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« Le vin des chiffonniers » de Charles Baudelaire

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Par   •  2 Mars 2020  •  Analyse sectorielle  •  1 957 Mots (8 Pages)  •  6 976 Vues

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« Le vin des chiffonniers » de Charles Baudelaire


         « Le vin des chiffonniers » est un poème extrait du livre les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire, appartenant à la troisième section du livre nommée « Le vin ». Il succède les deux premières parties « Spleen et Idéal » ainsi que « Les tableaux parisiens ». Selon Baudelaire, le vin est “un paradis artificiel” libérant le désir, soulageant le spleen, transformant le réel et permettant un accès vers l’idéal. Ce poème est  composé de 8 quatrains en alexandrin homométriques; les rimes sont suivies tout au long du poème. Le poème décrit l’effet du vin sur le très vieux métier de chiffonnier qui consiste à ramasser des chiffons ou autres objets pour les revendre. Il s’agira d’analyser comment le vin participe à l’alchimie poétique dans ce poème. Nous étudierons tout d’abord une scène pittoresque des vers 1 à 12, puis nous verrons le soulagement de la misère des chiffonniers des vers 13 à 24 et enfin, nous observerons le paradis artificiel des vers 25 à 32.




Mouvement 1 : une scène pittoresque

-          Définition : une scène pittoresque est une scène cocasse, colorée et vivante aux aspects séduisants qui peut facilement être représenté sous forme de peinture.

Premièrement, une vision piteuse de l’ancien monde :

Le premier quatrain a pour rôle de nous introduire le cadre de la scène

o   Premièrement, au vers 2, le mot « réverbère » donne une description pittoresque de la ville en nous invitant à l’imaginer.

En effet, ici, Baudelaire nous offre une description des modèles de son temps assez archaïque : il n’y a pas encore d’électricité mais une « flamme », surement alimentée au gaz, se fait « battre par le vent ». Nous pouvons donc en déduire que le poème commence la nuit.

o   Cependant, nous pouvons voir que par l’utilisation du verbe d’action « tourmente », le vent est personnifié, ce qui lui attribue un caractère malfaisant.

Le verbe « bat » initie aussi une métaphore car le vent fait vaciller la flamme mais il lui fait aussi violence.

Par ce fait, nous observons une allitération en « V » des vers 1 et 2 où nous pouvons retrouver le mot « vent » dans l’adverbe « souvent ».

o   Toujours au vers 2, nous observons une correspondance des sens avec le « vent », la « flamme » et le « verre » qui accentue cette idée d’une ville agitée.

o   au vers 3 : dans « vieux faubourg, labyrinthe fangeux », les adjectifs qualificatifs « vieux » et « fangeux » donnent une image négative de la ville.

o   De plus, dans le vers 4 :

-l’utilisation du verbe d’action « grouille » animalise la scène.

- Le complément circonstanciel de manière métaphorique « en ferments orageux » traduit l’idée d’une humanité naissante, qui germe et qui n’est pas achevée.

- Ainsi, l’adjectif qualificatif « ferments » désigne encore une fois une agitation extrême.

Le poète caractérise donc la ville de deux façons : il nous présente une vision de la ville à la fois réaliste et fantastique, voir même inquiétante avec l’utilisation d’un champ lexical de l’horreur : « orageux », « flamme », « grouille »,...

 

Le second quatrain introduit le personnage principal des chiffonniers

-          Pour commencer, le pluriel « les chiffonniers » que nous retrouvons dans le titre désigne les collecteurs de débris de toute sorte. Leur activité est aux yeux du poète, représentative et symbolique du français du XIXe siècle.

-          Dans ce décor pittoresque, le personnage principal impose sa présence par une accumulation de 3 verbes d’action : « hochant la tête, butant et se cognant ».

-          De plus, le poète se compare à cet homme perdu grâce à la comparaison « comme un poète ».

Le troisième quatrain donne à ce chiffonnier un rôle plus difficile

-          En effet, il était dans les deux premiers quatrains, perçu comme ivre. Désormais, il est prédicateur, justicier et orateur : il prononce des « serments » et dicte des « lois ».

On dit donc qu’il détient le pouvoir de faire la justice et de décider du Bien et du Mal.

 Ainsi, comme nous pouvons le voir à travers le parallélisme « terrasse les méchants, relève les victimes », ici, le « vin » permet au chiffonnier désemparés de faire le bien autour de lui et de sortir de son malheur infini.






  MOUVEMENT 2


Le deuxième mouvement, débutant au vers 13 , reflète le soulagement de la misère de ces chiffonniers.

 

Pour commencer, le début de ce second mouvement est marqué par un l’emploi d’un adverbe d'affirmation invariable: « oui » qui est généralement utilisé pour exprimer la réponse à une question. Mais ce n’est qu’après la virgule que l'explication de l'argumentation débute.


Cette explication commence avec l’utilisation d’un pluriel désignant les chiffonnier qui vivent dans la misère: « ces gens ». 

L'accumulation de verbes à la voix passive montre que la vie des chiffonniers est une vie de soumission et de misère: « harcelés de chagrin de ménage »,  « moulus par le travail», « tourmentés par l'âge ». 


De plus, nous pouvons observer une utilisation du participe présent au vers 15: « pliant » suivi de «sous un tas de débris ». Ce participe traduit donc la difficulté des chiffonnier à sortir de la misère. 


Nous observons l’emploi de la conjonction de coordination “et” en hémistiche qui accentuent l'impression d'une vie pesante et lourde.


 À la fin du quatrième quatrain au vers 16 nous retrouvons une métaphore « vomissements confus de l'énorme Paris » qui complète la description de la misère des chiffonniers, occupé à ramasser des débris.

L’emploi du terme péjoratif “vomissements” affirme donc que les chiffonniers sont perçus comme des êtres infâmes.

Par ailleurs, la ville de « Paris » est décrite comme un monstre, comme le confirme l'adjectif qualificatif « énorme ».

Ainsi, l'adjectif qualificatif « confus » est associé aux « vomissements », nous pouvons alors dire que « ces gens» sont confondus avec ce qu'ils ramassent; c’est à dire des débris de toutes sortes.

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