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La princesse de Montpensier

Dissertation : La princesse de Montpensier. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Mai 2020  •  Dissertation  •  2 273 Mots (10 Pages)  •  794 Vues

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Dans le récit de La Princesse de Montpensier, l'amour est une thématique centrale qui tisse peu à peu les fils de l'intrigue. Cet amour est symbolisé par quatre couple de personnages au cœur de l'action : la Princesse et le Duc de Guise, la Princesse et le Duc d'Anjou, la Princesse et le Comte de Chabannes et enfin la Princesse et le Prince de Montpensier. Chacun de ces prétendants présente cependant une personnalité qui lui est propre, un éthos différent, influençant ainsi différemment son rapport avec la Princesse.

Nous nous demanderons alors quelle relation chacun des quatre hommes de la nouvelle entretient avec la Princesse.

Nous verrons alors dans un premier temps comment se présentent ces relations. Dans un second temps, nous verrons quelles en sont les conséquences sur la vie de chacun des personnages. Enfin, nous verrons que ces relations influent également le déroulement du récit.

Le quatuor amoureux présente en effet des caractéristiques différentes selon les personnages.

Le Duc de Guise tombe amoureux de la Princesse dès son plus jeune âge : il n'est en effet âgé que de treize ans. Il est le seul pour qui la Princesse éprouve réciproquement des sentiments et est amené à la fréquenter régulièrement car celle-ci est promise à son frère cadet. Il souhaite dès le départ épouser la Princesse dont il admire la « grande beauté » mais sait pertinemment que cet amour est impossible. Leur relation est également basée sur le trouble amoureux : la passion étant si intense, les deux amants se trouvent souvent désemparés à la vue de l'autre (« Elle distingua encore plus tôt le duc de Guise. Sa vue lui apporta un trouble qui la fit rougir »). Cependant, l'impossibilité de cet amour le mènera à s'éloigner fréquemment de la Princesse, étant alors perçu comme un amant inconstant.

Le Duc d'Anjou, quant à lui, s'amourache uniquement du physique de la Princesse, dès l'instant où il la voit sur la barque et soutient que c'est lui « qui devait être son amant ». Il aime le défi et cherche à tout prix à ce que la Princesse tombe sous son charme. Il est alors présenté comme un courtisan orgueilleux et opiniâtre qui partout où il va tente d'en ressortir vainqueur. Il incarne ainsi la figure du galant, n'arrivant cependant pas à conquérir le cœur de la belle.

Le Comte de Chabannes se démarque des prétendants précédents, se présentant comme un amant fidèle et désintéressé. Il s'attache peu à peu à la Princesse, regardant « avec admiration tant de beauté, d'esprit et de vertu ». Il est également le seul qui parvient à gagner la confiance de la belle, devenant alors son confident. Cette relation rehausse ici parfaitement le lyrisme amoureux avec cette idée de tendresse, chère à la galanterie de l'époque. La Princesse ne ressent à aucun moment de l'attirance pour ce dernier, comme elle a pu le faire pour les autres hommes : elle considère le comte comme son meilleur ami. Le Comte ne profitera jamais de sa proximité avec la Princesse et se place alors au rang d'amant précieux (« S'il ne fut pas maître de son cœur, il le fut de ses actions. Le changement de son âme n'en apporta point dans sa conduite, et personne ne soupçonna son amour. ». Madame de Lafayette oppose ici le cœur et la raison, montrant qu'un caractère raisonnable se construit sur la maîtrise du cœur par la raison.).

La relation entre le Prince et la Princesse est quant à elle plus complexe. En effet, elle naît d'un mariage contraint, qui arrache violemment la Princesse à son amant, le Duc de Guise. Elle se montre alors très réticente à toute forme d'affection envers le Prince tandis que ce dernier tombe petit-à-petit amoureux de la jeune fille. Il est également contraint, dû aux circonstances politiques, de s'absenter pour partir à la guerre, soumettant son amour à la séparation. La Princesse éprouve toutefois de l'admiration ainsi que de l'inquiétude (« la princesse, qui de son côté demeura fort triste des périls où la guerre allait exposer son mari ») pour les nombreux exploits guerriers du Prince, lui donnant alors une image de combattant aguerri et vaillant.

Nous voyons donc que chacun des amants adopte un statut différent, ce qui présente par la suite des conséquences diverses.

En effet, chacun des hommes ne réagit pas de la même façon face aux rapports qu'il entretient avec la Princesse.

Le Duc de Guise goûte en premier lieu à la frustration : son amour pour la Princesse est réduit à une amourette qui doit demeurer secrète, faisant ainsi brûler le Duc d'impatience et d'impulsivité, son amour étant souvent associé au champ lexical de la violence presque hyperbolique (« Le duc de Guise acheva d'en devenir violemment amoureux »). Son inclination étant souvent soumise à des obstacles telle que le mariage de la Princesse avec le Prince de Montpensier (« Il s'emporta avec tant de violence, même en présence du jeune Prince de Montpensier, qu'il en nacquit entre eux une haine qui ne finit qu'avec leur vie. »), Guise fait preuve d'inconstance en préférant se détourner une première fois de la jeune fille. Lorsqu'il la retrouve trois ans plus tard, les sentiments des deux amants semblent inchangés et une passion fulgurante renaît entre eux. Se complaisant dans le rôle d'amant sanguin et impulsif, le Duc contrôle avec difficulté ses émotions, plaçant souvent la Princesse dans des situations d'embarras, notamment lorsqu'il lui déclare sa flamme lors de la visite chez sa sœur. Perdant à nouveau contact avec la Princesse, celle-ci se morfond et ne cesse de penser à lui. Le Duc confirme cependant son inconstance en projetant son mariage avec la marquise de Noirmoutier et en réfutant les avances de la jeune Princesse, plongeant celle-ci dans un immense chagrin (« L'ingratitude du duc de Guise lui fit sentir plus vivement la perte d'un homme dont elle connaissait si bien la fidélité »).

Le Duc d'Anjou se lance quant à lui dans une véritable conquête amoureuse. Il tente par tous les moyens d'attiser les sentiments de la Princesse et prend « un soin extrême » à lui faire connaître ses sentiments « par toutes sortes de soins et de galanteries, se ménageant toutefois à ne lui en pas donner des témoignages trop éclatants, de peur de donner de la jalousie au prince son mari ». Il cherche à discréditer le Duc de Guise, entamant alors un rapport de vengeance avec ce dernier. La Princesse est flattée

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