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La princesse de Cleves - le bal

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Par   •  21 Mars 2022  •  Analyse sectorielle  •  3 454 Mots (14 Pages)  •  331 Vues

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« La Princesse de Clèves » - La scène du bal

Mme de La Fayette

I/ Introduction

« La Princesse de Clèves » est paru en 1678 sans nom d’auteur car le roman est un genre littéraire peu considéré à cette époque. Il remporte un grand succès. C’est un roman assez court considéré comme le premier roman d’analyse psychologique de personnages pris par la passion amoureuse. C’est aussi un roman historique, écrit dans un style réaliste, où le début nous présente la cour d’Henri II.

Mlle de Chartres, après sa présentation à la cour, n’a plus le même statut social : elle est devenue Mme de Clèves et est reçue par les reines. La dauphine, Marie Stuart, épouse du dauphin François II, lui a parlé du duc de Nemours comme de l’homme le plus parfait de la cour. Le bal royal prévu pour les fiançailles de la princesse Claude et du duc de Lorraine va permettre la rencontre de l’héroïne et du fameux duc de Nemours. Cette rencontre va avoir lieu dans un contexte social très important : la princesse a été préparée psychologiquement par la dauphine, toute la cour y assiste, et elle résulte d’interventions royales.

Problématique :        Comment Mme de Lafayette met-elle en scène un coup de foudre

qui posera un problème moral à l’héroïne, et qu’elle n’aura de cesse d’essayer de résoudre dans le reste du roman ?

II/ Plan du passage :

  • Mouvement 1 :        Etat d’esprit de Mme de Clèves avant le bal (L.1 à 5)
  • Mouvement 2 :        Préparatifs de la princesse pour le bal (L.6 à 8 « on admira sa

beauté et sa parure ») 

  • Mouvement 3 :        Arrivée fracassante du duc et intervention du roi (L.8 à 13)
  • Mouvement 4 :        Admiration réciproque des protagonistes, étendue à la cour (L.14

à 25)

  • Mouvement 5 :        Les pièges de la conversation royale (L.26 à 31)

III/ Explication linéaire

1/ Mouvement 1 : Etat d’esprit préalable de Mme de Clèves avant le bal (L.1 à 5)

« Elle avait ouï parler de ce prince ….  Même de l’impatience de la voir. »

- La narratrice veut nous présenter une héroïne déjà bien différente de la débutante du premier portrait car elle subit désormais l’influence de la cour. Ses fréquentations royales, comme la Dauphine, lui permettent de disposer d’informations (comme celles sur le duc de Nemours). Mais, elle n’a pas conscience du conditionnement qu’elle subit et apparaît alors comme un mélange de savoir et d’innocence.

Pendant un moment, le duc était absent de la cour pour mener à bien son projet matrimonial avec Elisabeth d’Angleterre. Mme de Clèves ne connaît donc de lui que sa réputation voir des bruits de couloirs : « Elle avait ouï parler de ce prince à tout le monde ». La tournure « à tout le monde », complément d’agent qui équivaut à « par tout le monde », suggère que la princesse entend ces rumeurs élogieuses au superlatif relatif « comme ce qu’il y avait de mieux fait et de plus agréable à la cour ». Mais ces propos restent assez vagues.

Mais c’est surtout l’influence de la Dauphine et ses interventions appuyées et répétées qui vont avoir de l’effet sur Mme de Clèves : « surtout Mme la Dauphine le lui avait dépeint d’une sorte et lui en avait parlé tant de fois ... », ce qui est mis en valeur par les adverbes « surtout » placé en début de proposition et « tant de fois ».

La Dauphine va faire un portrait du duc très précis, comme le suggère le verbe « dépeindre ».

Ainsi préparée, Mme de Clèves ne peut donc échapper au sentiment qui s’empare d’elle (subordonnée de conséquence) qui, sans être encore de l’amour, et déjà fort : « qu’elle lui avait donné de la curiosité, et même de l’impatience de le voir ». Elle ressent alors déjà des sentiments forts pour le Duc : « curiosité » et « impatience ». Or, à cette époque, on sait que le péché (féminin) commence par la curiosité et que l’impatience est issue de l’Envie qui est un des sept péchés capitaux.

La réputation de M. de Nemours à la cour est donc très flatteuse. En réalité, cette réputation va créer de la pression sur Mme de Clèves, sans même qu’elle ne s’en rende compte, et elle va alors se préparer pour le bal comme si elle allait à un rdv amoureux.

2/ Mouvement 2 : Préparatifs de la princesse pour le bal (L.6 à 8 « on admira sa beauté et sa parure »)

« Elle passa tout le jour … on admira sa beauté et sa parure ; » 

Une fois que la curiosité de Mme de Clèves a été réveillée, le récit romanesque peut se développer. Ceci est souligné par le changement de temps des verbes : on passe du plus-que-parfait (l.1 à 5) qui sert à nous informer des éléments ayant façonné l’état d’esprit de l’héroïne au passé simple, temps ordinaire du récit dès la ligne 6 : « Elle passa tout le jour des fiançailles... ». 

Le premier paragraphe se terminant par le verbe « voir », le récit va maintenant satisfaire l’impatience de la jeune femme.

En effet, la narratrice indique d’abord l’action de la princesse « passa tout le jour ...à se parer » puis donne une explication de cette action « pour se trouver le soir au bal ». On nous apprend que la jeune femme a mis un soin extrême à sa toilette comme le suggèrent les CCT (en bleu).

La répétition de « se parer », « sa parure » à quelques lignes d’intervalle seulement insiste sur son désir de paraître éblouissante. Si l’on tient compte du paragraphe précédent, on peut se demander si Mme de Clèves n’a pas une raison plus profonde que celle d’être élégante au bal : celle de se faire belle pour le duc de Nemours qu’elle ne connaît pas encore mais qu’on dit extrêmement beau. Ainsi, la rencontre s’apparente presque à un rdv amoureux... surtout que l’auteur nous indique plus loin dans le texte que le duc a suivi symétriquement le même rituel de « parure » pour aller au bal.

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