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Faut-il s’identifier à un personnage pour être captivé par un roman ?

Dissertation : Faut-il s’identifier à un personnage pour être captivé par un roman ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Octobre 2017  •  Dissertation  •  1 663 Mots (7 Pages)  •  2 319 Vues

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Exemple plan dialectique + corrigé dissertation :

        Le personnage de roman doit-il être un modèle pour le lecteur ?

Les termes du sujet : préciser dans l’introduction le sens du mot modèle 

  • Ce qui sert d’objet d’imitation pour reproduire qq chose = exemple à suivre
  • Personne, fait, objet, possédant au plus haut point certaines qualités ou caractéristiques qui en font le représentant d’une catégorie = type

Le sujet présuppose que le personnage de  roman doit apporter des valeurs morales au lecteur, il n’admet pas de héros « moyens » ou « médiocres » (= sans éclat)

La position de la problématique : se demander si la littérature a un impératif (doit-il) moral. Le personnage de roman peut-il être immoral ? le lecteur s’identifiera-t-il à lui ? faut-il lui offrir des modèle ou des contre-modèle ?

Il convient de suivre ici un plan dialectique (thèse- antithèse (limite de la thèse) – dépassement de la thèse) :

  1. Le roman a besoin de héros exceptionnels : pour servir de modèle au lecteur

  • Des personnages au destin exceptionnel qui illustrent des rêves et des idéaux:
  • Ulysse, héros de l’Odyssée d’Homère (VII s avant JC): détermination, courage, bravoure… qualité présentée par le héros pour rentrer sur son île natale (Ithaque) où sa femme Pénélope l’attend.
  • Les romans médiévaux (XIIe XIIIe s) : les chevaliers vaillants aux grandes qualités morales (bravoure, courage, fidélité à son seigneur et à sa dame, courtoisie…)
  • Des personnages vertueux qui transmettent un enseignement moral au lecteur  (personnalité hors du commun):
  • La Princesse de Clèves,  héroïne du roman éponyme de Mme de La Fayette (1678) : est une femme si vertueuse qu’elle ne peut être qu’admirée. Elle est certes victime de sa passion mais sa conduite (guidée avant tout par la réputation et les devoirs) demeure exemplaire. Le but étant de donner un modèle à suivre aux jeunes filles de la cour.
  • Giono, Le Hussard sur le toit (1951) : Angelo et Pauline sont deux personnages hors-normes qui cherchent à vivre selon un code moral élevé alors qu’ils traversent la Provence dévastée par le choléra. Ils sont confrontés à une humanité qui a perdu toute valeur morale (peur, violence, cupidité).
  • Des personnages au parcours moral exemplaire (parcours initiatique)
  • Camus, La Peste (1947), le Docteur Rieux apparait comme un modèle : sa détermination à combattre la peste (métaphore du mal) ne l’empêche ni de douter ni d’être découragé. Il reste humain aux yeux du lecteur même si sa résolution ne faiblit jamais. Camus écrit un roman optimiste qui célèbre la résistance humaine face au mal.
  • Le roman peut aussi devenir l’histoire d’une rédemption (= rachat) : Victor Hugo, Les Misérables (1862) : le parcours de Jean Valjean se veut exemplaire : progrès moral, ascension sociale, dévouement aux autres.

L’emploi de personnages exceptionnel, vertueux semble incontournable pour donner son sens au roman. Cependant de nombreux auteurs n’ont pas hésité à mettre en scène des antihéros, personnages médiocres (= banals, sans éclat) (particulièrement depuis le XIXe)

  1. Pourtant certains personnages sont médiocres
  • Evoquer des héros négatifs, comme repoussoirs  (= contre-modèle qu’on ne veut pas épouser)
  • Immoralité des personnages dans Manon Lescaut , Abbé Prévost (1753) : histoire du chevalier de Grieux et de Manon est l’exemple des égarements où conduit la passion et le lecteur cherche ainsi à détourner les lecteurs de ces vices.
  •  Laclos, Les Liaisons dangereux (1782) : présente 2 personnages manipulateurs et libertins qui s’amusent à pervertir d’autres personnages innocents ou vertueux. A travers ces deux personnages immoraux, Laclos affirme que son roman doit combattre l’ignorance des jeunes filles et d’ailleurs à la fin du roman, les deux personnages mauvais sont punis.
  • Evoquer des personnages avec des failles mais aussi plus proches de l’homme
  • Tchen, un des personnages principaux de La Condition humaine de Malraux (1933) : c’est un assassin mais il se bat pour un idéal. Pourtant il doute sur le bien-fondé de ses actes.
  • Meursault, dans L’Etranger de Camus ( 1942) est un personnage auquel le lecteur a du mal à s’identifier. Il subit sa vie sans éprouver la moindre émotion, pourtant à l’instant où il tue un homme, une prise de conscience s’opère en lui et même s’il finit sur l’échafaud, Meursault va vers l’affirmation de lui-même et la revendication de ses actes.

 

  • Evoquer des personnages immoraux pour dire l’immoralité
  • Sade dans Justine ou les malheurs de la vertu (1791) : présente dans son œuvre le triomphe du vice sur la vertu (victime de ses sacrifices) : sur son chemine, Justine se voit proposer le choix du bien ou du mal. Elle choisit toujours le bien et le respect de l’autre et s’en trouve invariablement punie tandis que le mal prospère. C’est bien à cause de ses bonnes actions qu’elle vit l’enfer (séquestration, viol, sévices sexuels…). Sade semble nous dire que le mal fait partie intégrante de la vie et qu’il est vain de passer sa vie à le combattre.
  • Nabokov, Lolita, (1955) : le narrateur pédophile raconte sa propre histoire.
  • Jonathan Littell dans Les Bienveillantes (2006) donne la parole à un officier SS qui participe à toutes les opérations liées à l’extermination des juifs.

Romans qui laissent souvent un certain malaise car avec l’emploi de la première personne ils donnent l’impression au lecteur d’être complice.  

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