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Bajazet / Jean Racine,1671

Commentaire de texte : Bajazet / Jean Racine,1671. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Juin 2022  •  Commentaire de texte  •  1 342 Mots (6 Pages)  •  310 Vues

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Bajazet, Jean Racine,1671

Commentaire composé

Dans la deuxième partie du XVIIème siècle, sous le règne de Louis XIV, la culture est dominée par le classicisme. Ce mouvement littéraire se définit par des règles strictes de composition : unité de lieu, de temps et d’action. Il offre aussi une vision de l’homme esclave de ses passions. La tragédie classique met en pratique la théorie d’Aristote de la catharsis selon laquelle le spectateur purge ses passions en assistant à un spectacle tragique. C’est dans ce contexte que Jean Racine publie Bajazet, une tragédie en cinq actes écrit en alexandrins en 1671. La mort, l’amour et la politique à travers les hommes et les femmes de pouvoir sont les thèmes principaux de cette tragédie. Bajazet est fait prisonnier par son frère Amurat, le sultan de Constantinople qui projette de l’exécuter. Roxane, la favorite disposant alors de tous les pouvoirs, tombe amoureuse du frère d’Amurat. Mais Bajazet entretient une relation secrète et passionnelle avec Atalide, une princesse ottomane et Roxane, jalouse, condamne Bajazet à mort. L’acte V est dominé par les morts successives des principaux personnages et l’extrait étudié est l’acte V scène 6, un dialogue entre Atalide et Roxane. Cette dernière accepte de recevoir Atalide, alors que la princesse ottomane ignore encore que le sort de son amant est déjà scellé. Comment ce texte montre-t-il qu’Atalide, en position de faiblesse, cherche à maîtriser son destin ? Le spectateur déjà au courant des plans funèbres de Roxane assiste impuissant à la soumission de la jeune princesse pour sauver son amant. Habile, Atalide combat jusqu’au coup de grâce de Roxane.

Atalide est un personnage qui dépose les armes et elle s’accuse de tous les maux : « Tromper votre bonté si longtemps abusée. Confuse, et digne objet de vos inimitiés » (L1574 à 1575). Elle, princesse de sang, se confesse en s’abaissant moralement et physiquement devant Roxane, la favorite du sultan : « je viens mettre mon cœur et mon crime à vos pieds » (L1576). L’humiliation est extrême car elle rabaisse en même temps toute sa dynastie ce qui donne tout le pouvoir à Roxane qui n’en fait pas partie : « Par ces grands Ottomans dont je suis descendue, Et qui tous avec moi vous parlent à genoux. Par le plus pur sang qu’ils ont transmis en nous » (L1590 à 1593).

Après s’être accusée de tous les torts, elle explique le lien qui l’unit à Bajazet par le passé. Encore une fois, son amant est innocenté. C’est la sultane, la mère de Bajazet, qui a voulu les unir à l’encontre du destin funeste : « Je l’aimais dès l’enfance » (L1581), « La sultane sa mère, ignorant l’avenir, Hélas ! pour son malheur, se plut à nous unir. » (L1583 à L1584). C’est une référence à l’orientalisme de la pièce qui se situe à Constantinople.

Atalide rend responsable la passion amoureuse qui l’a poussée à agir : « Jalouse, et toujours prête à lui représenter. Tout ce je croyais digne de l’arrêter » (L1595 à 1596) Elle flatte sa rivale pour la rassurer : « Bajazet à vos soins tôt ou tard plus sensible, Madame, à tant d’attraits n’était pas invincible » (L1593 à 1594).

Habilement, elle se décrit comme une amante jalouse, colérique et faisant du chantage : « Je n’ai rien négligé, plaintes, larmes, colère » (L1597), « Lui reprochant l’espoir qu’il vous avait donné, Et de ma mort enfin le prenant à partie » (L1600 à 1601). Elle continue sa manœuvre d’innocenter Bajazet qui est la victime de la passion dévorante d’Atalide : « Qu’arrachant malgré lui des gages de sa foi. Je ne sois parvenue à le perdre avec moi » (L1603 à 1604).

Atalide essaie de rassurer sa rivale, l’amour de Roxane et de Bajazet pourrait rependre comme autrefois : « Mais pourquoi vos bontés seraient-elles lassées ? Ne vous arrêtez point à ses froideurs passées : c’est moi qui l’y forçai ». (L1605 à 1607). Si

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