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Analyse linéaire lettre XXX Lettres Persanes

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Par   •  4 Décembre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 251 Mots (6 Pages)  •  956 Vues

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Analyse linéaire de la lettre XXX des lettres persanes

Issu d’une riche famille de parlementaires bordelais, MONTESQUIEU, écrivain et philosophe français de la première moitié du XVIIIème siècle, consacre une large partie de sa vie aux voyages. Très ouvert d’esprit, il est souvent décrit comme le précurseur des lumières, s’inscrivant ainsi dans le mouvement littéraire des lumières. Connu pour ses œuvres L’Esprit des Lois et Les Lettres Persanes, MONTESQUIEU souhaite raisonner ses contemporains, leur enseigner la tolérance et défend fermement la séparation des pouvoirs. Dans son roman épistolaire intitulé Les Lettres Persanes, MONTESQUIEU nous raconte l’histoire de deux Persans se rendant à Paris pour élargir leurs connaissances : Usbek et Rica. Leur séjour, qui dure huit années, est pour eux l'occasion d'observer la société et le mode de vie des Français, leurs coutumes, leurs traditions religieuses ou politiques, et d'en faire le rapport à leurs interlocuteurs restés en Perse, grâce à une correspondance entre eux et leurs amis perses. Usbek est musulman, et en tant que sultan, il est propriétaire d'un sérail qui renferme les « plus belles femmes de Perse ». Rica, d'origine plus modeste, est différent d’Usbek. Ces deux personnages sont naïfs de la vie politique et sociale européenne, et découvrent un monde qui est très différent du leur. Dans la lettre XXX, Rica écrit à Ibben, un de ses amis resté en Perse. Rica raconte son aventure personnelle à son ami et dresse une critique satirique de la réaction des parisiens et des français à la vue d’un étranger et de leur snobisme.

LECTURE DU TEXTE

Pour donner suite à cette lecture, nous nous demanderons quels sont les défauts de la société parisienne qu’essaie de mettre en lumière MONTESQUIEU. Dans un premier temps, nous étudierons l’accueil envahissant des parisiens (l.1 à l.7), dans un second temps nous nous focaliserons sur le snobisme et le culte de l’apparence des parisiens (l.8 à l.17), et, finalement, nous nous pencherons sur le changement de l’attitude parisienne (l.18 à l.29).

  1. L’accueil envahissant des parisiens.

Dès les premières lignes, MONTESQUIEU donne un ton satirique à ses propos, avec l’emploi des mots « curiosité » (l.1) et « extravagance » (l.2) pour désigner les parisiens. A la ligne 2, le persan dit se sentir observé comme un « envoyé du ciel », montre la surprise et la naïveté de « tous » (l.3) les parisiens, de tous sexes et tous âges, avec la gradation « vieillards, hommes, femmes, enfants » (l.3), considérant qu’il n’existe aucune civilisation développée en dehors de la civilisation européenne. MONTESQUIEU dénonce ici l’ethnocentrisme européen. Rica dresse ensuite plusieurs tableaux hypothétiques en utilisant l’anaphore de la proposition subordonnée d’hypothèse « si ». Ainsi, ligne 4, Rica suppose que « tout le monde » (l.4) le contemplerai s’il se « mettait aux fenêtres », tel une personnalité publique. Idée que l’on retrouve amplifiée dans sa seconde hypothèse à la ligne suivante, disant qu’aux Tuileries, il serait à l’origine d’un attroupement. Cet accueil oppressant est ressenti par le persan comme une curiosité sans gêne, allant jusqu’à l’impolitesse, comme nous le montre la métonymie « cent lorgnettes » (l.7) ; de plus, l’expression « dressés contre ma figure » (l.8) montre que Rica ressent cet engouement comme une agression sur sa personne et témoigne d’un manque d’éducation des parisiens.

  1. Le snobisme et le culte de l’apparence des parisiens.

 Dès la ligne 6, Rica témoigne de l’importance de la mode chez les français avec la métaphore « arc-en-ciel », de plus, l’hyperbole « mille couleurs » révèle les goûts vestimentaires de l’époque, avec des tenues bariolées et chatoyantes, que MONTESQUIEU satirise ici avec légèreté. L’hyperbole « jamais homme n’a été tant vu que moi » à la ligne 8, écrite avec un soupçon de narcissisme sur un ton humoristique, la proposition « je ne serais jamais imaginé que je dusse troubler le repos d’une grande ville où je n’étais point connu » (l.16-17), ou bien encore l’exclamation « Chose admirable ! » (l.11) nous montre que le persan se prend au jeu de la célébrité. Rica met également en lumière le fait que les parisiens font comme s’ils savaient à quoi ressemblait un persan alors qu’ils ne sont « presque jamais sorti de leur chambre » (l.9-10), avec cette expression, MONTESQUIEU satirise la vantardise des parisiens, qui croient tout savoir sans jamais être sorti chez eux, se basant uniquement sur des récits exotiques pour se faire une image stéréotypée d’un habitant d’une certaine région du monde. Cette attitude relève presque du racisme, qui voit en l’étranger une pièce de musée de par sa façon de se vêtir. La phrase au discours indirect libre « il faut avouer qu’il est bien Persan » (l.10-11) renforce cette idée, avec le verbe « avouer », comme si le statut étranger a une faute, ce dont se moque MONTESQUIEU. A son tour, Rica est curieux de savoir su quoi repose cette curiosité oppressante, la curiosité passe des parisiens à Rica. L’anaphore de l’adverbe d’intensité « si » dans la proposition « je ne me croyais pas être un homme si curieux et si rare » à la ligne 15 accentue l’ampleur de sa curiosité et la conjonction de subordination « quoique » dans l’expression « quoique j’ai très bonne opinion de moi » (l.15) souligne sa vanité.

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