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Le Misanthrope Acte 4 Scène 3

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Par   •  20 Janvier 2014  •  1 147 Mots (5 Pages)  •  4 334 Vues

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COMMENTAIRE COMPOSE : LE MISANTHROPE, Acte IV, scène 3

Molière, dramaturge et comédien du XVIIème siècle, évoque dans Le Misanthrope un homme, Alceste, qui défend la sincérité absolue mais qui tombe éperdument amoureux d’une jeune femme mondaine dénommée Célimène. Dans la scène 3 de l’Acte IV, Alceste va à l’encontre de Célimène pour lui demander des explications à propos des lettres qu’elle envoie à Oronte. Seul avec elle, Alceste essaie de la confondre mais elle se défend adroitement et retourne la situation à son avantage. Comment Molière dans cet extrait crée-t-il un effet de superposition entre les registres tragiques et comiques ? Il présente un amour exclusif d’Alceste envers Célimène, présente Célimène comme une jeune femme complexe et montre ensuite l’incommunicabilité entre les deux personnages.

Tout d’abord, Molière nous montre qu’Alceste éprouve envers Célimène un amour exclusif.

En effet, la déclaration d’Alceste est inadéquate. L’exclamation « ô ciel » (v1277) ne relève pas du ton comique sur lequel repose la pièce, mais du ton tragique. La réplique « Que toutes les horreurs dont une âme est capable A vos déloyautés n’ont rien de comparable ; Que le sort, les démons et le ciel en courroux N’ont jamais rien produit de si méchant que vous » (v1281-1284) relève également du ton tragique. En outre, le comique de cette réplique provient d’un vocabulaire emprunté à la tragédie, mais dans une situation inadéquate : on invoque normalement les entités citées quand on se plaint de son destin dans une tragédie, or la situation ici n’engage pas la vie des personnages. Molière fait donc une parodie du style tragique qui permet de ridiculiser le personnage d’Alceste. Par sa réplique « voilà certainement des douceurs que j’admire », Célimène fait remarquer ironiquement (« douceur » et « admire » sont des antiphrases) qu’Alceste n’emploie pas des paroles dignes d’un amant. Ces propos sont chargés de mettre en évidence le ridicule du caractère d’Alceste, qui est plus jaloux qu’amoureux. En dédramatisant la situation, Célimène fait descendre Alceste de la stature tragique qu’il essaie de prendre et le ramène au niveau du comique. Cette parodie du style tragique souligne le côté excessif et exclusif d’Alceste.

Le côté excessif d’Alceste est également renforcé dans les vers 1305 à 1309 : « Mais d’un aveu trompeur voir ma flamme applaudie, C’est une trahison, c’est une perfidie, Qui ne saurait trouver de trop grands châtiments, Et je puis tout permettre à mes ressentiments », dans ces vers Alceste affirme sa volonté de se venger dans des termes assez violents. Le vers 1306 (« c’est une trahison, c’est une perfidie ») avec ses termes hyperboliques, sa gradation et son anaphore, le vers 1307 (« qui ne saurait trouver de trop grands châtiments ») avec son hyperbole et le vers 1308 (« et je puis tout permettre à mes ressentiments ») avec son hyperbole (« tout ») mettent à nouveau en lumière le caractère très excessif d’Alceste qui se pose en héros tragique de manière déplacée et comique.

Molière dans cette scène fait ensuite part au lecteur de la complexité de Célimène.

Tandis qu’Alceste est franc et n’hésite pas à exprimer ses sentiments de manière vive, Célimène, elle, est plus complexe et garde son calme. Elle prononce une longue tirade à partir du v.1390. Son discours cherche à rassurer le jaloux sur son affection et montre une nouvelle fois son habileté à éluder toute véritable explication. Célimène va d’abord faussement exprimer son affection pour Alceste, elle emploie

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