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Le roman doit-il détruire les certitudes ?

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Par   •  14 Mars 2022  •  Dissertation  •  942 Mots (4 Pages)  •  1 054 Vues

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Le roman est un genre littéraire protéiforme ; il peut être défini, de façon générale,

comme une œuvre d’imagination proposant au lecteur un récit susceptible de le transporter

vers un « ailleurs », dans un univers plus ou moins éloigné de sa réalité. À son propos

l’écrivain Milan Kundera déclarait, à l’occasion d’un entretien avec Antoine de Gaudemar,

qu’il devait détruire ses certitudes. On pourrait s’interroger sur cette assertion, qui prétend

déterminer sa mission. Qu’est-ce d’abord qu’une « certitude » ? Ce terme peut renvoyer à une

vision du monde propre au lecteur, à sa façon de le modéliser, de le catégoriser ; mais aussi à

des stéréotypes, à des préjugés, à des a priori ; en somme à des croyances politiques,

éthiques, morales ou encore religieuses qu’il tient pour des vérités. Aussi pouvons-nous

mettre en question l’affirmation de Milan Kundera suivant laquelle le genre romanesque

« devrait » mettre à mal nos convictions de lecteurs : peut-il les faire vaciller, voire les

ébranler ? De quelle façon procèderait-il alors, pour nous amener à prendre du recul sur nos

manières de penser ? Mais est-ce pourtant bien sa fonction première que de les mettre à mal ?

Dans une première partie, nous montrerons que le roman est capable de bousculer les

certitudes bien ancrées du lecteur ; dans une deuxième partie, nous mettrons néanmoins en

exergue l’idée selon laquelle il est également susceptible de renforcer ses croyances. Pourtant,

nous nous interrogerons dans notre troisième partie sur la fonction même du roman, qui n’a

pas nécessairement pour objectif de bouleverser de façon radicale ses convictions

personnelles.

2

I) Le roman est capable d’ébranler nos croyances

1) Il peut mettre en question les convictions politiques du lecteur

On peut par exemple songer au roman La Ferme des animaux de George

Orwell (1945) qui propose au lecteur, au moyen d’une fable animalière, une

vision âpre de la Révolution russe ainsi que des régimes soviétiques

susceptible de faire vaciller sa conception de l’Histoire, son idéologie...

2) Le roman peut aussi bouleverser « l’éthique » du lecteur

Le roman est capable de mettre en question sa vision du monde, en touchant

par exemple à des problématiques existentielles. On pourrait ainsi évoquer le

sentiment d’inquiétante étrangeté que nous amène à expérimenter L’Enfant de

sable de Tahar Ben Jelloun (1985), roman qui relate la descente aux enfers

d’un personnage aux prises avec des problématiques de genres et d’identité.

3) Le roman peut ainsi camper des personnages qui incitent le

lecteur à réexaminer ses certitudes

Il est possible de citer Bel-Ami de Guy de Maupassant (1885) : l’histoire du

protagoniste, Georges Duroy, est susceptible d’inciter le lecteur à reconsidérer

sa vision de l’ascension sociale.

 Le roman est de la sorte capable de détruire les convictions inébranlables du lecteur : il

peut mettre en question ses certitudes d’un point de vue politique, éthique ou encore

social en l’incitant, par exemple, à se projeter dans la pensée d’un personnage de

fiction qui ne partage pas sa propre vision du monde.

3

II) Mais le roman peut aussi renforcer nos convictions

1) Le roman est susceptible de nous conforter dans nos certitudes,

d’un point de vue politique

1984 de George Orwell (1949) peut être un exemple

...

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