Discours de la servitude volontaire, La Boétie

Fiche : Discours de la servitude volontaire, La Boétie

Présentation :

Etienne de La Boétie (1530-1563) :

• Université d’Orléans
• Conseiller au Parlement de Bordeaux
• Grand ami de Montaigne : « il écrivit [ce discours] par manière d’essai, en sa première jeunesse, à l’honneur de la liberté, contre les tyrans »

Son œuvre et le Discours :

• Date de l’écriture incertaine ; il a écrit son Discours à l’âge de 16 ou 18 ans mais semble avoir été corrigé plus tard par lui-même.

Discours de la servitude volontaire :

• Une œuvre politico-philosophique
• Pionner de son temps ; une nouvelle pensée politique : ces idées sont reprises plus tard, après le massacre de la Saint Barthélémy, la Révolution… il instaure les prémices de la révolution
• Une inspiration antique est omniprésente, « tout est romain » dans le Discours
• Une œuvre oratoire comme celle de Cicéron, un pur exercice de rhétorique
• Un écrit de circonstance ? : sans doute à cause de l’affaire des gabelles (même s’il n’y a aucune allusion dans le Discours) ; pour réagir à Le Prince de Machiavel ? ; La Boétie dépasse l’actualité de son temps

Analyse du Discours de la servitude volontaire :

• Dénonce la maladie dont souffre son pays (comme Machiavel ou Thomas More)
• Des peuples dans l’état de servitude : il chercher à comprendre pourquoi un peuple préfère rester sous le joug d’un tyran. I) étude de la nature humaine II) causes de la servitude
• Théorie de la nature humaine : a. les leçons des parents sont indispensables à la formation de notre condition humaine (-> que chacun est différent) Importance de l’éducation pour les humanistes ! b. l’homme est naturellement raisonnable -> association des hommes c. l’homme est naturellement libre
• Causes de la servitude : il s’appuie sur le postulat de la conscience d’humanité qui permet de se démarquer de l’époque féodale = l’autorité de l’Etat n’est pas une domination. 1) la dé-naturation des gouvernés : perte de lucidité et du sens de l’effort : à cause de la coutume et de l’habitude ! 2) la dé-naturation des gouvernants : ils dénaturent l’autorité souveraine, au lieu de gouverner, ils se veulent le maître !
• « il tient le pli que la nourriture lui donne » p130
• Effets de la servitude volontaire : les tyrans se perdent eux-mêmes entraînant avec eux la pyramide sociale dans la servitude voire la dévotion, de plus l’Unique est voué à la mort…

• Le souffle de la liberté : on dégage 3 articles fondamentaux de sa morale politique : I) pax et lex II) l’institution conceptualiste III) raison et liberté
• Pax et Lex = paix et justice : ne défend pas la thèse du citoyen contre l’Etat (pas de tyrannicide qui n’empêche pas d’autre tyran de prendre la place…) le moyen est d’user la justice qui se trouve dans la paix ! La paix est dans l’égalité : d’où le besoin de réformer.
• Institution conceptualiste : le prince est lié au peuple, donc si le peuple ignore le prince il se retrouve seul (le pouvoir du prince s’est le peuple !) : on parle ici de l’idée du contrat social, le gouvernant et les gouvernés doivent remplir ses devoirs
• Liberté et raison : le devoir de l’homme est de sauvegarder sa condition humaine ! « nous ne sommes pas nés seulement en possession de notre franchise mais aussi avec affection de la défendre »

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