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Discours de la servitude volontaire de la Boétie

Fiche : Discours de la servitude volontaire de la Boétie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Mars 2018  •  Fiche  •  1 636 Mots (7 Pages)  •  1 236 Vues

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Discours de la servitude volontaire

Introduction

La Boétie écrit Discours de la servitude volontaire en 1547, alors qu'il n'a que 18 ans. L'année 1547 est une année de transition François ler, qui avait entrepris une œuvre de centralisation monarchique, meurt et Henri Il prend le pouvoir.

A travers son Discours sur la servitude volontaire, La Boétie souhaite envoyer des recommandations à ce nouveau Prince pour l'engager à une conception nouvelle de la monarchie.

Questions possibles sur Discours de la servitude volontaire à l'oral de français

En quoi ce texte relève-t-il du courant humaniste ?

Discours de la servitude volontaire est-il un texte antimonarchique ?

Comment pourrait-on définir la philosophie politique de La Boétie ?

Dans quel but La Boétie utilise-t-il la rhétorique dans ce texte ?

Que reproche La Boétie à la monarchie et que prône-t-il?

I - Un réquisitoire contre la monarchie

La Boétie fait un véritable réquisitoire contre la monarchie qu'il juge injuste et confiscatoire. Le monarque est un voleur (A) et la monarchie une tragédie (B).

(NB un réquisitoire est un discours accusateur tenu par le procureur dans le cadre d'un procès)

A - Le monarque, un voleur

Dans Discours de la servitude volontaire, le roi est déprécié.

.Le roi, qui est censé être un être exceptionnel, n'est mentionné quà travers des pronoms démonstratifs sans être nommé ou spécifié « celui-la » « celui pour qui... et pour la grandeur duquel »

.Son corps, considéré comme sacré au 16ème siècle, est ramene à un corps quelconque à travers le registre réaliste « deux yeux, deux mains, un corps »

.Ce vocabulaire surprend car à cette époque, seul le registre épique est toléré pour évoquer le roi et ce dernier ne peut être comparé qu'à des étres mythologiques. Or ici, le registre est réaliste et le roi est diminué à travers une tournure restrictive « Ce maître n'a pourtant que »

.La périphrase « ce maître » a est elle aussi dépréciative car elle ramène le roi à une fonction un métier alors que ce statut relève normalement de l'élection divine

.Mais La Boétie va encore plus loin il dresse du roi le portrait d'un voleur

.Le champ lexical du vol est très présent « pauvres gens misérables », « enlever sous vos yeux », « piller », « dépouiller », « rien n'est plus à vous », « la moitié de vos biens », « larron qui vous pille », « ses pilleries »

.Ce champ lexical du vol est mis en valeur par la démultiplication de l'adjectif possessif de la deuxième personne du pluriel qui marque la propriété : « votre revenu », « vos champs », « vos maisons », « vos ancêtres », « vos biens », « vos familles », « vos vies »

.Ces propriétés sont évoquées à travers une gradation : le Roi confisque les biens de son peuple à travers l’impôt ( « vos revenus » ), mais il vole aussi des biens immatériels comme la vie ( « vos vies » )

.Ce texte s'apparente donc bien à un procès dans lequel La Boétie accuse le roi

.On retrouve d'ailleurs dans le texte une rhétorique judiciaire, comme par exemple le rythme ternaire suivi d'un rythme binaire au début du texte : « Pauvres gens misérables, peuples insensés, nations opiniâtres à votre mal (1) et aveugles à votre bien (2)! »

Le rythme ternaire est un crescendo classique dans la rhétorique judiciaire partant des individus pour s'élargir aux nations

Le rythme binaire met en balance le mal et le bien comme le ferait un juge

B- La monarchie, une tragédie

.Dans ce texte, le registre pathétique est très présent à travers notamment le champ lexical du malheur : « dégâts » « malheur » « ruine » « mort » « détruire » « indignités »

.Les déterminants démonstratifs rendent encore plus présents et réels les éléments pathétiques : « ces dégâts, ces malheurs, cette ruine »

.Si quelques termes caractérisent le peuple de façon épique ( « courageusement », « grandeur », « vous offrir vous-mêmes à la mort »), ils sont déconstruits par le terme « boucherie » qui souligne qu'il s'agit d'un héroïsme inutile dont le roi est ( « indigne pour qu'il les mène à la guerre, à la boucherie » )

.Mais le plus tragique réside dans le fait que c'est le peuple lui-même qui est à l'origine de cette souffrance. C'est ce que montre l'analyse grammaticale des pronoms personnels « vous » :

- « Ce qu'il a de plus, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire »

- « Quel mal pourrait-il vous faire, si vous n'étiez les receleurs du lamon qui vous pille, les complices du meurtrier qui vous tue et les traîtres de vous- mêmes »

.Dans ces phrases, le pronom « vous » est tantôt sujet tantôt objet. Cette alternance souligne que le peuple est à la fois sujet et objet de son malheur ll s'enferme lui-même dans une circularité tragique - celle de la servitude volontaire.

Transition : Ce réquisitoire contre la monarchie s'inspire aussi de la rhétorique du sermon ( = des prédications réalisées au cours de la messe)

II - Un sermon

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