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Analyse de la tragédie Andromaque de Jean Racine

Commentaire de texte : Analyse de la tragédie Andromaque de Jean Racine. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Novembre 2012  •  Commentaire de texte  •  674 Mots (3 Pages)  •  1 036 Vues

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III - La folie :

Au comportement logique de Pylade s’oppose celui d’Oreste, irrationnel et désespéré, souhaitant la mort, hurlant des imprécations aux Dieux, provoquant la mort. C’est sa punition, mais pour quelle faute ?

En effet, son tort est d’être " follement " amoureux. Il présente une démarche courageuse et suicidaire au début de la scène : v. 17 " J’ai fait le crime et je vais l’expier ". (Pourtant, ce n’est pas lui qui a directement tué Pyrrhus. Ce sont ses hommes. Il a avoué ne pas en avoir eu le courage. ) Apprenant la mort d’Hermione, il garde quelques instants de lucidité, lançant des imprécations au Ciel qui s’acharne sur lui et parlant avec ironie de son sort. Mais il parle déjà de lui au passé : vers 38 : " j’étais né pour servir d’exemple à ta colère ". Hermione est morte, il n’a plus d’avenir et pense encore plus au suicide (v.42) : " Dans leur sang, dans le mien, il faut que je me noie / L’un et l’autre en mourant je les veux regarder. "

Il n’aura pas l’occasion d’accomplir cet acte qui en ferait quelqu’un de responsable. Les Dieux peuvent aller encore plus loin dans la punition et vont le rendre fou. Il se voit alors, dans un décor sanguinolent, poursuivi par les " regards affreux " d’Hermione (v.56), par les serpent et les démons qui sont derrière elle (v.57), par les " Filles d’enfer " (59), (les Furies ou Erynies) tirant derrière elles un véhicule nautique certainement (" l’appareil ") destiné à l’emporter à tout jamais (v.60) sur le fleuve des Enfers.

La fatalité, le " fatum " dispose ainsi de l’individu. Oreste sait qu’il n’est qu’un jouet entre les mains des Dieux. Il manifeste l’acceptation de ce rôle (l.38: j’étais né pour servir d’exemple ") par l’ironie (v.34, " je te loue, ô Ciel ", v.40 " je meurs content et mon sort est rempli ", v. 41 " pour couronner ma joie ". Stupidité ? Provocation ? Il ne peut pas être plus mal traité, " modèle accompli " du malheur, comme il le dit lui-même. Mais il se dit peut-être qu’il l’a mérité. Il n’est pas insensible : au contraire, il souffre tant qu’il ne sent plus les coups. Cette folie, c’est certainement une façon (brutale et involontaire) d’échapper à sa douleur.

Les manifestations de la folie d’Oreste :

a) Ses sens sont brouillés (obscurité, rouge); vision (face à Pylade, il voit Pyrrhus, au vers 50, et le frappe enfin " Tiens, tiens, voilà le coup que je t’ai réservé ")

b) Son élocution se trouble : le récit hésite et bégaye (les serpents d’Hermione deviennent ceux des Furies). Dans l’écriture, Racine s’applique à produire des effets de style marqués : la ponctuation interrogative montre l’incompréhension, les points de suspension la stupéfaction et le doute. La suite de verbes au présent de l’indicatif nous permet de suivre " en direct " la progression de la folie.

c) Oreste délire à haute voix et nous fait part de ses visions. Elles n’ont rien de réaliste, mais elles ne le surprennent même plus. Il se laisse emporter. Les impératifs de la fin " Venez (62)... Mais non, retirez-vous

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