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Guillaume Apollinaire,« Mai »

Commentaire de texte : Guillaume Apollinaire,« Mai ». Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Novembre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 544 Mots (7 Pages)  •  480 Vues

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Texte d'oral 3 : Guillaume Apollinaire,« Mai »

Introduction

Publié en 1913 Alcools est un recueil très autobiographique par bien des aspects. Ainsi le cycle des« Rhénanes »1est-il constitué de neuf poèmes inspirés à Apollinaire par son séjour en Rhénanie

comme  précepteur  d'une  jeune  fille  aisée,  séjour  au  cours  duquel  il  eut  une  lia~so~  avec  la  ..  

gouvernante Annie Playden qui finit par le rejeter. Ces neuf poèmes ont pour fil directeur le Rhin avec ses paysages, sa mythologie son atmosphère et ses personnages pittoresques.

Le  poème«  Mai  »  est  composé  de  trois  quatrains  et  d'un  quintil  en  alexandrins  aux  rimes  .  

embrassées. Ce poème, qui suit « Nuit Rhénane », nous introduit dans un paysage des bords du Rhin que le poète longe sur une barque voguant sur le fleuve.

Projet de lecture : comment le poète exprime-t-il sa souffrance amoureuse dans la description de ce qu'il voit depuis son embarcation ?

Ainsi, après avoir étudié la complainte de l'amour perdu dans les deux premiers quatrains, nous verrons comment le quintil peint un tableau à la fois pittoresque et pathétique. Pour finir, nous aborderons la mélancolie de la fuite du temps dans le dernier quatrain.

1.  Une  complainte  de  l'amour  perdu  (vers  1  à  8)  

Strophe 1

La première strophe s'ouvre sur une répétition, « Le mai le joli mai >> (sans compter le titre), au rythme alerte : sur un seul hémistiche, le rythme 2+4 crée un élan et ressemble au rythme d'une ritournelle ou d'une comptine.

Les thématiques annoncées semblent tout à fait légères : une promenade en bateau au printemps, le mois de mai est qualifié de « joli », terme léger et positif, et dès le deuxième vers Ies « Dames »apparaissent.Ce terme évoque des femmes d'une catégorie sociale aisée, et ancre le poème dans une réminiscence des dames du Moyen Âge.

Et pourtant, dès le troisième vers, cette tonalité heureuse se fane. Alors que l'adresse du poète aux dames en question, « Vous êtes si jolies », poursuit le thème de l'amour et de la séduction, le « mais » très fortement adversatif et accentué par sa position juste après la césure rompt cette illusion. Le lexique se fait alors plus sombre:« s'éloigne»,« pleurer»,« se figeaient en arrière», jusqu'aux« pétales flétris» tout à fait antinomiques avec la saison des floraisons.

Ici, Apollinaire renouvelle le motif de la « reverdie », genre poétique du Moyen-Âge, en l'inversant : le cadre de la reverdie, bien présent au début du poème ( le mois de mai appartient aux éléments de décor traditionnels de ce genre poétique. Le terme de «verger» s'ancre lui aussi dans la poésie médiévale, en rappelant les« vergers courtois }>, lieux idylliques propices aux amours naissantes. Enfin, comme dans la reverdie traditionnelle le thème de l'amour est immédiat) est inversé: l'emploi du passé composé renvoie en effet cette femme dans un temps révolu, et, par l'intensif« tant », on comprend que les regrets du poète sont au cœur de ce poème.

Strophe 2

Dans le deuxième quatrain, la description des vergers se mêle à celle de la femme aimée. Elle est assez sombre : les vergers« se figeaient en arrière ». L'immobilité et le renvoi à ce qui est passé annoncent tous deux la mort.

De la même manière, les pétales sont« tombés» et « flétris », comme si ce printemps était déjà arrivé en automne, saison de la mélancolie et du deuil dans Alcools. La femme est décrite par la métaphore des pétales de cerisiers qui, par leur forme oblongue et leur couleur blanche, rappellent au poète les« ongles» de la femme aimée, avant d'être associés, par leur caractère « flétris » cette fois, à ses « paupières ».

De la femme, Apollinaire ne décrit donc que des éléments peu positifs: une certaine violence peut émerger de la vision des« ongles », durs et pointus, et les yeux« flétris» comme les pétales sont des yeux battus, cernés, des paupières tombantes. Sous ces deux images se dévoile la souffrance du poète rejeté par celle qu'il aime. Sans doute est-ce elle, qui a « fait pleurer les saules riverains », dans cette question rhétorique fondée sur un jeu de mots qui en accentue paradoxalement la dureté.

Il.  L'irruption  d'un  pittoresque  pathétique  (vers  9  à  13)  

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