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Un Roman Doit Il Chercher à Faire Oublier Au Lecteur Que Ses Personnages Sont Fictifs ?

Note de Recherches : Un Roman Doit Il Chercher à Faire Oublier Au Lecteur Que Ses Personnages Sont Fictifs ?. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  12 Mai 2013  •  3 225 Mots (13 Pages)  •  1 596 Vues

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CORRIGE REALISE PAR LA COMMISSION D’ENTENTE

de l’Académie d’Aix- Marseille

Le roman et ses personnages : visions de l’homme et du monde

I. QUESTION : 4 points

Dans leur manière d’introduire les personnages, ces textes cherchent-ils à donner l’illusion du réel ? Justifiez votre réponse.

Remarques préalables :

a) compte tenu de la formulation de la question qui oriente les élèves vers ce qui contribue à donner l’illusion du réel dans les textes, et de la complexité et de l’ambiguïté des textes eux-mêmes, on ne pénalisera pas les candidats

-qui considèrent que la présence du narrateur affichée comme telle dans le texte de Kundera est un effet de réel

- qui, n’ayant pas travaillé sur le nouveau roman, trouvent réaliste le décor du café, dans le texte de Robbe-Grillet

b) on attendra une réponse ordonnée dont on valorisera l’organisation synthétique et les références précises aux textes du corpus

c) on acceptera une présentation texte par texte, mais on valorisera les copies qui auront rapproché les textes A et D ainsi que B et C

Eléments de correction

Eléments attendus et proposition de barème

I. Textes A et D : la présence de l’illusion du réel

- il s’agit d’un préambule narratif : présence d’un narrateur, emploi d’un « je », présence d’une histoire présentée comme réelle (« donner cette histoire », nom de l’auteur texte A ; « les faits que je vais raconter », nom et surnom du personnage principal texte D) : 0,5 point

- précision des dates et des lieux : lieu de découverte et datation du manuscrit (« il y a quarante ans qu’il est écrit », ligne 11, et datation du repas « il y a douze ans » ligne 43 (texte A) ; date de 1917 et allusions à une « affaire » (texte D), ancrage dans un passé présenté comme réel : 0,5 pt

- présence d’un autoportrait (texte A) et d’un portrait (texte D) du personnage principal : 0,5 pt

- éléments d’autobiographie fictive : témoignage réel du narrateur externe et interne dans le texte A, du narrateur dans le texte D (0,5pt)

On valorisera les copies qui auront aussi décelé la présence du lecteur («public » texte A ; « si on me demandait » texte D) et la double présence d’un destinaire (l’amie et le lecteur dans le texte A)

II. Textes B et C : le refus de l’illusion du réel

- l’emploi de termes comme ‘roman’ (que l’on trouve aussi dans le texte A, ligne 59), ‘héroïne’ « l’héroïne de mon roman » (ligne7, texte C) ou ‘personnage’ (ligne 16 du texte B « cette nostalgie a accouché du personnage auquel j’ai donné le nom d’Agnès ») qui renvoient à l’idée d’une construction romanesque et au refus de l’illusion référentielle

(1 pt)

- la réduction du personnage à une simple fonction (le patron) et l’allusion au théâtre : « personnage », « décor » « lumière (qui) s’allume » dans le texte B. Le personnage y est en attente d’une existence propre avant le lever du rideau (0,5 pt)

- l’évocation du processus de la création romanesque, le narrateur étant romancier dans le texte C : il imagine son personnage (« j’imaginai Agnès », ligne 1), s’interroge sur elle et sur son mari («qui est Agnès ? » ligne 10, « qui est le mari ? » lignes 3-4) ; la conçoit progressivement à partir de son imagination « comme moi, elle est couchée » (ligne 2), et de vagues souvenirs « Agnès a surgi d’un geste de la dame sexagénaire, que j’ai vue au bord de la piscine « ( ligne 12) ; et lui donne naissance : emploi du verbe « accoucher » à la ligne 15. (0,5pt)

On valorisera les copies

- qui auront explicité les références à la naissance d’Eve et de Vénus dans le texte C qui symbolisent la Création de la femme dans la Bible et la mythologie antique

- qui auront perçu l’autonomie que commence à prendre le personnage par rapport à son créateur dans le texte C (lignes 8 et 9)

- qui auront perçu la mécanique qui régit les gestes du patron de café dans le texte B

II. COMMENTAIRE LITTERAIRE : texte de Marivaux (texte A), lignes 1 à 41

Eléments de corrigé

I. Un début de roman complexe qui pique la curiosité du lecteur par :

a) le titre Vie de Marianne crée une attente, mais l’apparition du personnage est retardée. Elle n’est mentionnée dans les premières lignes que sous le terme de « femme » (lignes 7 et 17), on ne découvre son nom et son titre de noblesse qu’aux lignes 18 et 19. Le mystère est renforcé par les précautions prises par le narrateur : ligne 9, aucune personne vivante concernée, et lignes 13 et 20 la suppression des noms des deux personnes mortes et de l’amie.

b) la présence de deux narrateurs et de deux entrées en matière qui constituent un effet d’emboîtement

- le narrateur externe explique, dans un récit au passé qui relate un épisode de sa vie personnelle (lignes 1 à 10) comment il a découvert le manuscrit et ce qui l’a décidé à l’imprimer (l’insistance de 2 amis, ligne 9 « n’ont cessé de me dire qu’il fallait le faire imprimer »). Il minimise son rôle, et se présente comme un simple ‘ intermédiaire’ (ligne 15 « car je ne suis point auteur ») puis propose un court résumé qui pourrait correspondre à un paratexte, avec un changement d’énonciation («Passons maintenant à l’histoire. C’est une femme qui raconte sa vie »).

- le narrateur interne prend la parole à la ligne 21 et son intervention présente des parallélismes avec celle du narrateur externe : c’est son amie qui lui suggère de « faire un livre à imprimer » (lignes 22-23) ; elle n’est pas écrivain (ligne 23 « mais je le gâterai si je l’écris » et n’a pas de style (tournure interrogative lignes 23-24,

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