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Le personnage de roman doit-il éprouver des sentiments passionnés pour intéresser le lecteur ?

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Par   •  26 Janvier 2020  •  Cours  •  1 630 Mots (7 Pages)  •  2 210 Vues

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Le personnage de roman doit-il éprouver des sentiments passionnés pour intéresser le lecteur ?

« La passion est une ardeur insatiable, et plus on alimente ce feu, plus il brûle », citation de Eugène Sue, qui résume en quelques mots et par la métaphore de « brûle », la douleur, l’ardeur et l’intensité de la passion. Ce sentiment extrême qui peut être d’amour, de haine, de violence, de tristesse et qui fait souffrir les personnages fût couramment utilisé dans les différents romans classiques tel que la Princesse de Clèves mais aussi dans d’autres romans célèbrent tel que Le Père Goriot ou Bel ami. Cependant dans d’autres romans comme l’étranger de Camus il n’y a aucune trace de passion voir même de sentiment. Cependant le lecteur est-il moins intéressé par le personnage ? Ainsi, le personnage de roman doit-il éprouver des sentiments passionnés pour intéresser le lecteur ? Les sentiments passionnés relèvent de la passion, qui est un état affectif intense et irraisonné qui domine le personnage. Lorsqu’on cherche à savoir si le lecteur est intéressé que par ces sentiments passionnés du personnage, on cherche à savoir comment il est captivé par les sentiments passionnés et s’il est obligé d’en être captivé par eux. Tout d’abord nous verrons qu’en effet, le personnage peut éprouver des sentiments passionnés pour captiver le lecteur et dans un second temps nous verrons qu’ils ne sont pas forcément primordiaux.

En effet, les sentiments passionnés du personnage intéressent le lecteur pour différentes raisons.

Tout d’abord, si la passion disparait d’un roman, ce dernier peut ne plus avoir aucun intérêt car les sentiments passionnés entre des personnages peuvent être le centre du roman et des péripéties. Ainsi, La princesse de Clèves deviendrait un roman sans intérêt si les différentes passions y étaient enlevées car il n’y aurait plus d’histoire. En effet, la passion de Monsieur de Clèves pour sa femme est démesurée, et celle entre le Duc de Nemours et la princesse de Clèves est au centre de toutes les péripéties. Dans la scène du bal, à la première rencontre du Duc de Nemours et la princesse de Clèves, le lecteur assiste à la naissance de cette passion : « il ne put admirer que Mme de Clèves. » l.37 de la part du duc de Nemours, « augmentait l’air brillant qui était dans sa personne » l.15 de la part de la princesse de Clèves. Cet effet d’admiration passionnelle réciproque de ce duo apporte au lecteur une nouvelle intrigue pour la suite du roman. On se demande comment la princesse de Clèves qui est alors mariée va-t-elle vivre avec sa passion. Si leurs sentiments passionnés disparaissent il n’y a alors plus d’intrigue.

Deuxièmement, la passion même si elle n’est pas au centre de l’intrigue du roman, elle va pouvoir être le moteur qui va faire avancer les événements. En effet, dans Moderato Cantabile, la curiosité d’Anne est surdimensionnée, ce sentiment excessif poussé à l’extrême, son besoin de tout savoir sur le meurtre passionnel d’un couple qu’elle ne connait pas est la cause qui va faire avancer le roman. En effet, c’est la curiosité d’Anne qui va faire en sorte qu’elle va revoir tous les jours Chauvin. De plus, sa curiosité à des répercussion sur le lecteur qui lui aussi va alors être fortement intriguer par les causes de ce meurtre. Le lecteur trouve alors un double intérêt aux sentiments passionnés du personnage, tout d’abord l’histoire avance, mais de plus elle est intrigante. De plus, l’histoire du meurtre qui va tant intriguer Anne et le lecteur est aussi basée sur un sentiment extrême, la passion amoureuse. C’est à nouveau les passions qui font avancer l’histoire.

Troisièmement, la passion du personnage nous fait voir ce dernier sous un autre angle, car elle nous montre des aspects personnels de la personnalité du personnage. Ainsi dans Le Père Goriot, un mystère règne, le père Goriot devient de moins en moins riche, cependant personne ne sait ni pourquoi ni comment. Les personnages de la pension Vauquer, là où loge le père Goriot, finissent par le soupçonner d’entretenir des femmes du monde. Le lecteur éprouve une forme de dégoût pour cet homme qui se ruine pour abuser des femmes. Cependant, par la suite, par Rastignac, le lecteur apprend que le Père Goriot offre tout son argent à ses deux filles Delphine et Anastasia pour constituer leurs dotes. Le lecteur est alors surpris, mais agréablement face à ce père aux sentiments passionnés pour ses filles à qui il aurait tout donné. Cependant, une fois mariées elles l’abandonnent. Ce qui l’achève alors définitivement, c’est lorsqu’il apprend qu’elles se retrouvent finalement dans la pauvreté et dans des couples malheureux. Il aimait ses filles d’une passion paternelle démesurée mais il finit par mourir ruiné au sens économique mais aussi dans son amour pour ses filles qui l’ont délaissé. Au cours du roman le lecteur a découvert certaines facettes du Père Goriot par ses sentiments passionnés.

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