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La Princesse De Clèves , La Scène Du Bal

Note de Recherches : La Princesse De Clèves , La Scène Du Bal. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Mai 2013  •  1 944 Mots (8 Pages)  •  3 191 Vues

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LA PRINCESSE DE CLEVES MADAME DE LAFAYETTE

Texte 3 : « Elle passa tout le jour des fiançailles…le chevalier de Guise » (p71-73, éd de poche)

LA PROBLEMATIQUE : QUEL EST L’INTERET ROMANESQUE DE LA SCENE DU BAL ?

La rencontre entre la princesse de Clèves et M. de Nemours est pour le lecteur un événement attendu, à la fois préparé de longue date dans le récit et retardé par les péripéties romanesques secondaires. Ce qui fait l’intérêt de cet épisode cependant, c’est moins le fait qu’il réunisse enfin les deux personnages les plus en vue de la cour, que le moment où il est inscrit dans le roman : cette rencontre arrive trop tard. L’héroïne est déjà mariée, elle se considère donc hors du champ de la séduction. Si cette scène ne succédait pas à la scène chez le marchand italien où M. de Clèves rencontre Melle de Chartres, ce passage n’aurait pas été empreint du caractère fatal de la passion, car rien n’aurait empêché l’union des deux héros.

I. LE CADRE ET LES CIRCONSTANCES DE LA RENCONTRE

Cette scène de rencontre a lieu lors d’un événement mondain de la plus haute importance, les fiançailles de la seconde fille du roi, Claude de France avec le duc de Lorraine.

1. Un cadre brillant

La scène se passe au Louvre l.2, l’un des lieux de séjour de la cour d’Henri II. C’est donc un endroit où se fait tout ce qu’il y a de mieux ; ainsi le festin est-il qualifié de royal l.2. C’est aussi un lieu où les plus hauts personnages de la cour sont présents. Dans cet extrait, sont cités notamment le roi Henri II, la reine Catherine de Médicis, la reine dauphine Marie Stuart.

C’est donc un cadre brillant qui va accueillir une rencontre extraordinaire.

2. Des circonstances romanesques

 Le bal est le moment privilégié pour une rencontre, moment social par excellence, où l’on va moins pour danser que pour voir et être vu. Le bal est prétexte à une véritable parade : Mme de Clèves passa tout le jour des fiançailles chez elle à se parer l.1. M. de Nemours avait également pris soin de se parer l.9.

 Le roi et les reines soulignent qu’il y a quelque chose de singulier de les voir danser ensemble sans se connaître l.14/15.Ainsi, le fait d’être réunis comme malgré eux sans avoir été présentés, sans se connaître, ce qui est tout à fait contraire aux usages de la cour, donne également à cette scène une dimension de mystère romanesque. D’ailleurs, le chevalier de Guise qualifie cette rencontre d’aventure qui avait quelque chose de galant et d’extraordinaire, l.34/35.

Le bal et ses rebondissements servent d’écrin à une rencontre présentée comme idéale.

3. La rencontre est une grande mise en scène

Le déroulement de la rencontre a un caractère très théâtral, dans une succession d’actions et de retournements de situation :

 Mme de Clèves danse

 On entend le bruit d’une arrivée

 Mme de Clèves cherche un autre cavalier. Le roi lui crie de prendre celui qui arrivait

 Elle se tourne et voit M. de Nemours.

 Ils dansent ensemble

 Ils se dirigent vers le roi

 Ils ne se parlent pas mais s’adressent tous deux à la reine dauphine qui leur sert de médiateur

 Le bal continue

Ainsi, les circonstances de cette rencontre sont extrêmement détaillées et réfère à la scène un caractère théâtral.

CCL I. C’est une cour ordonnée autour des personnes royales qui assistent à la rencontre entre le duc de Nemours et la princesse de Clèves. Jusqu’alors cette princesse y évoluait avec une certaine aisance. Dans ce passage, elle découvre la nécessité de la dissimulation : « Je vous assure […] que je ne devine pas si bien que vous pensez », l.22/23. L’arrivée de M. de Nemours va donc être ressentie par la princesse de Clèves comme la rupture d’un ordre, dont elle ne veut rien laisser paraître aux yeux de la cour.

II. LE COUP DE FOUDRE

Dans l’espace clos où se déroule la rencontre, les regards et les points de vue déterminent la nature de la relation qui va lier le deux protagonistes.

1. Le champ lexical du regard

Souvenir de l’esthétique précieuse, le regard précède la parole dans le langage amoureux et révèle avant elle, et bien mieux, la puissance de l’amour. D’où les nombreuses occurrences du verbe voir (9) et yeux (2). Contrairement à la scène chez le bijoutier pendant laquelle le prince de Clèves devient amoureux de Melle de Chartres, il y a ici un véritable échange des regards, donc des sentiments.

C’est Mme de Clèves qui voit la première : elle cherchait des yeux quelqu’un l.5, elle vit un homme qu’elle crut d’abord ne pouvoir être que M. de Nemours, l.6, il était difficile de n’être pas surprise de la voir quand on ne l’avait jamais vu, l.8

La symétrie de l’effet produit sur M. de Nemours est marquée par l’adverbe aussi : mais il était difficile aussi de voir Mme de Clèves pour la première fois sans avoir un grand étonnement, l.10. L’amour naît donc du regard et est révélé par lui.

De même le chevalier de Guise devine les sentiments de la princesse en la regardant, soit qu’il eût paru quelque trouble sur son visage ou que la jalousie fît voir, l.31/32 et il pense qu’elle a été touchée de la vue de ce prince, l.32/33. [Le verbe toucher a un sens très fort au XVII ème siècle= frapper, émouvoir, atteindre, blesser mais aussi inspirer de l’amour]. On notera également qu’il n’y a aucun échange de paroles entre les personnages et que le roi et les reines les appellent aussitôt sans leur donner le loisir de ne parler à personne, l.15. L’échange de paroles sera d’ailleurs quasi inexistant entre les deux personnages durant tout le roman avant la scène de rupture.

2. Les points de vue

Le jeu des regards est complexe dans cette scène car les points de vue changent à plusieurs reprises. On suit d’abord le regard de Mme

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