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Commentaire "descente aux enfers de Fantine" HUGO, Les Misérables

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Par   •  26 Septembre 2018  •  Commentaire de texte  •  2 329 Mots (10 Pages)  •  6 371 Vues

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[Introduction générale]

        Dans son œuvre, Victor Hugo a mis sa plume au service de la dénonciation de la misère, notamment en retraçant le parcours de plusieurs « misérables » comme Jean Valjean, Fantine, Cosette et Gavroche. Dans ce roman éponyme publié en 1862, il retrace en particulier la longue descente aux Enfers de Fantine, une femme du peuple, qui se bat pour subsister et assurer un avenir à sa fille, Cosette. Dans l'extrait que nous étudions, Fantine, qui a perdu son poste à l'usine, vient de vendre ses cheveux et ses dents parce qu'elle doit de l'argent à un couple d'aubergistes malhonnêtes, qui, loin de s'occuper de sa fille, la maltraite. Elle finit par décider de se prostituer pour rembourser ses dettes. Comment Victor Hugo dénonce-t-il le sort des femmes du peuple au XIXème siècle à travers la déchéance physique et morale de Fantine ? Dans un premier temps, nous étudierons la description réaliste de la misère des femmes du peuple au siècle d'Hugo. Puis, nous verrons que cet extrait est dominé par le registre pathétique dans le but d'émouvoir le lecteur. Enfin, nous montrerons que Fantine est une mère et une femme victime de la société tout entière.

[Premier axe d'étude : Une description réaliste de la misère des femmes du peuple au XIXème siècle] 

        En premier lieu, nous allons voir en quoi Hugo propose, dans cet extrait, une description réaliste de la misère des femmes du peuple au XIXème siècle. Tout d'abord, nous allons étudier la misère matérielle de Fantine puis sa déchéance physique et morale. Enfin, nous verrons qu'Hugo nous montre que la société est obnubilée par l'argent et cruelle envers les plus démunis.

        Fantine vit dans la misère ; c'est ce que nous montre Hugo en plantant le décor de son cadre de vie : les mots péjoratifs « cellule » (l.13), « mansarde », « galetas » (l.14), « loque » (l.16) et « chaise dépaillée » (l.17), qui appartiennent au champ lexical de la misère, soulignent la pauvreté de l'habitation de la jeune femme. De même, la répétition des déterminants singuliers dans les lignes 16-17 (« une loque », « un matelas à terre » et « une chaise dépaillée ») met en évidence le vide du logement de Fantine, qui sera rappelé par la proposition relative « Le fripier, qui avait repris presque tous les meubles » (l.31). Les termes « fermée » (l.14) et « loquée » font d'ailleurs penser à une prison. La mention du pot à eau qui « gelait l'hiver » (l.19) et était « marqu[é] par des cercles de glace » (l.19-20) insiste sur le froid extrême qu'il fait dans la mansarde de Fantine, très mal isolée. Hugo évoque également les vêtements de Fantine à l'aide d'adjectifs, de participes passés et de verbes péjoratifs tels que « sales » (l.21) à propos de ses « bonnets », « vieux et usé » (l.23) pour « son corset », « s'usaient » (l.22) pour les talons de « ses bas » ou encore « se déchiraient » (l.23) pour ses « morceaux de calicot » : ils mettent en évidence la vétusté de ses tenues. Le dénuement de Fantine ne s'arrête donc pas à son lieu de vie mais est visible sur elle-même.

        Cette misère est également physique et morale. L'emploi du plus-que-parfait « avait perdu » et du passé simple « perdit » (l.20) montre qu'il s'agit d'actions révolues : Fantine a tout perdu, non seulement sa beauté et sa jeunesse mais aussi sa féminité avec le terme « coquetterie » (l.20). En effet, Hugo énumère plusieurs détails horribles de son visage au début du texte : son « sourire sanglant » (l.8), sa « salive rougeâtre » (l.9) ou encore le « trou noir de sa bouche » (l.9) à cause des « deux dents arrachées » (l.10). Ils donnent à voir la laideur de Fantine qui était une jolie femme au début du roman. Le fait qu'elle jette son miroir est d'ailleurs symbolique (l.13) : cela prouve qu'elle renonce à faire attention à son visage. De plus, l'hyperbole « la veille »/ « dix ans » (l.1) montre que Fantine a perdu sa jeunesse très rapidement (en un jour !) et la paronomase (c'est-à-dire le rapprochement entre deux mots phonétiquement voisins) « veille »/ « vieilli » (l.1) met en évidence l'accélération de cette chute, à partir du moment où elle vend ses dents pour sauver sa fille. La répétition de la négation « ne... plus » dans les expressions « Elle n'avait plus de lit » (l.16) et « elle ne raccommodait plus » (l.21) montre également que sa situation ne cesse de s'aggraver. La métaphore du « rosier […] desséché dans un coin, oublié » (l.17-18) permet à Hugo d'opérer un discret rapprochement entre la plante et la déchéance de Fantine. Enfin, elle perd toute dignité lorsqu'elle décide de se prostituer ; action désignée par les expressions « vendons le reste » (l.38) et « fille publique » (l.39).

        Enfin, l'omniprésence du champ lexical de l'argent dans le récit, constitué des expressions « deux napoléons » (l.5), « une fortune » (l.6), « ces louis d'or » (l.6), « les quarante francs » (l.11), « l'argent » (l.12), « les prix » (l.29), « neuf sous » employé à deux reprises (l.30), « cent francs » (l.34 et 37) et « cent sous » (l.37), met en évidence une des caractéristiques essentielles de la réalité socio-économique de l'époque de Victor Hugo : l'importance de l'argent. En effet, au XIXème siècle, l'économie est florissante pour les bourgeois mais laisse en marge une partie du peuple, exploitée, qui sombre dans la misère, à l'image de Fantine.

        Par conséquent, nous avons montré qu'Hugo, dans cet extrait, dresse un tableau réaliste de la misère des femmes du peuple au XIXème siècle en insistant sur les conditions de vie misérables de Fantine et sur sa déchéance physique et morale, causée par ses soucis d'argent.

[Deuxième axe d'étude : Un texte pathétique qui cherche à émouvoir le lecteur] 

        Dans un deuxième temps, nous allons montrer que cet extrait pathétique cherche à émouvoir et indigner le lecteur. Tout d'abord, nous étudierons les nombreux sacrifices de Fantine pour sa fille, Cosette. Puis, nous analyserons les différentes souffrances de Fantine.

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