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La servitude volontaire

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Par   •  25 Novembre 2015  •  Dissertation  •  1 923 Mots (8 Pages)  •  1 884 Vues

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Dissertation  La Servitude Volontaire, Etienne de la Boétie

        Étienne de La Boétie est un écrivain et philosophe français du XVIe siècle, appartenant au courant humaniste. Il est issu d’une famille de magistrats, et grandit donc dans un milieu aisé et cultivé. À seulement dix-huit ans, il écrivit le discours qui le rendra célébré : La servitude volontaire, affublé par certains du titre Le contre Un, qu’il écrivit suite aux horreurs commises par les troupes royales à Bordeaux en 1548. Cet ouvrage publié à titre posthume par Montaigne en 1576, qu’il rencontra à l’âge de 23 ans alors qu’il venait d’intégrer le parlement de Bordeaux en tant que conseillé, remet notamment en cause la légitimité des gouvernants, le pouvoir du tyran sur le peuple ainsi que son asservissement.

La Boétie donne de nombreuses images du peuple afin d’exprimer sa thèse, quelle(s) image(s) La Boétie donne-t-il du peuple ?

Nous aborderons en premier lieu la notion de responsabilité du peuple dans sa propre perte et en second lieu, nous déterminerons deux formes de position aux cotés du tyran.

        D’après La Boétie, le peuple est responsable de sa propre situation : appelé la servitude volontaire : « c’est le peuple qui s’asservit, qui se coupe la gorge, qui, ayant le choix ou d’être serf ou d’être libre (…) veut vivre sous l’iniquité, l’oppression et l’injustice, au seul plaisir du tyran » (p.17), il écrit aussi « ce sont les peuples mêmes qui se laissent rudoyer puisqu’en cessant de servir ils en seraient quittes » ce peuple faisant preuve de « lâcheté » n’a pas le courage d’affronter le tyran (p.14) pourtant « il n’est pas besoin de le combattre, il n’est pas besoin de le défaire : il est de soi-même défait, a condition que le pays ne consente à sa servitude. Il ne faut rien lui ôter, mais ne rien lui donner » (p.16). Le peuple est même autodestructeur car il nourrit le tyran d’une certaine façon « vous vous affaiblissez afin de le rendre plus fort et ferme à vous tenir plus courte la bride » (p.20) où l’on trouve la référence au cheval qui souligne la cupidité du peuple. On retrouve aussi cette idée dans la métaphore qu’il utilise pour designer le peuple : le bois « comme le feu d’une petite étincelle devient grand et toujours se renforce et plus il trouve de bois plus il est prêt d’en brûler, et, sans qu’on y mette de l’eau pour l’éteindre, seulement en n’y mettant plus de bois, n’ayant plus rien à consumer il se consume soi-même, et devient sans force aucune et n’est plus feu  (…) » (p.17). Cela démontre également le fait que le tyran a besoin du peuple, de son asservissement, car sans lui il ne peut pas demeuré. Le peuple est autodestructeur car il nourrit le tyran d’une certaine façon « vous vous affaiblissez afin de le rendre plus fort et ferme à vous tenir plus courte la bride » (l.20) où l’on trouve la référence au cheval qui souligne la cupidité du peuple.

De plus La Boétie décrète que l’homme est libre et que cette liberté lui est conférée par la nature « la liberté est naturelle (…) » (p.22) donc que nous ne sommes pas naturellement asservis mais que l’on nous y a contrains, il ajoute que la seule autorité naturelle est celle des parents ou celle dictée par la raison « De l’obéissance que chacun, sans autre avertissement que de son naturel porte à ses père et mère (...). De la raison (…) il y a en notre âme quelque naturelle semence de raison » (p.21). Par conséquent si les hommes ne sont pas soumis naturellement à un tyran c’est l’éducation qui en est responsable : « le naturel, pour bon qu’il soit se perd s’il n’est entretenu, et l’éducation nous fait toujours de ça façon, comment que ce soit, malgré la nature » (p.28). L’homme est donc influençable, et passif cet argument est d’ailleurs présent à travers la métaphore des deux chiens, frères, éduqués de deux façons différentes « (…) l’un engraissé en la cuisine, l’autre accoutumé par les champs au son de la trompe et du huchet. Voulant montrer (…) que les hommes sont tels que l’éducation les fait, il mit les deux chiens en plein marché, et entre eux une soupe et un lièvre : l’un courut au plat et l’autre au lièvre » (p.29). On retrouve également ce point de vu à travers deux autre métaphores utilisant l’arbre fruitier pour désigner le peuple :« les arbres fruitiers qui ont bien tous quelque naturel à part (…) laissent aussitôt porter d’autres fruits étrangers, et non les leurs, selon qu’on les ente »(p.29) et la métaphore des herbes : « Les herbes ont chacune leur propriété, leur naturel et leur singularité, mais toutefois le gel, le temps, le terroir ou la main du jardinier y ajoutent ou augmentent beaucoup d vertu. La plante qu’on a vue à un endroit, on est, ailleurs, incapable de la reconnaître. » (p.29)

C’est donc l’éducation de l’individu, qui définit son comportement, qu’il soit bon, ou mauvais, de plus le peuple soumis, ne cherchera pas à obtenir la liberté, car tout simplement, il ne l’a jamais connu. Cet argument est représenté par deux conceptions du gouvernement qui s’opposent : celle des Spartiates qui ont toujours connu la liberté et celle du Perse qui ne connaît que la soumission : « (…) l’un et l’autre parlaient comme ils avaient été élevés car il ne se pouvait faire que le Perse regret à la liberté, ne l’ayant jamais eue, ni que le Lacédémonien endurât la sujétion, ayant gouté de la liberté » (p.31). Enfin, l’auteur dénonce qu’une fois assujettit un peuple ne peu plus en sortir « Il n’est pas croyable come le peuple, dès lors qu’il est assujetti, tombe si soudain en un tel et si profond oubli de liberté, qu’il n’est pas possible qu’il se réveille pour la ravoir, (…) il a non pas perdu sa liberté mais gagné sa servitude » (p.27) il fait également référence à une maladie mortelle « puisqu’il ne sent plus son mal, cela montre assez que sa maladie est mortelle » (p.20). Outre la rencontre entre le Perse et les deux Spartiates, il utilise également la situation des Cimmériens, pour qui le soleil ne se montre que la moitié de l’année : « s’ils n’avaient pas entendu parler de la clarté, s’ébahirait-on si n’ayant point vu de jour, ils s’accoutumaient aux ténèbres où ils sont nés sans désirer la lumière ? » (p.32)

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