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Faut-il s’identifier à un personnage pour être captivé par un roman ?

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Par   •  7 Mai 2017  •  Dissertation  •  3 171 Mots (13 Pages)  •  6 236 Vues

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Les écritures romanesques, apparues au XIIème siècle, reposent avant tout sur l’art de la fiction, destinée à captiver le lecteur. Les auteurs de ces œuvres littéraires peuvent, tantôt s’inspirer de la réalité comme dans les romans naturalistes de Zola, ou tantôt représenter un monde davantage basé sur l’abstraction et l’idéalisation, tels les romans de chevaleries, de Chrétiens de Troyes notamment. Rédigées d’abord dans un langage populaire, le roman, d’où le nom de ce genre littéraire, ce n’est que dans un second temps que les œuvres romanesques ont acquis la connotation de « récit de fiction ». Le célèbre écrivain et philosophe des lumières, d’Alembert, affirme : « Malheur à tout roman que le lecteur n’est pas pressé d’achever ». Il en convient que les romanciers doivent rendre leurs œuvres les plus attrayantes possibles afin que les lecteurs puissent jouir et savourer pleinement de la beauté de cet art littéraire. Les personnages représentent de véritables piliers pour les auteurs, c’est grâce à eux que les lecteurs vont pouvoir s’immerger au plus profond de la fiction et de percevoir pleinement la signification de l’œuvre. Or, nous pouvons nous demander, faut-il s’identifier à un personnage pour être captivé par un roman ? Ainsi, est-il nécessaire que le lecteur se reconnaisse dans un personnage d’œuvre romanesque pour qu’il en soit fasciné ? Tout d’abord, il est naturel que l’identification au personnage de roman facilite la dynamique de la lecture. Mais nous verrons pourquoi les œuvres racontant l’histoire de personnage qui ne nous ressemble pas sont tout de même passionnantes. Enfin, nous montrerons d’autres facteurs influençant la dynamique de la lecture.

Dans un premier temps, l’identification à un personnage favorise l’intérêt porté par le lecteur vis-à-vis du roman.

Tout d’abord, le personnage d’un roman peut être en quelque sortes, le reflet du lecteur, tout comme l’affirmait Stendhal : « Un roman, c’est un miroir que l’on promène le long d’un chemin ». Il reflète ainsi des valeurs communes aux deux entités. Il semble souhaitable que le lecteur puisse s’identifier à un être, si on considère le personnage de roman comme étant un être à part entière. Le personnage résonne ainsi comme étant la figure dans laquelle on se reconnait vraiment. Ces protagonistes peuvent également se trouver dans des situations moins confortables, plus inconvenantes que le lecteur, tels des problèmes d’argent, d’amour, ou encore des difficultés liées à une relation familiale compliquée, un état de malheur et de désespoir en général. Le lecteur peut parfois ainsi se rendre compte de la misère vécue au quotidien par d’autres personnes et relativiser. Il peut également adopter une vision plus optimiste, se disant que la situation d’autres personnages est bien pire. L’envie que portera ce dernier face à l’intrigue du roman deviendra ainsi d’autant plus importante, puisque le lecteur portera une attention toute particulière et singulière à l’égard du personnage du roman. Cette identification à un personnage étant semblable, voire même parfois inférieur, elle s’effectue généralement par les lecteurs dans les œuvres réalistes et naturalistes. Les personnages, alors antihéros, semblent provenir tout droit de la réalité, ils font ainsi écho à des situations que l’on peut comprendre, ou que l’on a même déjà peut-être vécues, surmontées. C’est pourquoi l’auteur réaliste Gustave Flaubert prêche une représentation fidèle de la vie notamment dans son œuvre, Madame Bovary. Il y raconte la vie de province d’une jeune femme noble Emma Bovary, qui jusqu’à son mariage idéalisait l’amour. Déçue par son mari, médecin médiocre de province, elle se résout à voir des amants, qui ne la rendent pas plus heureuse, même la naissance de ses enfants ne la charmera pas. Désespérée par la vie, et croulant sous les dettes, Emma se mettra fin et succombera de manière pathétique, finalement, à l’image de sa vie. Les lecteurs, en particulier le public féminin, peut ainsi se reconnaître dans le destin tragique de Madame Bovary. Que ce soit à l’époque de l’apparition du roman ou encore aujourd’hui, combien de femmes sont-elles lassées par leur existence minable ? Les lecteurs, en s’identifiant à Madame Bovary, sont captivés par le roman, ils désirent connaître le déroulement de son existence et peuvent ainsi se rendre compte que leur vie est plus confortable qu’ils ne le pensaient.

Ensuite, il est vrai aussi que les personnages peuvent être idéalisés, leur vie est parfois trop parfaite pour que l’on puisse suggérer qu’elle soit vraie. Le lecteur s’identifie dans un personnage qui ne lui est pas semblable, puisque ce dernier est son reflet élevé à la perfection. C’est ainsi que le héros devient un véritable modèle, un guide pour le lecteur. On éprouve ainsi de la reconnaissance dans un être supérieur à nous, qui nous fait rêver, voire même fantasmer. Le personnage devient une figure exemplaire, exaltante, que l’on aimerait un jour pouvoir égaler. La notion de héros prend alors tout son sens pour le lecteur, « personne qui se distingue par sa bravoure, ses mérites exceptionnels ». Cette idéalisation permanente du héros romanesque et notamment présente dans les œuvres de chevaleries ou encore dans les trois mousquetaires, d’Alexandre Dumas. D’abord publié en feuilleton, ce roman raconte en réalité le récit de quatre mousquetaires, Aramis, Athos, Porthos, rejoints par un jeune homme, véritable héros du livre, d’Artagnan. Ces mousquetaires sont braves, prêts à se battre jusqu’à ce que le sang coule, voire même jusqu’à ce que la mort s’en suive. Ils lutteront sans cesse afin de défendre et de protéger qu’une seule chose, leurs valeurs. N’ayant peur de rien ils sont respectueux, vaillants, virils. Tel un phare guiderait les bateaux prêts des côtes, ces quatre mousquetaires ont pour but de guider le lecteur et de susciter l’admiration. Le lecteur voit en ces personnages un véritable objectif à atteindre, un achèvement à réaliser. Ce dernier ne peut ainsi qu’être conquit par ces mousquetaires idéaux, il désire ainsi profondément les suivre aux cours de leurs aventures. Nous sommes ainsi captivés par le roman, d’autant plus que certaines réactions, idéales, des mousquetaires face à certains problèmes pourraient nous guider dans la vie réelle, constituant ainsi un véritable repère. Nous avons constaté qu’une identification dans le personnage d’un roman pouvait favoriser la dynamique de lecture, et ainsi captiver d’avantage lecteur, mais faut-il pour autant en conclure que toutes les œuvres dans lesquelles le lecteur ne peut pas s’identifier

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