps de la marche et de la simultanéité des pensées

🡪 le souvenir qui émerge de la déambulation est « revisité » par le présent temporel du poète et par l’immédiateté de son action (pensée immédiate, chaotique et hasardeuse 🡪 poésie hétéroclite)

  1. Déambulation dans Paris

- allusions topologiques précises (tour Eiffel, entre la rue Aumont-Thiéville et l’avenue des Ternes, hangars) 🡪 indications encrent le poème dans la réalité urbaine de son époque.

- description ville : tour Eiffel, rues, monuments 🡪 la vision se rétrécit + il se trouve au milieu de la ville, + il est englouti. Les images de Paris semblent s’aligner. Il décrit le Paris populaire avec uni vers quotidien, citadin, urbain 🡪 éloge du quotidien.

Ce qui intéresse le poète, c’est une rue industrielle banale mais neuve, mais c’est ce qui fait son attrait et sa grâce. La rue industrielle est le témoin de la modernité et voit défiler quatre fois par jour les parisiens de ce nouveau siècle (les directeurs les ouvriers et les belles sténodactylographes).

+ Ce qui se lit dans la rue (énumération : les prospectus les catalogues les affiches)

- univers sensoriel : visuel (couleurs : perroquet, soleil) + auditif (clairon, sirène, Une cloche rageuse y aboie, à la façon des perroquets qui criaillent), olfactif (lys), tactile (torche) 🡪 univers coloré, bigarré, cosmopolite, vivant

🡪 Cette description de la ville montre qu’Apollinaire s’intéresse à la réalité quotidienne plutôt qu’aux thèmes traditionnellement associés à la poésie (amour, temps qui passe…). Le quotidien est lui aussi digne d’être un sujet poétique.

  1. La modernité de « Zone »
  1. L’originalité des images (Confrontation des images, mélange des genres et des objets)

Moderne :

- les images invoquées par le poète sont elles aussi banales et peu ressemblantes à ce qu’on attend de la poésie traditionnelle (automobiles, hangars, journaux, rue industrielle) 🡪 Les notions doivent se contredire pour se dépasser (l’ancien est moderne, le moderne est ancien, il faut aller plus loin que ce que l’on voit : Pape Pie X est dit moderne alors qu’il est antimoderne)

- contient de la littérature moderne, prose populaire : les livraisons pleines d’aventures policières/Portraits des grands hommes et mille titres divers, journaux. La ville elle-même est un support sur lequel s’inscrit la poésie des temps nouveaux (les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut/Voila la poésie ce matin)

- La ville moderne est un sujet poétique : le regard du poète transforme ce qu’il voit en images insolites et novatrices, grâce à la confrontation des images et à des comparaisons étonnantes :

🡪 Ainsi, la tour Eiffel, symbole de modernité puisque érigée en 1890, est personnifiée en bergère dans un paysage de troupeau de ponts qui bêle, associant ville et campagne. Cette personnification permet de doter la ville d’une âme : elle devient animée (de même, d’autres objets sont personnifiés : les fenêtres observent, les affiches chantent tout haut, la sirène y gémit, la cloche rageuse aboie, torche aux cheveux roux). La métaphore (ponts//moutons) rend Paris champêtre. 🡪 Allie moderne (tour eiffel) + ancien (bergère + « O » 🡪 lyrique)

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