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Acte 2, scène 4 - Le Misanthrope de Molière

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Par   •  8 Mai 2016  •  Commentaire de texte  •  2 258 Mots (10 Pages)  •  19 326 Vues

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Acte 2, Scène 4, Le Misanthrope, Molière

Ce commentaire portera sur un extrait d’une pièce de théâtre écrite par Molières, Le Misanthrope jouée pour la premières fois en 1666.                                                                                            Le Misanthrope est l’une des trois grandes comédies de Molières avec le Tartuffe et Don Juan. A cette époque de différents jeux de paroles sont pratiqués, notamment celui des portraits. Dans le Misanthrope, la « scène des portraits » fait référence à cette pratique mondaine. Dans La célèbre scène 4 de l'acte 2,  Célimène, personnage principale  va montrer son habileté rhétorique, stimulée par les marquis elle va faire le portrait de 8 personnages absents de la pièce. Elle critiquera et mettra en évidence les défauts de ces personnages pour se moquer d’eux et recevoir l'admiration du public.

Dans quelle mesure cette pièce est une critique de la société mondaine au 17ème siècle ?

 Nous étudierons dans un premier temps l’art du portrait. Il s’agira ensuite d’étudier la satire dans la description des portraits, avant d’analyser la société mondaine de l’époque.

  1. Une pratique mondaine : l’art du portrait
  1. L’art du portrait

Le jeu des portrait se déroule dans les conversations mondaines du 17ème siècle c’est un art d’improvisation, il s’agit de décrire d’une manière surprenante un personnage et de divertir l’auditoire. Ces portraits mettent en évidence un caractère, une attitude dominante.

Dans cette scène on distingue deux animateurs : les marquis Clitandre et Acaste. Leur rôle consiste à présenter celui dont on doit faire le portrait.

Célimène dépeint les personnages proposés à travers leurs comportements et en s’acharnant sur leurs défauts. Clitandre s’exprime en Alexandrin et Acaste en Hémistiche.  Au fil de la conversation l’intervention des marquis diminue alors que celle de Célimène devient de plus en plus longue, pour culminer avec le portrait de Damis, qui compte quatorze vers. Célimène donne le ton de la conversation et devient maitre du jeu. On peut parler d’une progression des portraits et d’un effet de crescendo.  

Dans le premiers vers des quatre premiers portrait, des phrases exclamatives énoncent explicitement les défauts des personnages «  Un homme tout mystère » (vers586), «  Ô l’ennuyeux conteur ! » (Vers 595), « Le pauvre esprit de femme et le sec entretien » (vers604), «  Ah quel orgueil extrême » (vers617), ces titres programmatiques  informent d’entrée le public sur le jugement de Célimène. Ces exclamations théâtrales sont une mise en scène et laissent deviner l’argument du portrait. Célimène fait semblant de se plaindre mais déploie un langage riche et élaboré pour être admiré des autres.

  1. La satire des portraits

La description et la satire des portraits nous permettent de voir dans ces personnages leurs défauts.

  1. Les défauts

Chaque personnage incarne un défaut : Timante le faux mystère, qui sans cesse a quelque chose à dire, Gérald l’ennuyeux, Bélise la pauvre d’esprit,

Adraste l'orgueilleux, celui qui est imbu de lui-même, Cléon le sot gastronome qui se fait valoir par la nourriture de son cuisinier ou Damis le vaniteux, qui se croit supérieur et critique tout le monde.

Deux à deux les personnages décrits par Célimène s’opposent,

Timante, le faiseur de faux mystère, exprimé par le champ lexical du cachotier : « mystère », « affairé », « secret », « à l’oreille », n’a jamais rien à dire et est accusé d’être un menteur voulant juste attirer l’attention. Il s’oppose à Géralde le charlatan qui lui parle trop et manque de discrétion, on aperçoit le champ lexical de la parole : « conteur », « brillant commerce », « cite », « entretiens », « parlant » et « tutaye ».

Ensuite Adraste l’orgueilleux se vante de soi-même, on trouve le champ lexical de l’orgueil : « mérite », « se croit », « orgueil extrême », « gonflé de l’amour de soi-même », il se croit tout. Contrairement Cléon se fait mérite de son cuisinier, « il s’est fait un mérite », il profite de la qualité des repas de son cuisinier. Célimène utilise et joue sur le champ lexical de la cuisine : « fort méchant plat », « à mon gout » pour noircir le mérite de Cléon.

Finalement Bélise s’opposent à Damis, l’une est pauvre d’esprit et l’autre en a trop. Célimène critique la pauvre qualité d’entretien de Bélise par le champ lexical de la parole : « sec entretien », « que lui dire », « stérilité de son expression », « fait mourir,…, la conversation », « stupide silence ».

Au contraire, Damis lui, a toujours quelque chose à dire, se croyant supérieur, un autre champ lexical de la parole l’exprime : « trop d’esprit », « de bons mots », « tous ses propos », « habile », « conversations, « reprendre », « redire » et « dit »

  1. Satire

Dans cette scène le registre est satirique, les portraits sont une critique virulente et moqueuse d’un défaut des personnages et à la fois de mœurs de société de l’époque.

 Le vocabulaire employé est dépréciatif : « débite » (vers589), « assomme » (vers590) avec des marques de généralité qui accentuent le mépris, « toujours », « tout », « jamais », « rien » et des superlatifs et négations qui grossissent les traits du portrait, faisant de lui une caricature :

Célimène utilise la déformation par exagération, et emploie beaucoup d’hyperboles : « de la tête au pied » (vers 586) « il assomme le monde » (vers 590) « je souffre le martyre » (vers 605).  

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