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Analyse linéaire de l'extrait de voyage au bout de la nuit / Louis Ferdinand Céline

Commentaire de texte : Analyse linéaire de l'extrait de voyage au bout de la nuit / Louis Ferdinand Céline. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Janvier 2022  •  Commentaire de texte  •  1 514 Mots (7 Pages)  •  2 687 Vues

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Analyse linéaire de l'extrait de voyage au bout de la nuit

Introduction :

L'auteur :

Louis Ferdinand Céline – Louis Destouches est un auteur du XXe siècle, il écrit Voyage au bout de la nuit après la Première Guerre mondiale et cherche à le faire publier en 1932. Dans la lettre qu’il écrit à l’éditeur, il est surprenant d’observer le mélange de langue orale, il qualifie son œuvre de « machin », et de langue plus soutenue. Son écriture particulière, son réalisme et son style en ont fait un écrivain très important.

Mouvement littéraire :

Le naturalisme est un mouvement littéraire qui prend naissance dans la seconde moitié du XIX e siècle. Ce courant littéraire se définit par la volonté de décrire le réel tel qu’il est tout en appliquant la méthode de l’expérimentation, inspirée par les travaux du docteur Claude Bernard. Émile Zola, le chef de file de l’école naturaliste, considère que « le romancier est fait d'un observateur et d'un expérimentateur ». Alors que le réalisme se limitait à la description du réel à partir d’un travail d’observation, le naturalisme repose sur un travail de documentation, d’étude des milieux naturels et sociaux et sur l’expérimentation. Les auteurs naturalistes souhaitent montrer comment le contexte sociologique et héréditaire influence le comportement des protagonistes.

L'œuvre :

D’après son auteur, il est difficile de savoir de quoi parle son roman, il s’agit d’un roman qui débute au début de la guerre et termine quinze ans après. Il évoque « 700 pages de voyages à travers le monde, les hommes et la nuit, et l’amour, l’amour surtout ». Il évoque également, concernant la façon qu’il a d’écrire, une tension entre « les émotions et les mots » et des « moments d’accents, eux impitoyablement précis. »

Le texte : L'extrait se situe au début du roman. Dans le chapitre 1, Bardamu, le héros du roman, s'est engagé dans l'armée spontanément. Son régiment et lui viennent, dans ce chapitre 2, de subir leur première attaque.

Problématique :

En quoi la représentation du héros en guerre dans cet extrait est-elle en rupture avec les représentations traditionnelles du héros ?

Développement :

1. La partie descriptive de la réalité

La représentation de la scène en point de vue interne au narrateur montre des personnages déshumanisés comme l‘évoque la mise en scène des corps des deux personnages morts dans le premier paragraphe. La scène est présentée comme un tableau dans lequel s‘est déroulée une action " dans les bras", "s'embrassaient", dont les personnages sont réduits à des marionnettes inanimées comme le soulignent l‘emploi du passif ligne 2 avec "avaient été déportés" et les participes passés ensuite " allongé“ et "projeté". Par cette description, les soldats sont montrés de façon grotesque* et obscène, ce qui peut choquer le lecteur. L'horreur provoquée par la violence est soulignée par la présence du champ lexical de la guerre, "explosion", "balles". Le narrateur fait des remarques inattendues dans cette situation. La comparaison prosaïque* " comme de la confiture" de même que l'observation sarcastique* "il en faisait une sale grimace" sont en décalage avec la situation de guerre vécue par le narrateur. Le héros observe cyniquement les horreurs en les mettant à distance par le biais d'images triviales*. Les descriptions, avec l‘usage constant d'un niveau de langue orale, créent un effet de réel, comme si les paroles du personnage étaient entendues directement par le lecteur, sans passer par l'écrit, on remarque par exemple l'usage du déterminant “son“ dans "il avait son ventre ouvert" ou encore l‘emploi du pronom “cela“ abrégé familièrement par “ça“ dans les deux dernières lignes du paragraphe. La dernière phrase montre que la solidarité, "tant pis pour lui!", et le courage qui pourtant sont des valeurs traditionnellement évoquées dans les combats n'ont pas cours dans l'esprit du narrateur qui encourage la désertion, "s'il était parti dès les premières balles".

Dans les dernières lignes du premier paragraphe et dans les premières lignes de celui -ci, on peut constater que le personnage de Bardamu, qui s‘exprime à la première personne, "je", ne respecte pas l'autorité en cours dans l'armée, en manquant de respect à ses deux supérieurs, le "colonel" et "maréchal des logis", car il se réjouit de leur mort comme en témoigne les expressions "bonne nouvelle" et 'tant mieux" ainsi que les phrases exclamatives présentes dans ce paragraphe « C’est une bien grande charogne en moins dans le régiment ! ». Dans le paragraphe précédent, on avait pu remarquer l'absence de solidarité et de courage,

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