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Les Fleurs du Mal, Baudelaire

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Par   •  5 Mars 2020  •  Compte rendu  •  57 312 Mots (230 Pages)  •  400 Vues

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Avant-propos

Au seuil de ce mémoire de maîtrise, je souhaite témoigner ma gratitude à tous ceux qui en ont entouré la conception d'une façon ou d'une autre.

Je tiens tout d'abord à adresser mes remerciements à M. le Professeur Yves Sassier, qui a suivi avec patience et bienveillance toutes les péripéties dans l'élaboration de ce travail, et n'a jamais manqué de m'apporter ses conseils, pas plus que de m'accorder des entretiens aussi enrichissants que cordiaux. Je sais gré également à M. Hervé Oudart, son assistant, de toutes ses judicieuses suggestions comme de ses stimulantes questions.

À M. Olivier Guyotjeannin, j'adresse mes remerciements les plus chaleureux pour les conseils qu'il a bien voulu me donner et l'aide qu'il m'a apportée en me prêtant certains de ses ouvrages.

Que soient remerciés enfin mes parents et amis qui m'ont toujours manifesté leur soutien ou proposé de me relire. Je pense tout particulièrement à ma mère et à mon ami Damien Varenne qui, alors que leur emploi du temps ne les y autorisait pas toujours, ont effectué une relecture minutieuse de ce mémoire et m'ont aidé à le mettre en forme.

"Les réglementations parfaitement définies

sont le signe ordinaire de la décrépitude."

Paul Viollet

Histoire des institutions

politiques et administrative de la France,

t. II, p. 96.

Introduction

Depuis l'Antiquité, l'exercice du pouvoir et de l'autorité au niveau suprême a entraîné dans le sillage de ceux qui assumaient les plus hautes fonctions la création de structures animées par des groupes d'hommes qui se trouvaient là soit parce que leurs compétences, leur savoir les y prédisposaient, soit parce qu'ils étaient des proches ou des familiers des potentats eux-mêmes. L'étude de ces groupes relève à la fois de l'histoire institutionnelle et juridique, et de l'histoire sociale ; il est même intéressant de voir jusqu'à quel point ces deux visions sont complémentaires, comment les groupes sociaux agissent sur les cadres institutionnels, ou à l'inverse le droit sur la place des hommes dans un gouvernement, dans quelle mesure l'évolution de ce dernier traduit la vivacité d'un pouvoir et des idées politiques.

Approcher la curia regis de Philippe Ier est d'autant plus stimulant que la période des xe et xie siècles passe pour avoir connu de grands bouleversements, à la fois dans les structures de pouvoir et dans la forme et l'organisation de la société. On peut se demander alors comment cette institution royale, héritée des Carolingiens qui passent, non sans idéalisation, pour l'avoir menée à son plus haut degré de perfection, a vécu ce qu'il est convenu d'appeler la féodalité, dans son sens le plus large.

Qu'entendre par curia regis ?

Pour beaucoup de notions de l'histoire médiévale, c'est souvent l'ambiguïté et le jeu des termes qui peuvent conduire à une mésinterprétation de ces notions, à un flou qui brouille leur compréhension, à une mésentente entre plusieurs écoles historiques qui les interprètent chacune à leur manière. Il s'agit soit de termes donnés et appliqués rétrospectivement, ce qui fournit là une occasion encore plus belle à l'historiographie de les discuter, soit des mots mêmes du Moyen Âge, dont on a perdu parfois le sens et la manière avec lesquels les médiévaux les employaient. Dans ce dernier cas, c'est la façon dont les historiens les ont compris puis employés dans leur étude qui est discutée. Peut-on cependant perdre tout optimisme et renoncer à retrouver l'utilisation d'un terme par les gens du passé ? C'est par la discussion et une interprétation étayée des sources que l'on peut tenter de la retrouver.

Nous avons été confronté à cette question pour notre sujet. Avant même de commencer l'étude de la curia regis, il nous semble nécessaire d'expliquer la façon dont nous l'avons comprise et définie d'après notre interprétation des termes qui l'évoquent dans les sources.

Dans la définition traditionnellement donnée par les historiens, la curia regis a deux significations : l'une, restreinte, l'entend alors comme une assemblée de justice[1] ; l'autre, plus élargie, englobe les organes de décision et les gens qui les peuplent. C'est le plus souvent l'aspect qu'elle a pris au xiiie siècle qui domine les esprits : la curia regis désignait alors l'ensemble des conseils spécialisés de gouvernement, dont celui chargé de la seule justice qui devint le Parlement. Le palais a donné l'hôtel, où s'organise exclusivement la vie privée du monarque et où l'on retrouve les grands offices liés à la camera royale.

Mais cette définition est bien trop sophistiquée pour être appliquée au règne de Philippe Ier et il nous semble que ce serait fausser la vision de sa cour si on l'étudiait à travers ce prisme. Il faut au contraire voir combien ces composantes qui semblent si cloisonnées au xiiie siècle sont étroitement imbriquées à l'époque qui nous concerne. Cela n'interdit pas de se demander en même temps dans quelle mesure le règne de Philippe Ier peut préparer l'évolution ultérieure, en partant du cadre carolingien, dont l'influence fut bien plus durable que sa mise en œuvre, et en soulignant les infléchissement majeurs qui reflètent l'évolution du pouvoir royal.

Car aborder la curia regis nous amène à traiter plus généralement de la question du gouvernement, que l'on pourrait qualifier de "central" si l'on souhaite introduire la distinction traditionnelle entre gouvernement central et administration locale. Cette césure doit être relativisée à l'époque qui nous concerne car le rayonnement de la royauté s'est réduit à l'échelon d'une principauté, et le roi n'a plus les moyens de contrôler directement l'ensemble du regnum Francorum. La question du gouvernement est indissociable de la curia regis ; celle-ci est plus précisément la traduction d'une forme et d'un principe de gouvernement. Elle met en œuvre les décisions du roi d'une certaine façon. Autour de la curia se dessinent trois grands axes :

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