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Analyse "Prière à Dieu" de Voltaire

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Par   •  4 Novembre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 267 Mots (6 Pages)  •  1 475 Vues

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Lecture analytique 3 « Prière à Dieu » - Voltaire


La « Prière à Dieu » est extraite du livre Traité sur la tolérance écrit en 1763 par Voltaire, alias Jean-Marie Arouet célèbre philosophe des Lumières, suite à l’affaire Calas. Le 13 octobre 1761, Marc-Antoine Calas est retrouvé mort assassiné dans la maison familiale. Son père, jean Calas, un protestant est condamné à mort car on le soupçonne d’avoir tué son propre fils afin que ce dernier ne puisse se convertir au catholicisme. Voltaire rédige ce traité pour rendre hommage à cet homme injustement condamné. Nous verrons comment Voltaire, à travers la forme d’une prière, critique l’intolérance religieuse. Dans un premier temps, nous étudierons la forme de cette prière ; dans un second temps, nous réaliserons que cette forme cache en fait une critique des hommes ; et enfin, que le déisme de Voltaire est mis en évidence.

I – Une prière à Dieu

  1. Une prière classique

Ce texte a toutes les apparences d’une prière :

  • CL religion omniprésent : le vocabulaire utilisé fait référence aux rites de la religion catholique et protestante
  • Voltaire adopte un style liturgique* (rappelant les textes religieux, sacrés)
  • Répétition de la 2ème personne du singulier sous toutes les natures et fonctions grammaticales, qui rappelle les prières + anaphore « à toi »
  • Référence biblique l.25 qui fait penser à « aimez-vous les uns des autres » de l’Evangile selon St Jean
  • Verbes à l’impératif « fais que », mode utilisé dans les prières chrétiennes
  • Humilité du locuteur devant la grandeur divine, typique des prières chrétiennes, qui se ressent à travers les modalisations « s’il est permis… » « d’oser… »

  1. L’homme est misérable face à Dieu (vision Pascalienne)

Comme dans la plupart des religions, l’homme n’est rien, n’est qu’un « atome » face à l’immensité de Dieu.

  • CL misère humaine en opposition avec la grandeur divine
  • Voltaire comme le moraliste Pascal, connu pour ses Pensées un siècle plus tôt, déplore la misère et la vanité des hommes qui les mènent à l’intolérance et aux divisions. On retrouve d’ailleurs les termes « vanité » l.20 et « disproportionnées » l.10 qui font écho aux textes de Pascal.

Sous cette prière, se cache une satire des hommes.

II – Une critique des hommes

  1. Une critique de l’intolérance

Si Voltaire semble s’adresse à Dieu en premier lieu, le lecteur se rend compte qu’il s’adresse en réalité aux hommes.

  • La 2ème personne du singulier laisse place à la 1ère personne du pluriel : la prière se concentre sur les hommes
  • CL de la haine : l’auteur déplore la violence due à l’intolérance religieuse
  • Voltaire souligne que cette violence est exercée librement par les hommes alors que Dieu les a destinés à la fraternité l. 5-6 négation + propositions subordonnées de but qui montrent que ce sont bien les hommes à l’origine de cette violence
  • Les hommes sont caractérisés par des termes péjoratifs « débiles » « insuffisants » « ridicules » « imparfaites » l. 8 – 10 + anaphore + énumération des défauts humains, défauts de la société
  • De plus, ils se battent pour « des petites différences » « des petites nuances » l. 8 et 11, violence inutile, les religions catholique et protestante se ressemblent

(rappelle les guerres des religion du XVIème siècle : le poète Agrippa d’Aubigné dénonçait déjà cette violence entre catholiques et protestants)

  1. Une critique des rites catholiques et protestants

Voltaire critique les hommes qui se battent mais dresse une satire directe des religieux également.

  • Satire des rites religieux : « ceux qui allument des cierges en plein midi » l.13 antithèse ironique, absurdité du rite, ridiculisé
  • CL de la couleur « toile blanche » « laine noire » « rouge ou violet » évoque la tenue des prêtres catholiques, des pasteurs protestants et de la hiérarchie ecclésiastique (cardinaux et évêques), ces touches de couleur caricaturent les personnels de l’Eglise qui donnent l’impression d’être déguisés
  • « jargon » répété deux fois, terme ironique qui cible le latin, langue de l’Eglise « ancienne langue » « plus nouveau » l.16 antithèse, la langue n’est pas importante pour célèbre Dieu
  • « petites nuances » : les religions catholique et protestante sont semblables à peu de choses près
  • CL du pouvoir pour caractériser les hommes religieux « dominent » « possèdent » « grandeur » « richesse » « vanités » ce qui perce leurs véritables intentions
  • Périphrase « quelques fragments arrondis d’un certain métal » pour désigner l’or : les religieux sont avides de richesse
  • La vanité des hommes d’Eglise est accentuée par les tournures négatives et les répétitions l. 19 – 20 « sans orgueil » « sans envie » « ni envie » « ni de quoi s’enorgueillir » CL orgueil, ils sont obnubilés par le pouvoir et l’argent.

Cette critique est aussi un appel à la fraternité.

III – Le déisme* de Voltaire

*doctrine religieuse qui croit en l’existence de Dieu mais qui considère que Dieu ne dépend pas d’une religion révélée et que sa connaissance s’acquiert par l’expérience individuelle et non par l’étude des textes sacrés. Dieu créateur de l’univers mais distant des hommes.

a) Un dieu universel qui n’a pas besoin des Eglises

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